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Nouvelle politique linguistique pour l'église catholique en Saskatchewan

« Qui perd sa langue perd sa foi » : L’Église a besoin du français pour survivre

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Signature du protocole linguistsique

Signature du protocole linguistsique

À gauche, Monseigneur Thévenot, évêque de Prince Albert, signant la version française de la politique le 30 novembre en présence de Marcel Michaud, président du CPFIS. La politique a également été signée par l’archevêque de Regina, Donald Bolen, et l’évêque de Saskatoon, Mark Hagemoen.

Photos : Courtoisie de Marcel Michaud

Le 20 novembre 2019, une nouvelle politique linguistique pour l’Église catholique en Saskatchewan a été signée. L’objectif à court terme est de développer et améliorer les services pastoraux et liturgiques en français. Mais, plus largement, l’Église souhaite raviver son importance historique dans la vitalité des communautés francophones de la province.

« Sans prêtre francophone, on n’a plus de paroisse bilingue et francophone », alerte Marcel Michaud, président du Conseil pastoral francophone interdiocésain (CPFIS), qui représente les catholiques francophones de la province auprès des évêques et fait valoir leurs besoins.

Ces dernières années, le CPFIS a envoyé six prêtres au Québec pour apprendre la langue de la minorité. Malgré tout, « il manque probablement 8 à 10 prêtres francophones en Saskatchewan », estime le porte-parole. Plusieurs paroisses, comme celle de Bellegarde, ne disposent ainsi d’aucun prêtre francophone.

Besoin de services en français

D’après un récent sondage effectué par le CPFIS auprès des paroisses francophones et bilingues de la province, les besoins sont bel et bien présents. « Ils veulent des services en français, non seulement pour la messe, mais aussi pour les sacrements et les ressources », rapporte Marcel Michaud. Liturgies, célébrations, bulletins paroissiaux, lettres pastorales, enseignes, enseignement des sacrements, livres et matériel d’éveil spirituel pour les enfants, droits d’auteur pour les musiques… La liste est longue.

Créé en 2002, le CPFIS a pour mission de répondre à ces besoins. Pour ce faire, il dispose d’un budget alloué par les trois diocèses de Regina, Saskatoon et Prince Albert. Les 66 000 dollars alloués pour 2018-2019 pourraient être appelés à augmenter selon les besoins rapportés via le sondage. Encore faut-il que les diocèses soient d’accord pour mettre la main à la poche.

Les évêques à l’écoute

« On travaille de très près avec Monseigneur Bolen qui vient de Gravelbourg. Il connaît le contexte des francophones en Saskatchewan, il appuie beaucoup les paroisses francophones et bilingues. Monseigneur Thévenot, à Prince Albert, est très sensible aux besoins des francophones. Et à Saskatoon, on a un nouvel évêque qu’on espère sensibiliser », rassure Marcel Michaud, confiant.

Travailler de près avec les évêques est crucial, car ce sont eux qui, en prêtant une oreille sensible aux besoins des francophones, peuvent amener à des changements positifs, dont un meilleur recrutement de prêtres de langue française. « Et, mieux encore, qui comprennent la culture canadienne-française », ponctue Marcel Michaud, se félicitant par exemple de la présence de Guy Amédée, venu d’Afrique, officiant à Ponteix.

Raviver le statut d’antan de l’Église 

Au-delà des besoins concrets, la politique rappelle le rôle fondateur de l’Église dans l’établissement des premières communautés francophones de l’Ouest. « Depuis bien des générations, les Canadiens français et les Canadiennes françaises ont été des catholiques pratiquants », souligne le texte. Aussi, l’idée est de redonner à la langue française sa place historique au sein de l’Église catholique. « Il ne faut pas la perdre, c’est notre patrimoine », estime Marcel Michaud.

Par ailleurs, l’Église reconnaît l’importance de pratiquer la religion dans la langue d’appartenance du croyant. « Le privilège et la possibilité de pratiquer sa religion en français dans le contexte de la culture française ont toujours fait partie des mœurs des francophones de la Saskatchewan », poursuit le rapport. L’Église serait donc essentielle à la vitalité de la langue et de la culture francophones.

Certes, l’Église n’est plus aussi omniprésente que jadis. « On a vécu un déclin de paroisses bilingues, le nombre de fidèles est à la baisse », reconnaît Marcel Michaud. Pour autant, les besoins n’ont pas complètement disparu, rappelle-t-il. Plus largement, la politique permettra-t-elle de raviver la communauté catholique ?

 

Les paroisses francophones de la Saskatchewan :

  • Archidiocèse de Regina : Saint-Jean-Baptiste de Regina, Notre-Dame de l’Assomption de Gravelbourg, Saint-Jean-Baptiste de Ferland
  • Diocèse de Saskatoon : Sts-Martyrs-Canadiens de Saskatoon, Saint-Denis de St-Denis
  • Diocèse de Prince Albert : Notre-Dame-de-la-Nativité de Zenon Park, Saint-Isidore de Bellevue, Saint-André de North Battleford, Sacré-Cœur de Prince Albert

La province compte aussi plus une dizaine de paroisses bilingues.

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