Une Fransaskoise brigue à nouveau le fédéral
Estelle Hjertaas, avocate à l’Aide juridique et présidente de la Société canadienne-française de Prince Albert (SCFPA), sera candidate libérale à la prochaine élection fédérale pour la circonscription de Prince Albert. Après sa défaite en octobre 2019, elle se présente pour une deuxième fois avec l’espoir de cette fois l’emporter. Entretien.
C’est la deuxième fois que vous vous présentez à des élections fédérales. Comment aviez-vous vécu cette expérience en 2019 ?
C’était une très bonne expérience. Je connaissais déjà pas mal le comté, mais j’ai eu l’occasion de parler à des gens dans presque toutes les communautés. C’était bien de rencontrer les gens et d’entendre leurs perspectives. En 2019, on a cogné à environ 10 000 portes avec notre équipe !
En revanche, il y a beaucoup d’aspects négatifs à être une candidate femme libérale en Saskatchewan. J’ai reçu beaucoup de commentaires négatifs en ligne. Cette fois, je suis mieux préparée, car je sais à quoi m’attendre.
Estelle Hjertaas, avocate à l’Aide juridique et présidente de la Société canadienne-française de Prince Albert (SCFPA), sera candidate libérale à la prochaine élection fédérale pour la circonscription de Prince Albert
Courtoisie
Pourquoi vous présentez-vous sous la bannière libérale ?
Je veux promouvoir les changements progressistes à Prince Albert et au Canada. Surtout dans quatre domaines : l’emploi et la croissance économique, la réconciliation avec les Autochtones, la protection de l’environnement et le combat contre la pauvreté. Dans mon emploi à l’Aide juridique, tous mes clients sont en situation de pauvreté.
Je vois que le parti libéral a fait beaucoup de progrès avec l’allocation canadienne pour les enfants et la Prestation canadienne d’urgence. Prince Albert est l’une des villes les plus pauvres au Canada avec un haut taux de criminalité, et je crois que le parti libéral a de bonnes idées pour s’attaquer à ces problèmes-là.
La taxe carbone a été un sujet chaud pour la Saskatchewan ces dernières années. Quelle est votre position ?
D’abord, ce n’est pas une « taxe carbone », c’est une surcharge de consommation sur le gaz. Deuxièmement, le gouvernement a mis en place ce système pour combattre les changements climatiques. Les conservateurs ont d’ailleurs annoncé qu’ils mettraient en place un système presque identique ! Ça fait très longtemps que les économistes disent que le meilleur moyen de réduire les émissions de gaz à effet de serre est de mettre un prix sur les émissions qu’on ne veut pas.
Qu’est-ce que le gouvernement peut faire pour aider les organismes fransaskois à se remettre sur pied après la pandémie ?
Je crois qu’on a eu beaucoup de fonds du Patrimoine canadien jusqu’à maintenant. Je parle en tant que personne impliquée dans la Société canadienne-française de Prince Albert. On a eu des fonds, et je pense que ça va continuer. Je sais que le gouvernement libéral trouve ça important de soutenir les communautés linguistiques minoritaires.
Nos organismes attendent tous la fin de la pandémie de COVID-19 pour reprendre leur programmation, et on a tous trouvé des moyens de faire une autre programmation en ligne ou sur les médias sociaux entretemps. Une fois qu’on en sera capable, le gouvernement doit être là pour nous aider à reprendre les choses comme avant.
Quels hommes ou femmes politiques vous inspirent ?
Il y en a beaucoup, mais j’aime particulièrement Stéphane Dion. Je l’ai rencontré quand j’étais à l’Université McGill et je l’ai trouvé très inspirant. Quand il était ministre de l’Environnement, il a accepté de participer à une conférence sur le changement climatique malgré les élections fédérales qui avaient lieu en même temps pour parler aux étudiants. En tant que professeur universitaire de carrière, il trouvait important de répondre aux questions des jeunes.
Aux élections de 2019, vous aviez terminé en troisième position avec un peu plus de 10 % des voix. Comment évaluez-vous vos chances de gagner cette fois ?
Je pense qu’on a une chance de gagner. La dernière fois, ça ne s’est pas passé aussi bien que je l’aurais souhaité, mais c’était une élection très, très difficile pour les libéraux dans l’Ouest. On a perdu tous les sièges qu’on avait en Alberta et en Saskatchewan. Je vois donc que ce résultat n’était pas normal.
Depuis, il y a eu la pandémie et les gens ont pu voir que le gouvernement libéral les a appuyés. Les programmes que le gouvernement a créés ont été utilisés par beaucoup de gens à Prince Albert.
De plus, des gens ont peur de ce qui se serait passé si Andrew Scheer avait remporté la dernière élection. Parce qu’on voit que, dans d’autres pays avec des gouvernements plus conservateurs, ou dans les provinces dominés par les conservateurs, il y a eu plus de cas de COVID et la situation a été moins bien gérée. Les gens sont contents de ce qu’ont fait les libéraux. Ça va changer la façon dont les libéraux sont placés à Prince Albert et en Saskatchewan.
Née à Régina, elle a étudié à l’école Monseigneur de Laval puis s’est inscrite au secondaire dans une plus grande école d’immersion
Estelle a rejoint le parti libéral en 2005 à travers le club des libéraux de l’Université McGill où elle étudiait alors. En 2008, elle participe pour la première fois dans une campagne au leadership du parti.
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