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En quelques mots

Le Rêve

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Dès leur installation en Saskatchewan ou dans les Territoires du Nord-Ouest, qui ont précédé la création de la province, les francophones (ou les Canadiens ou les Canadiens-Français) ou les Fransaskois comme on les appelle maintenant, ont eu un rêve, celui de pouvoir vivre dans leur langue, le français, et surtout de faire la transmission de cette langue. 

 

Pour y arriver, une grande priorité : l’éducation. Pour ce faire, on a créé une structure, en 1912, l’Association catholique franco-canadienne de la Saskatchewan (ACFC) qui a évolué pour devenir l’actuelle Assemblée communautaire fransaskoise (ACF). De nombreux leaders ont conduit cette association qui en plus de l’éducation a ajouté graduellement divers secteurs qui à leur tour sont devenus des associations spécialisées ainsi que les associations régionales.

 

Ces personnes ont marqué de leur empreinte ce qui est devenue une communauté dynamique, inspiratrice et innovatrice, la Communauté fransaskoise. On vient tout juste de perdre un de ces grands Fransaskois, M. Albert O. Dubé. Dans les derniers jours, il a été dit beaucoup de choses à propos de M. Dubé. Je voudrais juste ajouter quelques mots à propos de celui-ci.

 

J’ai eu la chance de connaître M. Dubé (je pense qu’il voudrait bien que je dise tout simplement Albert) alors que je venais de quitter Zenon Park où j’étais agent de développement communautaire pour occuper le poste de coordonnateur politique à l’ACFC (Association culturelle franco-canadienne de la Saskatchewan) en remplacement de Mme Claire Doran.

 

J’ai eu plusieurs « patrons » dans ma carrière et à chaque fois j’ai appris beaucoup de chacun de ceux-ci. Mais Albert a été en quelque sorte un mentor pour moi. Nous avons beaucoup travaillé ensemble, réfléchi sur beaucoup de sujets, voyagé d’une réunion à l’autre où nous avons échangé sur la communauté et son histoire. Albert avait une connaissance et surtout un amour profond pour la Communauté fransaskoise. Il m’a donné beaucoup de conseils au fil des quelques années où je l’ai côtoyé si étroitement.

 

Quand j’ai eu à occuper divers postes de direction par la suite et que j’avais une difficulté ou une problématique à résoudre, je pouvais toujours me référer aux conseils d’Albert. Au fil des ans, on ne s’est pas vus souvent mais à chaque fois, il me demandait toujours qu’est-ce qui se passait dans la communauté, ce qui entraînait immanquablement une longue discussion sur comment les choses pourraient évoluer. La dernière fois qu’on s’est vu est lors de la remise du Prix « Rolland Pinsonneault » que la Bouquinerie Gravel puis l’Eau vive remettait à un auteur fransaskois choisi par les lecteurs fransaskois, au Restaurant « Memories » à Regina. Déjà la maladie faisait des ravages mais c’était toujours l’Albert très vif et alerte mentalement que j’avais connu.

 

J’espère que l’on entreprendra bientôt sa biographie (il a écrit son autobiographie) pour rappeler non seulement sa mémoire mais comprendre la communauté dans laquelle il a vécu et imaginer la communauté du futur. Et peut-être qu’un édifice futur portera son nom. Ce serait un bel hommage à lui rendre.

 

Merci pour tout Albert!

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