Le Centre des archives fransaskoises s'est offert un numériseur dernier cri
Alexandre Chartier, Omer Labrie-Boulay et Patricia Choppinet.
Respectivement directeur, agent de projet et technicienne en archivistique à la Société historique (SHS).
Crédit : Emmanuel Masson
Le Centre des archives fransaskoises, inauguré en novembre 2019 par la Société historique de la Saskatchewan (SHS), se lance dans son premier projet d’envergure: la numérisation complète de toutes les éditions du journal l’Eau vive. Grâce à l’acquisition d’un numériseur flambant neuf, l’organisme a désormais tout le nécessaire pour s’atteler à la lourde tâche.
Le mercredi 3 février, une grande boîte en bois de plus d’un mètre carré est livrée au Carrefour Horizons de Regina. Le curieux colis arrive d’Allemagne, après avoir transité par les États-Unis, commandé par la Société historique de la Saskatchewan (SHS) trois mois plus tôt. À l’intérieur : un grand numériseur professionnel dernier cri.
Le numériseur, de la marque Zeutschel, modèle OS 12002, est le nouveau jouet du Centre des archives fransaskoises. Il peut numériser des pages de taille A2, l’équivalent de deux pages de journal. Alexandre Chartier, directeur général de la SHS, explique qu’il s’agit d’un format typique pour les archives. « On retrouve le même format, mais plus ancien, dans les archives de l’Université de la Saskatchewan. »
Un équipement dernier cri
Le numériseur a coûté la modique somme de 21 830 dollars américains. L’objet a été financé par Patrimoine canadien, le bailleur de fonds principal de la SHS. L’idée de se doter d’une telle machine remonte à la fondation du Centre des archives en 2019. Finalement commandé en novembre 2020, l’objet tant convoité aura mis trois mois à arriver.
Alexandre Chartier raconte qu’il était prévu que des gens de la compagnie viennent le jour de la livraison pour installer la machine et donner un aperçu de ses fonctionnalités. Mais, à cause de la pandémie, personne n’a pu se déplacer. Les employés du Centre des archives ont donc dû se débrouiller en se fiant à une vidéo explicative et les responsables ont également reçu une formation.
Un projet ambitieux
Le numériseur OS 12002 permettra la numérisation des anciennes éditions de l’Eau vive.
Crédit : Emmanuel Masson
Omer Labrie-Boulay, agent de projet pour le Centre des archives, travaille sur la numérisation de tous les articles de l’Eau vive de 1971 à 1998. Pour lui, la tâche est réalisable : « On a presque tous les numéros, dit-il, bien qu’il nous en manque quelques-uns. »
Le logiciel du numériseur est capable de reconnaître les mots. Des chercheurs pourront donc fouiller dans les anciennes éditions du journal fransaskois à l’aide de mots clés. « L’un des objectifs est de faciliter l’accessibilité du contenu, résume Alexandre Chartier. Il y a énormément de matière, c’est une grande richesse. »
Au total, il faudra numériser pas moins de 16 200 pages. Un travail titanesque que le Centre des archives comptait au départ accomplir en deux ans. Mais après avoir mesuré la puissance de la machine, Omer Labrie-Boulay est plus optimiste : « On pense que le travail peut se faire avant la fin de l’année 2021, mais ça va dépendre de l’appui qu’on a », perçoit-il.
L’agent fait ici référence au fait que le Centre compte sur des bénévoles pour faire avancer le projet. La SHS lancera ainsi un appel pour aider à la numérisation des articles. Bien que cela puisse sembler être un travail monotone, Alexandre Chartier espère trouver plusieurs âmes charitables.
Patricia Choppinet, technicienne en archivistique, explique que l’opération de numérisation se fera en plusieurs étapes. Il faudra, entre autres, retirer les reliures des journaux présents dans les livres d’archives avant de les numériser pour ne pas perdre le contenu présent sur les bords.
« La numérisation inclut aussi l’entrée de métadonnées descriptives des pages numérisées, précise-t-elle, comme le format de la page, son numéro et toutes les informations qui vont la décrire au mieux. » Il faudra donc déterminer la meilleure façon de nommer et catégoriser les fichiers numériques et les métadonnées à leur associer.
Un travail de fourmi
Ce n’est cependant pas la première fois qu’un tel projet est mis en œuvre. « Il y a déjà eu des projets de numérisation de l’Eau vive, précise Patricia Choppinet, mais ils n’ont pas été faits selon les normes archivistiques. »
La SHS espère rectifier le tir. Pour Patricia Choppinet, « le but aujourd’hui est d’avoir des images de la meilleure qualité possible pour assurer la pérennité des images ». Certaines des éditions manquantes sont aux archives provinciales, mais sous format microfilm. Bien que les images soient lisibles, « la qualité est si basse qu’on ne pourrait pas faire de reconnaissance de texte », déplore la technicienne.
Dans cette optique, la SHS demande aux Fransaskois de l’aider dans sa recherche des articles manquants. « Si les gens ont de vieilles éditions de l’Eau vive, quelles qu’elles soient, prière de nous contacter pour qu’on puisse s’assurer que ce n’est pas l’une des éditions qui nous manquent », implore Alexandre Chartier.
Un outil pour l’avenir
Le directeur de la SHS estime que la numérisation du journal fransaskois est le premier projet d’une longue série à venir. « Le Centre des archives va aussi offrir ces services aux membres, s’ils ont besoin eux aussi de numériser leurs archives », indique-t-il.
En outre, la machine peut être utilisée au-delà des archives, par exemple pour les cartes d’architecte qui ont besoin d’être partagées avec une qualité optimale. « Peu de machines dans la province peuvent numériser de tels documents avec une qualité similaire à celle-ci », souligne Alexandre Chartier, confiant que la machine sera de plus en plus mise à contribution au fil du temps.
Les détenteurs de vieilles éditions de l’Eau vive datant d’avant 1998 sont invités à entrer en contact avec le Centre des archives fransaskoises à direction@histoireSK.ca.
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