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En quelques mots

Le journal de l’avenir

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Quand j’étais jeune, à la maison, nous avions l’habitude de recevoir trois journaux : L’Événement, journal du matin, Le Soleil et L’Action catholique, que l’on recevait en fin de journée. Nous avions de la lecture pour tous les goûts et pour toutes les tendances politiques. Mais une grande partie de ces journaux était remplie d’annonces de toutes sortes. Malgré tout, seul Le Soleil existe toujours. Les deux autres ont disparu bien avant la tourmente dans laquelle se retrouvent les médias d’aujourd’hui, particulièrement les journaux et les radios communautaires.

À la même époque (au début des années soixante), j’étais au secondaire et je dois avouer qu’une des matières que je trouvais extrêmement aride était la physique. Je préférais de beaucoup les cours de français, d’histoire, de géographie et de dessins (c’était les arts visuels de l’époque). Il y avait un chapitre consacré à l’atome pour nous parler de l’infiniment petit et notre enseignant avait toujours deux autres sujets très intrigants. Le premiers de ces sujets était l’informatique, et à l’époque, un ordinateur, ça occupait un édifice au complet, on était bien loin de l’informatique domestique actuelle. Le second sujet était la réalité virtuelle, un domaine qui nous dépassait complètement. Voilà deux concepts qui chambarderont notre façon de vivre.

Dans les années quatre-vingt, les premiers ordinateurs que l’on pouvait utiliser à la maison sont apparus avec à peine quelques octets de capacité. On était loin de se douter que quelques années plus tard, on parlerait en téraoctets et que l’on utiliserait des ordinateurs pour écrire des textes destinés à nos journaux, pour faire la mise en page et pour envoyer le tout à l’imprimeur par l’entremise de ce réseau étrange et mondial qu’est Internet. Côté radio, encore ici, on était loin de se douter que l’on serait capable d’émettre dans le monde entier grâce à ce fil Internet et on n’aurait plus besoin d’ériger de coûteux réémetteurs.

Et puis quelqu’un eut l’idée de créée Facebook et quelqu’un d’autre Twitter et ainsi de suite pour enfin se retrouver avec toute une série de réseaux que l’on qualifie de « sociaux ». Ceux-ci, avec des moteurs de recherche comme Google, allaient chambarder le monde de l’information au point que le modèle d’affaires traditionnel s’effondrerait et remettrait en question le journal et la radio comme on les connaît de moins en moins aujourd’hui.

Il y a cinq ans, le journal La Presse de Montréal décidait de prendre un tournant marquant en créant La Presse +, une version électronique accessible sur une tablette. Pendant les premières années, cette version et la version papier ont cohabité. Aujourd’hui, seule la version électronique subsiste. C’est toute une autre façon de lire un journal. En plus de l’écrit et des photos, s’ajoutent toutes sortes de documents vidéos, par exemple. Les possibilités sont infinies. On peut aussi y inclure un dossier très développé sur un sujet spécifique. Pour le moment, La Presse + est gratuite, pourvu que la publicité soit au rendez-vous. Mais même un grand joueur innovateur comme La Presse ne tire pas facilement son épingle du jeu face au déplacement de la publicité vers les Google et les Facebook de ce monde.

Notre journal communautaire L’Eau vive n’a pas échappé à cette tempête qui frappe les médias communautaires écrits et radiophoniques. On a beau se mettre au monde de l’informatique et des médias sociaux, mais notre petite communauté ne rend pas notre journal alléchant aux publicités. Même les publicités gouvernementales ont pris l'autre chemin. Malgré tout, rêvons un peu à la fin de cet article : un jour, il y aura peut-être une l'Eau vive + qui, à l’ère de l’intelligence artificielle, nous offrira possiblement l’information en hologrammes. Ainsi, vous pourrez déployer votre écran extensible et l’information fransaskoise se déroulera en réalité virtuelle sous vos yeux. Mais en attendant le journal de l’avenir, en plus de l’appui des bailleurs de fonds gouvernementaux, il nous faut, comme communauté francophone, appuyer nos médias communautaires, l’Eau vive et CFRG (93,1 FM).

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