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Tabou no more

Un plaidoyer pour une Fransaskoisie unie et forte

Rendez-vous fransaskois 2018

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Denis Simard, le président de l'Assemblée communautaire fransaskoise

Denis Simard, le président de l'Assemblée communautaire fransaskoise


Photo : Assemblée communautaire fransaskoise (2018)
SASKATOON - Du 2 au 4 novembre 2018, avait lieu à l’hôtel Hilton Garden Inn, l’édition 2018 des Rendez-Vous fransaskois où se sont rassemblées des délégations de  francophones venues de partout en Saskatchewan.

En tant que porte-parole de la communauté fransaskoise, l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) a voulu une fois de plus remplir cette année son mandat de promotion de la concertation et de la collaboration de toutes les composantes de la communauté, à travers son Rendez-Vous fransaskois annuel. L’édition 2018 de l’événement a eu pour défi de fédérer tous les Fransaskois par des ateliers, des forums, des conférences et des spectacles qui avaient été organisés sous le thème « Unis dans la diversité 2.0 ».

Une première journée chargée

La première journée de cette rencontre annuelle a commencé sur les chapeaux de roues avec une activité de réflexion titrée « Forum de connexion pour le réseau associatif ». Cette séance était organisée par l’Association jeunesse fransaskoise (AJF) et avait pour objectif de cibler des pistes pour que les organismes puissent mieux travailler ensemble. Pour y arriver, les participants ont dressé un portrait de la Fransaskoisie et souligné les atouts de la communauté fransaskoise, les éléments de sa diversité ainsi que les facteurs qui la fragilisent.

Parmi les ateliers prévus en marge du Rendez-Vous fransaskois, il y avait la formation « Tremplin pro » intitulée « Comment capter l’attention du public et l’intéresser à son travail ? » qui s’adressait surtout aux artistes. Après une séance en groupe sur la façon de capter l’attention du public, les treize participants ont bénéficié d’un entretien individuel avec le formateur, Denis Bertrand.

Ces activités ont ensuite laissé place à l’Assemblée générale annuelle du Conseil culturel fransaskois (CCF). Le CCF a donc présenté un budget équilibré illustré par un surplus de 2 705 $. Les membres présents se sont également réjouis d’un bilan d’activité très positif et du succès du Festival Fête Fransaskoise 2018 et des différents artistes fransaskois tels que Lord Byron et Shawn Jobin. Un moment d’émotion est venu clore cette assemblée lorsque le CCF a décerné le Lys d’Or, prix remis à une personne ou à un organisme qui a contribué au développement artistique et culturel de la Fransaskoisie, à Ian C. Nelson qui était absent pour des raisons médicales. David Beaudemont l’a représenté.

Le Rendez-vous a officiellement commencé par un cocktail pendant lequel les représentants des régions ont fait une présentation de ce qui se passait dans leur territoire ainsi que des succès et défis rencontrés au cours de la dernière année. Les comédiens de la Troupe du jour et la pièce de théâtre intitulée « Muliats », pièce qui raconte l’histoire d’un Innu qui décide de quitter sa réserve pour s’installer en milieu urbain, sont venus clore cette première journée d’activités.

Des couvertures riches de sens

La journée de samedi a commencé par l’Exercice des couvertures de Kairos, activité menée par deux invités spéciaux : James Daschuk, docteur en histoire du Canada de l’Université du Manitoba et chercheur à l’Unité de recherche sur la santé de la population et l’évaluation en Saskatchewan (SPHERU), et Rodger Ross, membre de la Première Nation George Gordon de la Saskatchewan, descendant de deux chefs du traité numéro 4, gardien du savoir et conférencier.

Les deux conférenciers ont fait vivre une expérience bouleversante aux 70 participants. L’Exercice des couvertures visait à faire vivre l’expérience de dépossession des territoires autochtones lors de la colonisation ainsi que les effets de ce dépouillement. Les participants ont été invités à prendre place sur des couvertures de différentes couleurs placées au sol et des parchemins explicatifs de l’histoire autochtone leur ont été remis. Trois volontaires jouaient le rôle des colonisateurs qui prenaient possession des terres et qui plaçaient les enfants autochtones dans des pensionnats. Suite à cette mise en scène émotive, les participants ont échangé sur l’expérience vécue et certains ont ressorti des expériences similaires vécues dans d’autres pays, notamment ceux d’Afrique. Rodger Ross a conclu en affirmant qu’il est important de véhiculer un message d’ouverture et d’amour dans notre vie de tous les jours, alors que James Daschuk a rappelé l’importance de la responsabilisation individuelle et celle de déconstruire les stéréotypes lorsque nous en croisons.

La conférence tant attendue

Tenue à midi, la conférence de Raymond Théberge, commissaire aux langues officielles, était attendue. Son discours portait essentiellement sur les pressions qu’il se doit d’effectuer auprès des institutions fédérales afin que les résultats prévus dans le Plan d’action pour les langues officielles soient atteints. M. Théberge a évoqué aussi l’importance du devoir du commissariat à veiller à ce que les ententes à l’égard de l’éducation en milieu minoritaire francophone soient respectées, et d’ériger des dispositions d’intégration favorables aux nouveaux arrivants francophones dans un contexte minoritaire. Voir page 5 du journal pour un article sur la présence du commissaire.

Les nouveaux arrivants doivent être plus impliqués

La rubrique nommée Chocs et Découvertes consistait en un partage d’histoires basées sur des vécus personnels, illustrant la diversité des expériences culturelles des Fransaskois. Une discussion était ouverte après la lecture de chaque vécu. Et parmi les idées proposées afin que les nouveaux arrivants puissent participer davantage à la vie communautaire fransaskoise, il a été suggéré, notamment, que les organismes puissent mieux impliquer les nouveaux arrivants dans la réalisation de leurs projets en leur montrant le bien-fondé de ceux-ci et mettre sur pied une politique de communication de proximité.

Les critères d’adhésion à l’ACF : le statu quo selon le consultant

Un peu plus tard, Maurice Chiasson, consultant en gestion stratégique et organisationnelle, animait une consultation publique à propos du « membership » de l’ACF et du code d’éthique de la communauté. Près de 90 personnes ont assisté à cette conférence qui présentait ce qui se passe ailleurs dans d’autres provinces en matière de « membership » et de « code d’éthique ». La parole a aussi été donnée à l’assistance pour qu’elle puisse se prononcer, notamment sur les conditions d’adhésion, les droits des membres et leur révocation.

Un sondage électronique a été mené auprès des participants concernant les critères d’admission à l’ACF et les critères « Être âgé de plus de 16 ans » et « Comprendre le français » ont été les plus populaires. Un autre sondage a été réalisé pour connaître l’avis de l’assistance sur les principales « raisons justifiant la révocation d’un membre de l’ACF » et la raison « Ne plus être domicilié dans la province » est arrivée en tête. « J’ai l’impression qu’au niveau des critères d’adhésion, on arrive à une forme de statu quo. Moi, je m’attendais à ce que les participants aillent plus loin dans les critères d’adhésion. Mais, encore une fois, ce n’est qu’une première étape. Il faudrait être en fait dans un mode proactif, donc réviser nos règles de fonctionnement pour être prêt à faire face à d’éventuelles situations », avoue l’animateur, Maurice Chiasson.

Un livre jeunesse, un gala « cabaret » et des organismes qui progressent

La soirée du samedi s’est conclue avec la présentation du 13e livre de Martine Noël-Maw intitulé Le chêne et le papillon et par le Gala de la Fransasque de plus en plus attrayant. Le Gala a permis d’honorer et de célébrer 14 personnes et organisations pour leurs efforts et leur contribution au développement de la Fransaskoisie. Voir page 5 du journal pour un article sur le Gala.

La dernière journée du Rendez-vous fransaskois a été occupée principalement par les rapports des organismes provinciaux sur leurs réalisations et défis au courant de la dernière année. Les organismes ont tour à tour exposé leurs projets, chiffres et succès, ainsi que les obstacles auxquels ils font face. D’après les différentes présentations, il ne fait aucun doute que les organisations fransaskoises progressent, mais un obstacle semble récurrent et freine leur développement : le manque de ressources humaines et financières. Voir page 3 du journal pour un article sur l’état de santé des organisations.

D’après la réaction des participants à ce Rendez-vous fransaskois, l’événement semble avoir été une réussite et les ateliers et activités de l’édition 2018 ont su unir dans la diversité.

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