Quatre projets pour les Fransaskois financés par le fédéral
Portés par des organismes fransaskois provinciaux et locaux, quatre projets vont bénéficier de l’appui financier du Fonds de développement économique francophone de l’Ouest (FDÉFO) pour l’année 2022-2023. L’occasion de revenir sur ces initiatives et leurs bénéfices sur la vie quotidienne des Fransaskois.
C’est une bonne nouvelle pour les communautés francophones de la Saskatchewan. Le FDÉFO financera quatre projets en 2022-2023 dans le cadre de son troisième appel à propositions.
L’annonce a été faite le 4 avril par les quatre organismes à vocation économique de l’Ouest canadien, dont le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS).
Au total, une enveloppe de 536 000 dollars viendra appuyer 14 projets dans les communautés francophones des quatre provinces de l’Ouest canadien. Une véritable aubaine pour la relance postpandémique, laquelle reste fragile à cause de la guerre en Ukraine et de la situation en Chine.
Une plateforme pour les aînés
Durement affectés par la pandémie, les aînés fransaskois en milieu minoritaire et leurs proches ont dû composer avec une situation difficile, surtout ceux en situation de perte de mobilité et en manque de proches aidants.
Ainsi intervient un nouveau projet pilote de Vitalité 55+. Dotée d’une enveloppe de 30 000 dollars par le FDÉFO, l’initiative d’une durée d’un an consiste en la création d’une plateforme.
« La plateforme offrira deux volets de services, dont l’accompagnement des aînés et l’aide à domicile à travers des bénévoles et des fournisseurs de services privés proposant un prix préférentiel », explique Éric Lefol, directeur général de Vitalité 55+ qui se réjouit de l’appui financier accordé par le FDÉFO.
Concrètement, des visites de socialisation à domicile, de l’aide pour prendre des rendez-vous médicaux, ou encore de l’aide pour faire des courses seront offertes par des bénévoles. En outre, des fournisseurs de services effectueront des tâches comme le déneigement, le nettoyage des vitres ou le ménage à des prix avantageux.
« Un contractuel a déjà été embauché pour identifier et engager des bénévoles et des fournisseurs de services en faisant le suivi de l’exécution du projet, partage Éric Lefol. Dans un premier temps, le projet pilote sera déployé uniquement à Saskatoon, mais notre ambition est d’en faire une entreprise sociale provinciale comme dans d’autres provinces. »
Le tourisme francophone et bilingue
Dans la capitale provinciale, le financement du FDÉFO pour un nouveau projet de l’Association canadienne-française de Regina (ACFR) dans le secteur du tourisme tombe à point nommé puisque l’organisme fransaskois est en pleine restructuration.
Encore embryonnaire, ce projet vise à développer le tourisme francophone et bilingue à Regina. Il devrait aussi constituer une nouvelle source de revenus pour l’ACFR en rentabilisant les locaux de l’organisation, dont le Bistro.
« Chaque été, il y a pas mal de groupes de touristes francophones en provenance du Québec, du Nouveau-Brunswick et de France qui visitent Regina et la Saskatchewan. L’idée du projet est de leur offrir le service en français à travers l’ACFR », explique Claire Bélanger-Parker, consultante pour l’ACFR.
La femme d’affaires est experte en tourisme francophone, ayant accueilli depuis les années 1990 des groupes de touristes francophones avant de mettre un terme à son entreprise dans les années 2000.
Grâce à une enveloppe de 35 000 dollars, le nouveau projet de l’ACFR permettra l’embauche d’un employé à qui Claire Bélanger-Parker transmettra ses connaissances et sa clientèle, et ce, à titre bénévole.
En plus des touristes, le projet cible aussi la communauté francophone de la province, dont les nouveaux arrivants et les participants aux événements nationaux et internationaux organisés à Regina.
Une plateforme de mentorat pour les jeunes
Quant à eux, les jeunes Fransaskois et les étudiants de la Cité universitaire francophone de Regina auront prochainement leur propre plateforme de mentorat en français, intitulée Mentor de l’Ouest.
L’outil promet de croiser l’offre des tuteurs à la demande des élèves et étudiants sur un site web indépendant du site de l’Association jeunesse fransaskoise (AJF), l’organisme porteur de ce projet pluriannuel.
Pour 2022-2023, l’AJF encaissera 20 000 dollars. « La plateforme bilingue inclura les prises de rendez-vous et le paiement en ligne autour de cours dans plusieurs niveaux scolaires et universitaires », explique Julien Gaudet, directeur général de l’AJF.
Pas moins de dix emplois à temps partiel seront créés en plus d’un poste à temps plein. Au-delà de l’impact économique pour les jeunes, le service de mentorat, qui se veut permanent et autosuffisant, vise à lutter contre l’insécurité linguistique et renforcer la confiance des jeunes en leur langue et culture.
En outre, l’AJF a collaboré avec le Réseau en immigration francophone (RIF-SK) pour mieux cibler les besoins des jeunes issus des familles de nouveaux arrivants. Enfin, accessible en anglais également, la plateforme permettra aux jeunes francophiles d’améliorer leur français.
Patrimoine et tourisme à Zenon Park
Le milieu rural fransaskois n’est pas en reste puisque la communauté de Zenon Park a pu elle aussi bénéficier du financement du FDÉFO pour son projet de route historique francophone.
Portée par l’Association fransaskoise de Zenon Park (AFZP), l’initiative s’inscrit elle-même dans le projet historique de Zenon Park. Ce dernier a pour ambition d’apporter de l’activité touristique et socio-économique tout en préservant l’histoire de 47 sites, dont neuf identifiés de façon permanente avec des plaques dans les lieux originaux des premiers édifices et entreprises francophones.
Créé en 2010 à l’occasion du centenaire du village, le livret de la route historique sera modernisé pour le rendre accessible au format numérique et pour mettre à jour son format papier. De plus, des démarches seront faites auprès des organismes de la région pour créer des parcours touristiques.
« Le financement de 51 000 dollars permettra de développer davantage le tourisme dans la région et de mettre à jour des outils déjà en place », résume Marguerite Tkachuk, directrice générale de l’AFZP.
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