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Politique
Propos recueillis par Sandra Hassan Farah (EV)
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« Des décisions anti-démocratiques »

Entretien avec Michel Dubé au sujet des prochaines élections fédérales

Michel Dubé

Michel Dubé

Photo: Sandra Hassan Farah (2015)

Entretien avec Michel Dubé, éleveur de bisons et président de la Société canadienne-française de Prince Albert, à propos des élections fédérales.

EV - Quels sont les enjeux qui vous préoccupent le plus et que vous aimeriez voir discutés pendant la campagne électorale fédérale ?

Michel Dubé - Plusieurs enjeux me préoccupent.

La transparence de nos hommes politiques. Les prises de décisions de nos gouvernants ne sont pas démocratiques. Ce sont des décisions à court terme, qui ne reflètent pas les désirs des citoyens mais témoignent du souci du gouvernement actuel de se faire réélire.

L’effritement du tissu social. Depuis une dizaine d'années, le gouvernement actuel a érodé Radio-Canada/CBC, notre seul media public. Cela nous touche particulièrement, nous les francophones, car cette façon de faire a pour finalité de diminuer nos rassemblements et nos concertations par le biais de cette institution qui n’est pas simplement un outil de communication mais surtout une institution sociale.  À cela s'ajoutent les coupures imposées par le gouvernement fédéral auprès des milieux culturels, artistiques et des communautés linguistiques. Cela limite le développement des petites communautés fransaskoises.  Les campagnes se vident au profit des 2 grands centres urbains.

L'environnement. La gestion de cette question par le gouvernement actuel est déplorable, tant au niveau national qu'international. J'aimerais que notre pays soit un exemple. J'attends des partis politiques qu'ils nous expliquent  comment ils comptent trouver l’équilibre entre les besoins énergétiques de notre économie et la diminution des gaz à effet de serre.

L’intégrité des membres de la chambre des communes. La plupart de nos élus ne prennent pas la peine de répondre aux questions qui leur sont posées pour ne pas se compromettre politiquement et publiquement. Ils se comportent trop souvent comme des vedettes de télévision.  Veut-on des élus qui jouent dans des shows télévisés ou des élus intègres qui se préoccupent des besoins de leurs citoyens ? Il faudrait une refonte, un code d'éthique du comportement de nos hommes et femmes politiques.

Je sais que tous les enjeux dont je parle auront un impact économique sur le système canadien mais je pense qu'ils sont primordiaux. J’aimerais que les partis politiques qui concourent à cette élection soient interrogés sur ces questions et qu’ils nous donnent des réponses précises.

 

EV - Que pensez-vous de la durée de cette campagne qui sera la plus longue qu’ait connue le Canada depuis 1872 (78 jours) ?

MD - Je suis totalement contre une campagne aussi longue. Il y a un moyen d’exposer des idées de façon claire et concise plus rapidement.

Il faudrait obliger les partis à présenter leur plateforme électorale détaillée sur les grandes questions avant l’ouverture de la période de campagne électorale. Ainsi les électeurs pourraient se faire une première idée.

Ensuite organiser des débats avec des questions sur les plateformes des partis. L'objectif serait de démontrer les capacités et le programme des partis plutôt que de suivre pendant 78 jours des attaques entre partis sur des sujets qui appartiennent au passé. À la fin de la campagne, la plupart des électeurs canadiens ne seront pas plus avancés sur les questions qui touchent leur avenir.

 

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