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En quelques mots

Festival du Voyageur: Un pèlerinage pour les Fransaskois

Depuis plus de 50 ans, le Festival du Voyageur de Winnipeg, qui se déroulait du 14 au 23 février, est un rassemblement incontournable de la francophonie dans l’Ouest canadien. Les Fransaskois étaient une nouvelle fois au rendez-vous cette année.

Les Fransaskois ont toujours entretenu des liens étroits avec les Franco-Manitobains et le Festival du Voyageur est un véritable carrefour où les deux francophonies peuvent se croiser et resserrer le tissu de leurs relations.

« Je retrouve de vieilles connaissances ici, c’est un festival de retrouvailles », explique l’auteur-compositeur réginois Michel Lalonde. Je m’y rends surtout pour l’ambiance qui est à la fête et aussi pour performer avec mes amis musiciens. »

« Le party est pogné »

Malgré sa popularité et son aspect plus commercial et grand public, le Festival du Voyageur a su conserver des valeurs fondées sur le plaisir de se retrouver et sur la chaleur des « partys de cuisine » d’antan.

« Nous avons été agréablement surpris par l’ambiance festive et familiale du festival, précise Colette Lavallée de Delmas, en Saskatchewan, qui se rendait pour la première fois avec toute sa famille à l’événement. « Les spectacles affichaient complet, les salles étaient combles et les lignes étaient longues, même pour les repas ! »

Une fierté affichée

Le festival est loin de s’essouffler et l’on ressent au contraire une recrudescence de la fierté filiale, particulièrement chez les jeunes générations. Pour M. Lalonde, plusieurs facteurs expliquent cet engouement : « Les Franco-Manitobains ont leur identité bien à eux, ils n’ont pas à se justifier et ils assument leur culture fièrement. Ils ont aussi la force du nombre et surtout de la concentration géographique. »

De tels rassemblements, où la communauté s’unit pour célébrer, contribuent à créer un sentiment d’appartenance ancré dans le temps et dans l’espace. Le Festival a su ainsi préserver une forte présence francophone dans un milieu non seulement à majorité anglophone, mais aussi marqué par la diversité des cultures venues d’ailleurs.

« C’est une expérience unique. Un milieu inclusif où se côtoient diverses cultures mais où le français, la langue comme la culture, est prédominant. J’ai trouvé cela très agréable de pouvoir parler et entendre notre langue tout en la partageant avec tous les festivaliers », relate le conjoint de Mme Lavallée, Martin Prince, lui aussi du voyage.

Une image de marque colorée

Cette culture si vivante, qui prend racine dans l’héritage des Métis et des coureurs des bois, est aussi empreinte de symbolismes forts et bien visibles, particulièrement celui de la ceinture fléchée. Cet objet, aux couleurs et motifs attrayants, que l’on porte près du corps, est un signe d’appartenance bien visible qui prolonge le sentiment de fierté.

« J’ai été étonnée de voir combien de gens, toutes générations confondues, portent ces signes, ces symboles, non seulement la traditionnelle ceinture, mais aussi les capotes, et leurs macarons des anciens festivals. Ils ont même leur propre cri de ralliement : « Hé Ho ! », précise Mme Lavallée.

Un retour aux sources

La famille Campagne, sous l’égide du groupe Folle Avoine, était également au rendez-vous pour un concert happening au festival. Les retrouvailles étaient empreintes de nostalgie : M. Lalonde précise que sa famille conserve des liens très forts avec le Manitoba et que c’est une terre d’accueil où leur musique trouve une place toute naturelle.

Pour Mme Lavallée, le Festival du Voyageur est unique en son genre. Elle le conçoit comme une expérience culturelle et familiale enrichissante pour les minorités francophones de l’Ouest. Derrière de nombreux Fransaskois se cache ainsi un bout du Manitoba, et le Festival du Voyageur réussit, année après année, à entretenir ces liens.

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