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En quelques mots

Au fil des étés

Au fil des étés
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Enfin, l’été est là. La journée la plus longue de l’année est finalement arrivée, marquée dans les communautés francophones par la fête de la Saint-Jean. Dans cette ère post-pandémique, les gens se sont rués sur les voyages, les camps pour les jeunes, ou encore le camping, le tout à la vitesse folle de nos sociétés où tout doit être organisé à la minute, voire la seconde, près. Même le repos est planifié.

À l’époque où j’étais à l’école élémentaire, dans les années 1950, trois activités marquaient l’arrivée de l’été. Fin avril, le fleuve Saint-Laurent était finalement dégagé de toute glace et la circulation maritime reprenait, particulièrement avec l’arrivée et le départ des grands paquebots.

Au mois de mai, il y avait une fête qui célébrait notre maire, Charles Napoléon Dorion. Pourquoi ? Aucune idée dans ma mémoire, mais il y avait une parade, plutôt une marche des « notables » et des jeunes des écoles.

Puis, il y avait la Fête-Dieu, une fête religieuse qui tombait une soixantaine de jours après Pâques. Cette fête donnait lieu à une procession dans les rues de la ville avec le curé qui portait l’eucharistie dans un ostensoir et qui culminait à la maison où avait été érigé un reposoir, un autel très décoré – très décoré d’après des photos que l’on peut voir non seulement dans ma communauté de Courville, mais un peu partout dans la province. Dans les rues, on retrouvait des guirlandes de petits drapeaux du pape sur la plupart des maisons.

Mais, ce qui marquait surtout l’été, c’était la fin des classes la veille ou l’avant-veille de la Saint-Jean-Baptiste. Dernière journée de classe, remise des bulletins et des récompenses, nettoyage de nos pupitres et retour à la maison, libres de l’école.

La fête de la Saint-Jean-Baptiste était marquée par deux événements : une parade avec chars allégoriques et fanfares qui allait de Boischatel à Giffard sur l’avenue Royale, environ 9 km, et se terminant avec le char sur lequel se trouvait le petit Saint-Jean-Baptiste blond et frisé (ce n’était pas mon cas, ce qui m’éliminait des choix possibles).

On gardait les guirlandes des drapeaux du pape auxquelles on ajoutait des guirlandes de drapeaux à fleurs de lys du Québec. La soirée se terminait par un immense feu de bois sur les terrains de la ville, un dans chaque communauté et le plus gros dans la ville de Québec.

Le reste de l’été était désorganisé. Peu de gens voyageaient. Il n’y avait pas de camp d’été. On s’organisait entre nous pour nos jeux. Nous étions suffisamment nombreux pour jouer à la balle molle, au drapeau, à la cachette ou simplement à observer les quelques autos des touristes américains qui allaient au « Kent House », aujourd’hui le Manoir Montmorency. On passait nos étés à l’extérieur jusqu’à l’Exposition provinciale (exposition agricole) et la fête du Travail qui marquaient le retour en classe.

Bel été, qu’il soit organisé ou non !

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