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Consultation avec Radio-Canada : La communauté a besoin de son diffuseur public, et vice-versa

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Pierre Guérin, directeur général de Radio-Canada dans l'Ouest canadien

Pierre Guérin, directeur général de Radio-Canada dans l'Ouest canadien

"Radio-Canada ne peut pas être tout pour tout le monde". Monsieur Guérin est venu rencontrer les participants du Rendez-vous fransaskois lors de la soirée d'ouverture le 7 novembre 2014 à Saskatoon.

Photo: Jean-Pierre Picard


En marge du Rendez-Vous fransaskois, une consultation avec Radio-Canada a été organisée afin d’exposer les orientations du diffuseur public, et par la même occasion, de prendre le pouls de son public. L’Eau Vive vous résume cet échange.

François Tremblay, chef-médias pour la Saskatchewan, et Pierre Guérin, directeur des services français pour les régions de l’Ouest, sont venus à la rencontre des téléspectateurs et auditeurs saskatchewannais. Cette consultation organisée en fin d’après-midi, juste avant le lancement officiel du Rendez-Vous, s’est passée devant une assemblée relativement clairsemée. Les questions concernant les coupures et nouvelles orientations ont tout de même fusé. Et si on devait résumer cette discussion en deux mots, ce seraient ceux-ci : Virage Numérique.

Les priorités pour la Saskatchewan

A l’échelle régionale, la priorité reste la télévision, et notamment le Téléjournal. Mais comme le notent à juste titre les porte-paroles de Radio-Canada « Peu de gens sont devant leur TV à 18 h. Maintenant vous consommez de l’information toute la journée, en continu, de plusieurs sources, au moment où ça fait le plus votre affaire. Notre responsabilité ne change pas mais votre manière de consommer, si! On doit suivre cette tendance comme diffuseur public sinon on ne peut pas vous servir correctement. »

Le numérique à tout prix, oui mais à quel prix?

Si cet investissement dans le numérique est compréhensible, il se fait au détriment d’autres secteurs. Le cas du costumier de Radio-Canada et de ces 90 000 costumes qui vont partir aux oubliettes a été mentionné comme exemple de morceaux d’histoire qui vont se perdre. La réponse est qu’en ces temps difficiles, il faut savoir déterminer des priorités. « Il n’y a pas d’augmentation de nos budgets, mais le gouvernement dit qu’il n’y a pas de compressions non plus. Pourtant, quand on ne permet pas d’augmentation des salaires, ni leur indexation sur le coût de la vie, cela reste de la compression. Cela fait des décennies que l’on demande un financement pluriannuel garanti, mais la réponse est toujours non. »

A l’unisson avec UNIS?

La question de la nouvelle chaîne UNIS, lancée par TV5 Canada, a ensuite été abordée, car elle a pour mandat de couvrir les communautés francophones à travers tout le pays. Une menace?  « On n’est pas les seuls joueurs sur le terrain, Radio-Canada ne peut pas être tout pour tout le monde. Un producteur indépendant doit faire plusieurs projets par an pour survivre, donc on ne peut interdire à personne de travailler avec les autres. UNIS ne fait pas de nouvelles, ni de sport. Ce serait bien de pouvoir travailler ensemble, même si les relations avec TV5 monde sont meilleures qu’avec TV5 Canada. On est tous complémentaires. »

Les compressions : pression à la con?

Excusez le terme employé, mais le jeu de mots décrit assez bien le sentiment exprimé dans la salle par rapport aux compressions. Un membre de l’assemblée a notamment demandé quel discours pourrait-on emprunter pour se faire entendre par « notre gouvernement qui ne croit en rien, pour qui la culture, l’histoire ou les sciences ne comptent plus. Au niveau municipal, provincial, fédéral et international, les gens sont écœurés. » François Tremblay a insisté sur le fait que du point de vue du mandat du diffuseur public, les régions et les communautés de l’Ouest sont essentielles. Mais d’un point de vue strictement business, nous restons de petits marchés.

À vous la parole!

Radio-Canada n’est pas le seul média en crise, c’est toute l’industrie qui l’est. Où trouver un nouveau public? Le public n’est plus devant sa télé ou près de la radio. Le public ne lit plus le journal sur du papier. Le nouveau public lit, écoute, et voit tout sur son écran de téléphone ou d’ordinateur. Ici, à l’Eau Vive, nous connaissons ce même défi.

Le virage numérique, nous l’avons entamé avec notre portail web lancé il y a quelques mois. Mais que souhaitez-vous y trouver? Comme l’ont dit nos collègues « Un diffuseur public sans public, cela ne veut pas dire grand-chose ». Un journal sans lecteurs non plus…

François Tremblay, chef-médias pour la Saskatchewan, et Pierre Guérin, directeur des services français, régions de l'Ouest pour Radio-Canada.

François Tremblay, chef-médias pour la Saskatchewan, et Pierre Guérin, directeur des services français, régions de l'Ouest pour Radio-Canada.

Messieurs Tremblay et Guérin sont venus rencontrer les participants du Rendez-vous fransaskois lors de la soirée d'ouverture le 7 novembre 2014 à Saskatoon. François Tremblay a insisté sur le fait que du point de vue du mandat du diffuseur public, les régions et les communautés de l’Ouest sont essentielles. Mais d’un point de vue strictement business, nous restons de petits marchés. 

Photo: Alexandra Drame (2014)