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Chronique environnement

L’université francophone ontarienne pour 2025?

Gouverne ontarienne, mission canadienne

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Denis Vaillancourt, président de l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario

Denis Vaillancourt, président de l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario

Photo: Louis-Marie Achille
Le Sommet provincial des États généraux sur le postsecondaire en Ontario français, du 3 au 5 octobre à Toronto, promet de franchir une étape clé dans la création d’une université franco-ontarienne. Un projet qui dépasserait les frontières provinciales.

« Nous voulons une université qui rayonne à travers la francophonie ontarienne, canadienne et internationale », déclare la coprésidente du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), Geneviève Latour.

« La priorité, évidemment, sera accordée aux étudiants franco-ontariens. Cependant, dans toutes les discussions, on a toujours fait état d’une place importante pour les étudiants francophones des autres provinces. »

Cet avis est partagé par l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO). Son président, Denis Vaillancourt, estime que « c’est le rôle de l’université d’être ouverte sur le monde », citant en exemples le Campus Saint-Jean, de l’Université de l’Alberta, et l’Université de Moncton, au Nouveau-Brunswick.

Le RÉFO, l’AFO et la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO), qui organisent le sommet de Toronto, la dernière de toute une série de consultations entamées à l’automne 2013, planchent pour que l’établissement universitaire voie le jour d’ici une décennie.

« Nous voulons sortir des assises avec un plan très clair des étapes à franchir jusqu’à l’horizon 2025 pour faire du rêve une réalité », souligne Geneviève Latour. Elle ajoute qu’il est essentiel qu’une vision communautaire pour une institution postsecondaire en milieu minoritaire soit définie.

Un point demeure fondamental aux yeux des trois organismes pour que le projet soit une réussite : une gouvernance endogène. « Regardez le succès que l’on a avec les conseils scolaires et les collèges francophones, même si, parfois, ça a été difficile. L’université francophone est la suite logique, c’est le maillon qui manque », fait remarquer le dirigeant de l’AFO.

« Les 800 personnes de la communauté que nous avons consultées estiment que le statu quo n’est pas acceptable, indique pour sa part la coprésidente du RÉFO. Il nous faut définir un modèle qui sera géré par et pour les francophones de l’Ontario. »

Denis Vaillancourt croit que plusieurs modèles pourraient être étudiés. « Est-ce qu’il faut un nouvel établissement? Est-ce qu’on veut travailler avec les institutions déjà existantes à Ottawa, Sudbury et Hearst ? Comment mobiliser ces ressources ? », se demande-t-il, en espérant que le Sommet de Toronto fournisse des pistes de solution.

Le président de l’AFO est conscient qu’il sera difficile de fournir tous les services en un même lieu, compte tenu de l’éparpillement des communautés et des besoins qui diffèrent d’un endroit à l’autre. Mais, pour lui, il faut absolument créer un milieu de vie pour rassembler la communauté universitaire.

« On aimerait avoir une université où l’on est chez nous. Il nous faut augmenter l’offre de programmes en français, l’accès aux programmes et retenir les étudiants francophones. On peut réagir plus rapidement », fait-il valoir.

Denis Vaillancourt  soutient qu’il ne faudrait pas répéter l’expérience du collège agricole d’Alfred, qui est menacé de fermeture. « On a un établissement francophone qui est géré par un établissement anglophone (l’Université de Guelph). Peut-être qu’avec une gouvernance francophone, il y aurait eu une meilleure possibilité de recrutement et d’expansion des programmes avec d’autres collèges. » 

Les organisateurs du Sommet souhaitent un appui sans équivoque de la communauté pour faire avancer le projet. D’autant plus que la mise en œuvre du plan d’action signale le début d’une bataille politique qui pourrait s’avérer difficile. L’AFO se dit prête à jouer son rôle de revendication si ses partenaires, le RÉFO et la FESFO, le souhaitent. 

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