Le fédéral assure défendre les droits des Fransaskois
Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse La ministre des Langues officielles et ministre responsable de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique, Ginette Petitpas Taylor, était en visite le 29 juillet à Regina dans la cadre des consultations pancanadiennes sur les langues officielles entamées en mai dernier. Une visite durant laquelle une annonce de 7,1 millions de dollars a été faite au profit de la Cité universitaire francophone de l’Université de Regina et du Collège Mathieu.
En évoquant le projet de Loi sur les langues officielles, toujours en cours d’adoption au Parlement, Ginette Petitpas Taylor souligne l’engagement du fédéral à s’assurer que, à l’échelle provinciale, les communautés de langues officielles en situation minoritaire « reçoivent les services et droits nécessaires pour continuer à vivre et à travailler dans leur langue maternelle ».
Vous avez fait à Regina une annonce importante et très attendue par la communauté fransaskoise. Comment cette annonce a-t-elle été accueillie ?
Tout d’abord, j’étais très contente d’être ici à Regina pour faire cette annonce qui a été très bien reçue du côté des deux institutions [la Cité francophone et le Collège Mathieu]. Ce financement permettra de rénover leurs édifices et d’améliorer certains services pour les étudiants.
En dehors des projets principaux visés par ce financement, quels autres volets ont été abordés avec la communauté fransaskoise ?
Cela fait deux mois que nous faisons des consultations pancanadiennes dans le cadre du nouveau Plan d’action pour les langues officielles afin d’établir notre feuille de route pour les cinq prochaines années. À Regina, c’était notre vingtième session. Nous avons eu le temps de parler de plusieurs points de vue des différentes communautés.
En tant qu’Acadienne, je connais bien la situation en Acadie. Mais c’est très important de faire le tour des provinces et des territoires pour comprendre quels sont, au juste, les enjeux.
Une phrase qui a été soulignée lors de mon passage à Regina, c’est que la communauté de langue officielle minoritaire en Saskatchewan est très minoritaire. C'est une communauté qui fait face à des enjeux particuliers parce qu’elle est très petite. Cela dit, les enjeux restent très semblables à ceux dont on a entendu parler lors des autres consultations.
Quelles sont selon vous les préoccupations de la communauté fransaskoise ?
L’un des sujets qui a été abordé, c’est toute la question de l’immigration francophone, s’assurer qu’on puisse élargir la carte démographique francophone canadienne.
Il a été également question des démarches pour les demandes de visas, de permis d’étude, etc. Et nous avons aussi entendu parler de la question de la mobilisation des enveloppes de fonds pour le financement de projets d’investissement.
La communauté de langue officielle minoritaire en Saskatchewan est très minoritaire
Nous avons aussi reçu des témoignages très positifs. Les représentants de la communauté étaient reconnaissants des investissements faits par le fédéral. Les institutions du postsecondaire offrent un service très important à nos jeunes et ces derniers veulent s’assurer de recevoir une formation dans leur langue maternelle. C'est ce qui fait que ces investissements sont très importants.
Par ailleurs, nous avons abordé la question de l’accès à certains services, comme la santé et la justice, ainsi que les services réservés aux aînés et aux jeunes qui leur permettent de faire leur vie dans leur langue maternelle.
Le gouvernement du Canada a présenté un projet de loi visant à moderniser la Loi sur les langues officielles. En parallèle, votre ministère mène des consultations pancanadiennes. Plusieurs communautés se demandent si ces initiatives seront applicables et efficaces sur le terrain, étant donné que cela n'a pas toujours été le cas par le passé. Des obligations seront-elles imposées au niveau provincial ?
Le projet de loi a été déposé au parlement le 1er mars dernier et nous espérons avoir son adoption. Une fois cette étape franchie, il va y avoir beaucoup de travail et on va s’assurer de joindre nos idées à la mise en œuvre de ce projet de loi.
Il faut savoir que nous travaillons en étroite collaboration avec tous les intervenants, mais aussi avec les gouvernements et nos homologues au niveau des provinces et des territoires.
S’agissant du provincial, il est des champs de compétence qui nous appartiennent et d’autres qui leur appartiennent. Mais il est certain que, dans le cadre de ce projet de loi, nous allons nous assurer que les communautés de langues officielles en situation minoritaire vont recevoir les services et les droits nécessaires pour continuer à vivre et à travailler dans un pays bilingue.
Les francophones hors Québec peuvent-ils s’attendre à de nouvelles annonces prochainement ?
C’est sûr que nous allons continuer, cette année, à faire des annonces pour le postsecondaire, à l'exemple du financement au profit de la Cité universitaire francophone et du Collège Mathieu, qui figurait déjà dans le budget 2020-2021.
Nous avons fait, les dernières semaines, des annonces pour l’Université de Sudbury, l’Université de Moncton et le Campus Saint-Jean, et nous continuerons à faire des annonces pour le postsecondaire afin d’appuyer nos institutions de langues officielles en situation minoritaire.
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