Premier long-métrage de l'Ouest francophone
Début prometteur pour un jeune réalisateur franco-manitobain
Daniel Tougas, réalisateur du film Héliosols
Photo : Michèle Fortin
Héliosols n’est pas un film qui va révolutionner l’histoire du cinéma, mais il marque une étape importante pour la francophonie de l’Ouest canadien. C’est le premier long métrage de fiction en français produit à l’Ouest de l’Ontario. Le réalisateur originaire de Saint-Boniface, Daniel Tougas, était présent au cinéma Broadway pour la présentation du film lors de la soirée de clôture du Festival Cinergie 2014.
Le film raconte l'histoire de Maxine, (Janique Freynet-Gagné), rédactrice en chef du journal de son université, qui découvre accidentellement un scandale impliquant une grande compagnie pétrolière et de l'enquête qu'elle mène avec son collègue David, (Yann Lacoste) afin de découvrir et d'exposer sur la place publique l'ampleur de la fraude.
Tourné à Winnipeg, Héliosols est une production soignée. Les images de Gabriel Lévesque sont très belles. Le montage, que l'on doit au réalisateur, est serré, et la musique de Nathanaël Wsiaki, efficace – on pense aussi à la chanson d’ouverture Rebondir de mariejosée qui nous a procuré un vif plaisir.
Mais le film aurait gagné à ce que les acteurs soient mieux dirigés. Les dialogues, tant dans l'écriture que dans l'interprétation, manquent de naturel et le spectateur a du mal à embarquer dans ce « drame journalistique ». Cependant, quelques moments – je pense ici à la courte scène entre une réceptionniste (Laura Lussier) et David – sont prometteurs.
On ne peut que souhaiter que le jeune réalisateur de 21 ans poursuive son oeuvre et puisse compter sur un véritable appui financier et des collaborateurs du calibre de son directeur photo.
Lors de la période de questions qui a suivi la projection, Monsieur Tougas a fait part de ses difficultés pour trouver du financement. Devant le refus des bailleurs de fonds d’appuyer le projet d’un jeune dont la feuille de route était vierge, il s’est tourné vers les médias sociaux pour lever des fonds. Il a pu ainsi récolter les 16 000 $ qui ont permis la réalisation du film.
« Le budget d’Héliosols équivaut à 7,2 secondes d’Avatar » a-t-il dit à la vingtaine de cinéphiles qui s’étaient déplacés pour l’occasion. Et on se prend à rêver à ce qu'il pourrait faire avec l'équivalant de 15 minutes d'Avatar...
Héliosols sera projeté lors de la Fête franco-albertaine à Nordegg, le 5 juillet prochain.
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