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Tabou no more

Entrevue avec éemi, gagnante du Chant’Ouest 2019

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éemi

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L’auteure-compositrice éemi, originaire de Moose Jaw, a dernièrement remporté la première place au Chant’Ouest, grande compétition interprovinciale d’artistes francophones émergents dans l’Ouest canadien. Prochain arrêt : le prestigieux Festival international de la chanson de Granby, à tout juste 30 ans. Rencontre avec une artiste fransaskoise en pleine ascension.

Que t’inspire ta victoire récente ?
Dans les compétitions, on veut toujours gagner. On se dit que ça va être correct si on ne gagne pas, mais c’est toujours stressant. On se prépare mentalement à ne pas gagner pour ne pas être déçu. Mais quand j’ai entendu mon nom, je me suis dit ‘Oh, really !?’. C’était vraiment un soulagement.

Que retiendras-tu de ton passage au Chant’Ouest ?
C’était vraiment cool parce qu’en 2016 j’avais participé mais je n’avais pas gagné, comme l’autre gagnant de cette année  Sympa César de l’Alberta. C’était vraiment super de se revoir après trois ans et de tous les deux gagner. Aussi, je sais qu’en 2016 je n’étais pas prête à gagner mais cette année je le ressentais dans mon cœur que j’étais prête à aller plus loin dans la compétition. C’est toujours le fun d’être validé par le public. Le monde venait me voir pendant les pauses et me disait à quel point ils avaient aimé mes prestations. J’étais contente car j’ai beaucoup travaillé sur trois choses depuis quelques années : ma présence sur scène, mes paroles et ma voix.

Quelles étapes ont précédé ta participation au Chant’Ouest ?
J’ai participé plusieurs fois au Gala Nouvelle Scène.  C’est la réalité de plusieurs artistes fransaskois je crois. Ce n’est pas évident de se rendre au Chant’Ouest et au Festival de Granby.

Que représente cette nomination à Granby pour ton avenir ?
Le Festival international de Granby, c’est vraiment gros pour un musicien ou une musicienne hors Québec. C’est la place pour te prouver sur la scène québécoise et pour te faire encore plus connaître. On peut s’y représenter en tant qu’artiste, mais on représente aussi les francophones de la Saskatchewan.

En tant qu’auteure-compositrice, de quoi t’inspires-tu pour créer ta musique ?
Ça dépend toujours. C’est souvent relié à des évènements difficiles ou à des émotions fortes. C’est un peu cliché de dire ça, mais c’est comme une thérapie. J’attends quelques jours après un évènement et une fois que la poussière est retombée je peux écrire.

D’où vient ton nom de scène éemi ?
Ce nom date d’un an environ. Avant, c’était Émilie Lebel, mais je n’étais pas aussi prête à ce moment-là en tant qu’artiste. Ce qu’on voit maintenant sur la scène, c’est éemi. Au début, c’était seulement Émi mais ça ressemblait trop au nom d’une compagnie de disque. J’ai fait plusieurs recherches et finalement j’ai choisi d’écrire éemi comme cela car les deux ‘e’ représentent ma dualité linguistique, anglais et français, et les deux sont égaux, écrits en lettres minuscules.

Quels sont tes projets pour les mois à venir ?
Le Festival de Granby est au mois d’août. D’ici là, je vais suivre des ateliers et des formations donnés par le Conseil culturel fransaskois. Les ateliers vont m’aider à être plus professionnelle et aussi à être prête pour le festival.

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