Revue de 2016 en environnement
Quelques faits saillants
L’époque des revues de l’année est maintenant passée, mais voici tout de même certains événements et découvertes en 2016 en lien avec l’environnement et la Saskatchewan.
1. 2016, l’année la plus chaude
Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), 2016 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, avec des températures globales approximativement 1.1°C au-dessus des températures préindustrielles. Les concentrations de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane, deux gaz contribuant à l’effet de serre et à l’acidification des océans, dans l’atmosphère ont aussi atteint un record. La fréquence et l’ampleur d’événements météorologiques extrêmes augmentent aussi en lien avec les changements climatiques. Ces événements ont des coûts économiques et humains importants. En avril 2016, des océanographes ont observé un intense épisode de blanchiment affectant 93% des coraux de la Grande barrière de corail en Australie en raison de la température trop élevée de l’océan et du degré d’acidité de l’eau. Bien que les feux de forêt soient une perturbation naturelle de la forêt boréale, les températures anormalement élevées ont contribué à l’ampleur du désastre du feu de Fort McMurray en mai 2016.
Pour en savoir plus, https://public.wmo.int/en/media/press-release/wmo-confirms-2016-hottest-year-record-about-11%C2%B0c-above-pre-industrial-era.
Caribous forestiers dans le Nord de la Saskatchewan
Photo: Tom Perry
2. Bonnes nouvelles pour le caribou forestier de la Saskatchewan
Des chercheurs de l’Université de la Saskatchewan, en collaboration avec Environnement Canada, le gouvernement de la Saskatchewan et des partenaires industriels, ont publié un rapport sur l’état de la population de caribous forestiers du nord de la Saskatchewan (La Ronge à Wollaston Lake) en novembre 2016. Cette étude a été initiée en réponse à l'ajout du caribou forestier à la liste des espèces menacées au Canada en 2012. Selon leurs résultats préliminaires, il semble que la population de caribou forestier du nord de la Saskatchewan soit stable et ne soit pas à risque d’extinction dans les prochaines décennies, en raison d’un habitat peu affecté par l’activité humaine et d’une faible pression de prédation. Les données de la Saskatchewan pourraient servir de référence pour la conservation d’autres populations de caribous au pays. Le projet se continuera jusqu’en 2018, avec des études approfondies sur les prédateurs du caribou (loups et ours), ainsi que la survie et les déplacements du caribou forestier et l’utilisation de l’habitat.
Vous pouvez accéder au rapport complet en suivant ce lien : http://mcloughlinlab.ca/lab/wp-content/uploads/2016/11/2013-2016-SK-Boreal-Shield-Caribou-Project-Interim-Report-Nov-18-2016.pdf.
3. Oléoducs en première page
Les oléoducs (pipelines) ont fait les manchettes à plusieurs reprises en 2016, autant en Saskatchewan et au Canada qu’à l’international. En juillet 2016, un pipeline de Husky Oil a déversé environ 200 000 litres de pétrole dans la rivière Saskatchewan Nord. Ce déversement a entre autres causé des problèmes durant plusieurs mois pour les communautés s’approvisionnant en eau dans la rivière et entraînant des coûts de nettoyage de plusieurs millions de dollars. Les impacts à long terme de ce déversement sur l’environnement ne sont pas encore connus. Le gouvernement fédéral a annoncé en novembre 2016 que deux projets de pipelines avaient été approuvés : le Kinder Morgan Trans Mountain Expansion Project qui joindra Edmonton à Burnaby en Colombie-Britannique et le remplacement de la ligne 3 qui relie Hardisty (Alberta) à Gretna (Manitoba). Aux États-Unis, l’oléoduc Keystone XL et les manifestations contre le projet de Dakota Access Pipeline ont également fait les manchettes. Alors qu’on vient d’annoncer une nouvelle fuite d’environ 200 000 litres de pétrole brut sur des terres agricoles de Stoughton dans le sud de la Saskatchewan, on peut s’attendre à ce que le débat entourant les oléoducs, leur sécurité environnementale et les mesures d’urgences associées aux accidents demeurent dans l’actualité en 2017.
4. Le rétablissement de la couche d’ozone
Dans un article scientifique publié dans la prestigieuse revue Science en Juin 2016, une équipe de chercheurs américains et britanniques ont rapporté que le trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique est en cours de rétablissement. Le trou dans la couche d’ozone, la couche qui protège la Terre des dangereux rayons ultra-violets, a été découverts en 1985 et les produits chimiques industriels CFCs (chlorofluorocarbones) avaient rapidement été identifiés comme la cause. Le traité de Montréal ratifié en 1987 avait banni l’utilisation de ces produits chimiques. Près de 30 ans plus tard, les scientifiques affirment que c’est grâce au traité et la cessation de l’utilisation des produits nocifs que la couche d’ozone est en voie de rétablissement.
Pour en savoir plus, https://www.sciencemag.org/video/ozone-layer-mend-thanks-chemical-ban.
5. ZIKA
Avec les jeux olympiques de Rio en 2016, le virus Zika a fait les manchettes durant plusieurs mois. Ce virus est connu des scientifiques depuis environ 70 ans, mais est demeuré relativement dormant durant la majeure partie de cette période de temps. Dans la dernière année cependant, le virus a été recensé dans une cinquantaine de pays. Chez les gens en bonne santé, le virus cause de faibles symptômes de grippe. Récemment, la microcéphalie et autres problèmes de santé grave chez les nouveau-nés ont été attribués au virus Zika. On suppose que l’épidémie actuelle est probablement causée par des facteurs environnementaux, tels que l’introduction du virus dans des zones densément peuplées ou un déplacement de populations de moustiques vecteurs de la maladie, l’hypothèse des mutations virales ayant été rejetée. Les conditions climatiques particulières de 2015 et 2016, deux années records en terme de température et accompagnées d’un phénomène El Niño, sont aussi des causes potentielles. Cette découverte est encourageante, car il est possible de contrôler les facteurs environnementaux favorisant la dispersion du virus plus facilement que le virus lui-même.
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Mélanie Jean
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