Depuis plusieurs décennies maintenant, le mois de mars est sous le signe de la Francophonie. On y célèbre largement la culture dans le cadre des Rendez-vous de la Francophonie et le 20 mars est la Journée internationale de la Francophonie. Il y a levers du drapeau fransaskois dans nos communautés à laquelle s’est ajouté le tintamarre.
Cette année marque la fin du dernier Plan de développement global de la communauté fransaskoise, plus communément appelé le PDG. Pour les personnes qui ne sont pas familières avec cette expression, il s’agit de la feuille de route que les Fransaskois se donnent pour une période donnée. Le dernier PDG s’étendait de 2010 à 2020. Autant cela peut paraître long, autant c’est très court pour des objectifs qui ont pour but d’effectuer des changements sociaux dans la Francophonie, des changements qui prennent malheureusement plus de temps qu’on ne le voudrait.
Ces dix dernières années, il y a eu beaucoup de changements. Les écoles fransaskoises, particulièrement celles en milieu urbain, sont maintenant débordées et exigent d’ouvrir de nouvelles installations. L’immigration est devenue incontournable pour le futur démographique de la communauté tout en y apportant un apport culturel indéniable qui lui donne une nouvelle dynamique.
Une nouvelle ère
Ce PDG s’est déroulé à l’ère des réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter, etc.) et d’une sorte d’individualisme numérique redéfinissant les rapports entre humains. La Saskatchewan a changé profondément. L’urbanisation a continué de s’accroître au détriment du rural. L’agriculture s’est davantage industrialisée. L’environnement a pris une place extrêmement importante. La gouvernance de nos organismes a été fortement remise en cause.
Il y a eu aussi une certaine amélioration du financement pour nos structures et activités. Il y a eu un peu de gain dans les relations avec les divers paliers de gouvernement, mais il reste énormément de chemin à faire, particulièrement dans notre province. La Loi sur les langues officielles, qui a fêté ses 50 ans, a démontré qu’elle avait besoin d’une bonne mise à jour. Et on pourrait allonger la liste pour toucher tous les secteurs d’intervention dans notre communication.
Tournés vers l’avenir
Certes, je n’ai pas de boule de cristal, mais je peux faire un peu de lecture de l’avenir. Dans les dix prochaines années, notre communauté continuera de voir le nombre d’aînés augmenter tout comme ailleurs sur la planète. Les mouvements migratoires, à la lumière de ce qui se passe un peu partout dans le monde, vont continuer. Nous continuerons de recevoir une population immigrante.
Côté informatique, nous sommes maintenant à l’ère de l’intelligence artificielle et du 5G, des outils que nous apprendrons à utiliser et qui pourraient jouer un rôle intéressant dans le rayonnement de la communauté. Le monde rural continuera de changer avec des mouvements vers l’urbain, mais aussi avec des gens qui choisiront de s’y installer pour un autre rythme de vie. La francophonie rurale va poser des défis énormes : éparpillement, petit nombre, dénatalité, vieillissement accéléré, perte de services… En même temps, il est possible que les nouvelles technologies jouent un rôle.
Il faudra continuer à être vigilant auprès des divers niveaux de gouvernement, tant chez nous qu’au fédéral. Il faudra travailler avec le national pour la révision de la Loi sur les langues officielles, travailler davantage avec nos voisins franco-albertains et franco-manitobains, continuer à augmenter notre bas de laine via la Fondation fransaskoise, être très sensible à l’environnement, un enjeu qui passionne particulièrement notre jeunesse, sans oublier la réconciliation avec les Premières Nations, un enjeu majeur pour notre pays, continuer à améliorer nos relations avec la communauté métisse, à enrichir notre culture en continuant le développement de nos talents qui composent notre société. En résumé, encore beaucoup de travail pour la prochaine décennie !