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En quelques mots

Au revoir Tante Aimée

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Pendant plusieurs années, l’Eau vive a publié ta chronique chère Tante Aimée . Dans ce « courrier du cœur », tes réponses à des lettres, souvent fictives mais parfois réelles, offraient une brochette de conseils et de renseignements aussi divers qu’éclairés sur des sujets comme la santé, les ressources pour les femmes, les défis des jeunes, des nouveaux parents, des personnes âgées…

Certains de tes conseils étaient destinés aux bénévoles oeuvrant au sein des organismes fransaskois. Et dans ce domaine tu savais de quoi tu parlais pour t’être impliquée à fond dans la communauté. Tu te donnais entièrement sans compter tes limites que tu as souvent dépassées.

Cette semaine j’avais prévu faire un éditorial sur les dérapages liés aux égos surdimensionnés au sein de certaines associations. Je vais me contenter de te laisser la parole. Dans un texte publié il y a près de 15 ans, tu as offert une réponse éclairée sur le sujet à une lettre qui questionnait la pertinence de demeurer impliqué dans des organismes qui s’entredéchirent dans des luttes de pouvoir et des jeux de coulisses.

Le but des organisations est de répondre aux demandes des membres. Mais trop souvent, certains individus sont aveuglés par l’ambition et deviennent des petits Napoléon. Ils ne veulent pas que leur territoire soit envahi. Au lieu d’étudier et d’analyser les demandes de leurs membres, ils imposent leurs idées et ne réalisent pas qu’il y a beaucoup de frustrations qui se manifestent. Ce n’est pas en quittant la francophonie qu’une personne peut empêcher les poignards d’être plantés, mais plutôt en démontrant une implication stable et honnête. Nous savons ce qui arrive aux Napoléon du monde; ils rencontrent tous leur Waterloo.

Tante Aimée, 15 novembre 1990

Tu vois, Tante Aimée, tes conseils sont toujours d’actualité. Même si ta chronique était sans doute la plus lue dans l’Eau vive, peu de gens connaissaient ta véritable identité, témoignage de ton humilité. Mais voilà, jeudi dernier, en plein été des indiens, alors que la Saskatchewan est à son plus beau, ton cœur si généreux a cessé de battre et tu es allée rejoindre ton compagnon de vie, parti trois semaines plus tôt.

Tu vas nous manquer Réjeanne.

 

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