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Prince Albert, francophone et francophile

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Greg Dionne

Greg Dionne

Le maire de Prince Albert a placé la francophonie dans la liste de ses priorités lors de son discours annuel, le 30 janvier 2020.
Photo : Josée Bourgoin (2020)
PRINCE ALBERT - Le 30 janvier, pour la première fois lors de son discours annuel, le maire de la ville de Prince Albert, Greg Dionne, a placé la francophonie dans la liste de ses priorités. En présence d'environ 400 concitoyens, l’école Valois et le tourisme francophone ont pris le devant de la scène.

En mars 2019, la ville avait déjà rejoint le Réseau des villes francophones et francophiles d’Amérique (RVFFA), faisant de Prince Albert la première municipalité de la Saskatchewan à en devenir membre. Il faut dire que la Société canadienne-française de Prince Albert (SCFPA) avait entamé des démarches de longue haleine auprès du maire Greg Dionne et de ses conseillers.

« Le maire a fièrement annoncé que la francophonie faisait partie de la planification du développement urbain », rapporte Josée Bourgoin, députée communautaire pour la région de Prince Albert, présente lors du discours du maire.

Des relations au beau fixe

Pour la députée, les signaux sont clairement au vert. « Il y a une ouverture vers la culture francophone », affirme-t-elle, confiante. Députée communautaire depuis 7 ans, elle se réjouit de l’évolution des rapports entre les francophones et la ville.

Le tintamarre, organisé dans le cadre du mois de la Francophonie en mars chaque année, confirmait déjà la bonne entente avec les autorités. Des efforts ont également été fournis du côté du musée pour le franciser. « On a une très belle synergie avec le maire présent, résume-t-elle. Il est réceptif. »

Le dossier de l’école Valois

L’école Valois est toujours en attente d’une relocalisation, potentiellement dans les locaux de l’ancienne Académie Rivier. Le maire a signalé aux citoyens que la ville était en pourparlers avec le ministère provincial de l’Éducation et le gouvernement fédéral. « On ressent une volonté de faire avancer le dossier, perçoit Josée Bourgoin. Les gens sont excités par la remise en fonction de l’Académie Rivier. L’engouement se voit, les gens se mobilisent, y compris le maire. »

Un plan d’affaires ambitieux a été déposé le 31 janvier par le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) pour rassurer le ministère quant au concept envisagé pour le bâtiment de l’académie. Le soutien du maire de Prince Albert est encourageant pour Denis Desgagné, directeur aux partenariats et à la programmation culturelle au CÉF. « C’est une première de voir une annonce devant tous les citoyens, devant la majorité, et pas seulement les Fransaskois », souligne-t-il.

Un projet touristique

L’autre grand chantier de la ville en matière de francophonie est le développement d’un circuit touristique s’appuyant sur des lieux d’intérêt historique et culturel comme le site de la bataille de Batoche et le Fort Carlton. En misant sur la francophonie, la ville investit aussi pour son rayonnement : Josée Bourgoin rappelle qu’environ 20 % des francophones de la province vivent dans la région de Prince Albert.

L’une des raisons de la francophilie affichée par Greg Dionne est sans doute le fait qu’il descend d’une famille francophone. « Il a perdu son français. Ses parents parlaient français avant de déménager dans l’Ouest canadien. Il trouve que c’est un manque dans sa vie », évoque Josée Bourgoin. Les projets annoncés pourraient bien combler ce vide.