Les revues littéraires Ancrages et À ciel ouvert s'unissent pour un numéro
La création littéraire en Saskatchewan a le vent dans les voiles. La revue À ciel ouvert, à laquelle contribuent une vingtaine d’auteurs des Prairies, signera pour la première fois un numéro conjoint avec la revue acadienne Ancrages à la fin janvier 2021. Si la littérature a le don de faire voyager, c’est au tour des auteurs fransaskois et acadiens de partir à la conquête de nouveaux territoires.
Après deux ans et demi d’existence et cinq numéros à son actif, la revue littéraire numérique fransaskoise À ciel ouvert s’apprête à embarquer dans une « aventure renouvelée », selon les mots de son coordonnateur Sébastien Rock. « Nous avons été en quelque sorte victimes de notre propre succès et l’idée embryonnaire d’une revue en ligne a pris une ampleur démesurée », indique-t-il.
Malgré un budget restreint et aucune source de financement permanente, la revue a publié, avec le soutien de la Coopérative des publications fransaskoises, quelque 23 auteurs des Prairies ainsi que cinq artistes visuels. Un travail gargantuesque qui a fini par imposer une pause, bien méritée, à ceux et celles œuvrant dans les coulisses d’une machine à pleine capacité.
Mais les revers s’accompagnent souvent d’opportunités : « De belles circonstances se sont dessinées à l’horizon et, de fil en aiguille, nous avons noué des liens avec la revue Ancrages qui vont déboucher sur un projet de numéro conjoint », précise M. Rock.
Le vent du large
Seule autre revue numérique de création littéraire francophone hors Québec, Ancrages est une publication phare dans les Maritimes. « Nous publions des auteurs bien connus comme Antonine Maillet ou Herménégilde Chiasson, mais aussi les nouvelles voix qui s’élèvent dans le paysage littéraire pour stimuler la création et les croisées », souligne Jean-Pierre Caissie à Moncton, membre du comité de rédaction de la revue acadienne.
L’idée d’une collaboration entre les deux publications cadrait parfaitement avec la mission et les valeurs d’Ancrages. « C’est très important de créer des ponts entre francophones, d’apprendre à mieux se connaître et de faire circuler les œuvres littéraires des auteurs de l’Ouest », poursuit M. Caissie.
Grâce aux 18 000 visites par an sur le site de la revue et des lecteurs éparpillés aux quatre coins du globe, notamment en Europe et en Afrique subsaharienne, les Prairies pourront ainsi bénéficier d’une visibilité accrue.
Écrire et réfléchir
Une autre nouveauté se profile à l’horizon pour À ciel ouvert. Des chercheurs du Centre d’études partenarial de la fransaskoisie à l’Université de la Saskatchewan, lancé en février dernier, se sont associés à la publication pour se livrer à un exercice d’analyse de textes, tant du point de vue littéraire que linguistique.
Bien connue du milieu littéraire et théâtral fransaskois, Marie-Diane Clarke, directrice des études françaises au Département des langues, littératures et études culturelles de l’Université de la Saskatchewan et cofondatrice du centre, explique son intérêt pour un tel partenariat : « J’adore l’écriture sous toutes ses formes, que ce soit du roman, du théâtre ou encore de la poésie, mais plus que tout j’aime analyser les textes et ainsi valoriser le travail des auteurs. »
Cette collaboration arrive à point nommé puisque le centre d’études, qui germait dans l’esprit de Mme Clarke depuis de nombreuses années, vise notamment à contribuer à la vitalité communautaire et intellectuelle du milieu fransaskois. « Ce sont d’incroyables occasions qui nous nourrissent les uns les autres », commente Sébastien Rock.
La valorisation est donc au cœur du partenariat entre les deux institutions. « Nous voulons non seulement mettre en valeur les œuvres publiées, mais aussi stimuler leur diffusion sur le campus, les archiver et contribuer à notre façon en proposant ce nouveau volet académique dans les pages de la revue », complète Mme Clarke.
De nouveaux arrimages salutaires
À cela s’ajoute une retraite d’écriture interprovinciale prévue pour 2021, une initiative « qui promet d’être très stimulante pour les auteurs », se réjouit M. Rock. Piloté par le Conseil culturel fransaskois, le projet intitulé « Retraite et forum des auteurs et autrices de l’Ouest et du Nord canadiens » vient de recevoir une subvention de Patrimoine canadien de 25 000 dollars.
Les étoiles semblent donc bien alignées pour la création littéraire fransaskoise qui n’est limitée que par les frontières de son imagination. Les auteurs intéressés par le projet ont jusqu’au 6 novembre pour soumettre leurs textes à www.acielouvert.ca/soumissions.
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