Aux confins de l’univers
Télescope spatial James-Webb
Credit:
Northrup Grumman
Alors que la planète avait la tête dans les célébrations de Noël, un événement scientifique marquant est passé presque inaperçu. Il s’agit du lancement, le 25 décembre 2021, du télescope spatial James-Webb.
C’est ainsi que j’ai appris que l’on ne peut pas lancer ce genre d’instrument complètement déployé dans l’espace. Il faut qu’il soit au préalable replié sur lui-même, un peu comme un cocon de chenille, et qu’il s’ouvre ensuite comme un papier qu’on aurait plié plusieurs fois.
Ce processus de haute voltige se fait en orbite autour d’un endroit appelé point de Lagrange L2, situé à 1,5 million de kilomètres de la Terre, du côté opposé au Soleil. Je ne rentrerai pas dans les détails sur cet endroit, sinon pour dire qu’il y a d’excellents articles qui l’expliquent bien mieux que je ne pourrais le faire.
Pourquoi envoie-t-on des télescopes au-delà de l’atmosphère ? Tout simplement parce que, contrairement à un télescope terrestre, un télescope spatial présente l’avantage de ne pas être perturbé par l’atmosphère terrestre.
Et pourquoi s’appelle-t-il James-Webb ? Ce personnage parfois controversé a été le deuxième administrateur de la NASA de 1961 à 1968 au moment de la course à l’espace et a joué un rôle essentiel dans la réussite du programme Apollo.
C’est depuis 2009 que l’on travaille sur la conception et la réalisation de ce télescope auquel le Canada a fourni un instrument scientifique et un détecteur de guidage. Des scientifiques canadiens auront d’ailleurs droit à du temps d’observation avec le télescope James-Webb.
Si on se fie aux images extraordinaires que le télescope Hubble, son prédécesseur, a fournies, on peut s’attendre à de nouvelles découvertes qui soulèveront probablement plus de questions qu’elles n’apporteront de réponses. Le nouvel outil scrutera notre univers pour savoir ce qu’il s’est passé il y a 13 à 14 milliards d’années, soit l’époque du Big Bang.
Pour réaliser ce genre d’exploit scientifique, il faut des équipes multidisciplinaires et internationales. Et cela dans tous les domaines. Il faut concevoir l’appareil, le fabriquer, l’envoyer dans l’espace, le déployer, le faire fonctionner, recevoir les données, les analyser, les expliquer, les figurer, rendre cette information publique, développer de nouvelles capacités pour améliorer la vie en général, développer de nouvelles recherches…
Je souhaite que nos jeunes Fransaskoises et Fransaskois aient ce goût pour les sciences. Ce genre d’exploit scientifique demande toutes sortes de talents et ouvre la voie à toutes sortes de possibilités. Que la science soit une voie d’avenir et une note positive pour l’année 2022.
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Michel Vézina
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