Voyager avec Air Canada peut être toute une aventure. C’est ce que j’ai vécu dernièrement. Je devais assister à une réunion spéciale à Ottawa à la fin de février et l’agence de voyage de l’organisation hôte a donc organisé mon voyage sur Air Canada car les horaires des vols étaient convenables. C’était compter sans Air Canada.
Quand quelque chose doit aller de travers, ça commence tôt. Au point de départ, le stationnement à l’aéroport de Regina est plein. Il est 5 h. Le soleil est loin d’être levé et il fait -28˚C. Une fois ce problème relevant de l’aéroport réglé, l’enregistrement, la sécurité et l’embarquement se font bien. Le capitaine est tout heureux de nous annoncer dans la langue de Shakespeare que tout va bien, tout le monde est là et tous les bagages sont chargés. On arrivera plus tôt que prévu à Toronto pour faire la correspondance avec Ottawa. L’agent de bord répète le tout en français, premiers mots dans la langue de Molière que j’entends depuis que je suis arrivé à l’aéroport.
Quinze minutes plus tard, on est toujours à la même place, l’avion n’ayant pas grouillé d’un centimètre. Un technicien est avec le pilote et le co-pilote. Finalement, on nous annonce qu’on devra débarquer pour permettre de tout éteindre et de repartir le système. De dix minutes en dix minutes, toujours en anglais, on nous annonce que dans quelques minutes ce sera le départ. À 8 h, l’agente d’embarquement doit refaire les correspondances car ça ne marche plus maintenant. Elle est seule et nous sommes une trentaine qui continuons après Toronto. À 9 h, le vol est annulé et on doit descendre au comptoir d’Air Canada au premier étage. Là on nous dit de récupérer nos bagages pour lesquels on a déjà payé 25 $ à l’enregistrement.
On revient faire la queue. Tout continue à se faire en anglais. Il y a débordement car tous les passagers sont là mais il y a aussi des départs pour Winnipeg, Toronto, Vancouver et Calgary qui se préparent et dans notre file d'attente, tout prend du temps. Je suis en 80ième position, entre le milieu et la fin de la file. Les ordinateurs ne suffisent pas à la tâche et la personne bilingue au comptoir est occupée avec les embarquements des autres vols. À un des guichets, c’est écrit « Français/English ». Finalement, presque trois heures plus tard, mon tour arrive. Je dis « Bonjour » à l’agente mais elle me répond en anglais. Je n’ai tout simplement pas le goût à ce point-ci de demander le service en français car je serais probablement toujours là à attendre tant tout est sous urgence et en débordement.
Finalement, on m’envoie à Calgary où je dois prendre le vol en provenance de Vancouver vers Ottawa. Nouvelle inscription des bagages mais Air Canada ne nous charge rien cette fois-ci. À la sécurité, on me choisit, au hasard, pour une inspection. À Calgary, délai de l’avion puis une fois embarqué, le décompte passagers / bagages ne correspondant pas, on doit charger et recharger l’avion, ce qui se fait assez vite. À l’arrivée à Ottawa, c’est la passerelle qui ne fonctionne pas. Il est 1 h 15 du matin. Il faut attendre le technicien. 2 h15, je suis finalement à l’hôtel.
Au départ, dimanche midi, l’avion part avec du retard et à Toronto, je ne suis pas en mesure d’embarquer sur le vol prévu. Donc, départ plus tard, service à la clientèle en anglais bien sûr.
Ce que je retiens de ce voyage: Air Canada peut dire un très grand merci à son personnel féminin (car je n’ai rencontré que des femmes dans les services à la clientèle dans les différents aéroports). Elles étaient souriantes, calmes (car certains passagers étaient devenus très agressifs verbalement) et malgré les ordinateurs qui n’en pouvaient plus, elles faisaient tout leur possible pour les passagers, que ce soit à Regina, Toronto, Ottawa ou Calgary. Côté sécurité des équipements, parfait. Côté bilinguisme, il y a toujours un problème énorme de côté-là. Côté transport, il n’y a tout simplement pas assez de sièges disponibles, les sièges étant tous vendus et il y a plus de ventes que de sièges. Il y a aussi trop de bagages dans la cabine et on doit demander aux passagers de mettre volontairement ceux-ci dans la cale de l’avion. Il manque une compagnie aérienne comme Porter dans l’Ouest, probablement question de densité de population. Tout ça fait en sorte que l’on paye cher pour voyager et que le service n’est pas toujours à la hauteur de nos attentes.