Au fil des ans, j’ai eu l’occasion de participer à de nombreux festivals en Saskatchewan, ailleurs au pays et même en Europe, en vacances, pour le travail ou lors d’affaires familiales. J’en ai vu de toutes les grosseurs, des plus petits à de très gros.
C’est ainsi que je me suis retrouvé à quelques reprises au Festival d’été de Québec, aux Francofolies et au Festival Juste pour rire de Montréal, aux Festivals de jazz de Montréal et de Saskatoon, au spectacle du groupe 1755 lors du premier Congrès mondial acadien, à une grande quantité de Fêtes fransaskoises, à plusieurs festivals Terre Ferme, à des festivals en Belgique et en France.
Qu’est-ce que j’ai gardé de ces spectacles et festivals? Beaucoup de choses, particulièrement la densité des foules dans le cas des plus gros. Je me souviens d’une Fête du Canada, bien avant que la sécurité soit omniprésente sur les lieux, où l’on avait estimé à plus de 400 000 le nombre de personnes sur la colline parlementaire.
Dans ces foules, on se sent à la fois solidaire du groupe mais aussi très isolé. À moins d’être assez prêt de l’estrade principale, c’est la participation à l’événement qui compte. Côté artiste ou spectacle, bien souvent on n’en voit que ce que les écrans géants retransmettent sur le site. Pour arriver sur les lieux, ce n’est pas trop mal comme saga mais pour quitter à la fin, c'est une autre histoire car tout le monde quitte en même temps, ce qui met à rude épreuve les transports en commun, les services policiers et la circulation en général.
Où je veux en venir
Être présent lors de tels événements est une expérience qui vaut la peine d’être vécue, en termes de participation et si on est chanceux, en termes de programmation. Autrement, vaut mieux rester à la maison et les regarder à la télévision si on a la chance qu’ils soient télévisés.
Nos festivals comme la Fête fransaskoise ou Terre Ferme, ou encore certains événements communautaires ou spectacles artistiques venant dans nos lieux, ont un autre genre de défi. Notre dispersion et notre petit nombre font que la participation est faible. D’autres facteurs entrent aussi en jeu, comme le peu de connaissance que nous avons des artistes francophones, même des nôtres. Cela dit, nos manifestations culturelles gardent une dimension humaine où nous nous rencontrons, où nous pouvons apprécier la programmation qui ne coûte pas une fortune à l’entrée.
Tout comme les grands festivals, les nôtres dépendent aussi des subventions gouvernementales pour boucler les budgets. À notre échelle des questions sérieuses se posent sur l’avenir des activités culturelles. Il faudra bien se rendre à l’évidence et se pencher sur la problématique. Les solutions ne seront pas faciles.
Entre un gros festival à hauteur quasiment inhumaine et nos petits festivals où on a encore le temps de se parler et d’apprécier la valeur des artistes, mon choix est fait. Il est d’abord communautaire. En attendant des solutions pertinentes et probablement créatives, encourageons-nous à participer à nos grandes et petites manifestations, que ce soit la Fête fransaskoise, Terre Ferme, ou d'autres activités culturelles dans nos communautés.