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En quelques mots

L’ACF et les elections fédérales

Françoise Sigur-Cloutier espère des prises de positions claires sur les questions francophones en Saskatchewan

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Françoise Sigur-Cloutier, présidente de l'Assemblée communautaire fransaskoise

Françoise Sigur-Cloutier, présidente de l'Assemblée communautaire fransaskoise


REGINA - Stephen Harper a pris tout le monde de cours. Le Premier ministre a convoqué les élections fédérales pour le 19 octobre, déclenchant ainsi une campagne de 78 jours. La plus longue de l’histoire du pays. Le marathon vient de commencer et les attentes sont nombreuses côté francophone. Très critique vis-à-vis de l’action de Stephen Harper, l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) espère beaucoup des candidats, et notamment des prises de positions claires sur les questions francophones en Saskatchewan.

« Un glissement sournois ! » Voilà comment Françoise Sigur-Cloutier résume les quelques 10 ans de mandat de Stephen Harper.

Selon la présidente de l’ACF, depuis l’arrivée au pouvoir du Premier ministre conservateur, la loi de 1969 sur les langues officielles est « bafouée presque tous les jours, sans aucune conséquence » ! Ces entorses régulières feraient qu’aujourd’hui « les institutions ont perdu la capacité de rendre des services bilingues ».

Autant dire que Françoise Sigur-Cloutier espère du changement dans ce domaine à l’issue des élections fédérales. Pour cela, elle souhaite qu’en Saskatchewan les programmes de campagne n’oublient pas la cause francophone.

Une plus-value et non un fardeau

L’ACF attend des candidats provinciaux qu’ils « prennent conscience des besoins spécifiques et distincts de notre minorité, qu’ils prennent position en faveur de cela. […] Nous sommes une plus-value et non pas un fardeau. »

La présidente de l’organisme exige ainsi une amélioration des services aux francophones dans tous les domaines : éducation, immigration, petite enfance, appui aux aînés, aux employés, aux employeurs, etc.

Françoise Sigur-Cloutier cite en exemple le secteur des ressources humaines. Selon elle, les appels d’offres gouvernementaux pour la livraison de services dans ce domaine sont trop souvent décrochés par des organismes anglophones « qui comprennent mal nos attentes ».

Programme inadapté

L’autre écueil concerne l’immigration. L’Assemblée communautaire ne décolère pas depuis l’abolition, le 30 septembre 2014, du programme Avantage significatif francophone, destiné à simplifier le processus d'embauche de travailleurs qualifiés d'expression française. Une initiative stoppée officiellement pour mettre fin à des abus, et remplacée, en avril dernier, par le système Entrée Express. L’ACF juge cette nouvelle initiative totalement inadaptée et contre-productive.

Chiffres à l’appui, Françoise Sigur-Cloutier rappelle que l’objectif de 4.4% d’immigration francophone hors Québec, fixé en 2013, est loin d’être atteint. « Nous sommes à peine autour de 1.9%. Nous voulons des mesures concrètes pour favoriser l’entrée au pays d’immigrants francophones ! »

Une honte

L’ACF ira-t-elle directement alerter les candidats ? « Nous sommes prêts à les rencontrer. Nous avons préparé nos dossiers », prévient Françoise Sigur-Cloutier. Par contre, l’Assemblée se voulant apolitique, elle ne soutiendra aucun candidat. « Notre cœur est à prendre », confie en souriant la présidente.

L’ACF a plus de deux mois pour approcher les principaux partis. Une course de fond électorale d’une durée historique que Françoise Sigur-Cloutier déplore : « C’est très long, trop long. […] Et pour les finances publiques, c’est une honte ! »

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