Nous avons plus d’une trentaine d’organismes et d’associations dans la Fransaskoisie. Chacun de ceux-ci nécessite un conseil d’administration, ce qui représente un nombre considérable de bénévoles à trouver dans un petit bassin de francophones comme le nôtre. Et on ne parle pas des nombreux comités.
Il est souvent difficile de trouver des personnes prêtes à consacrer de leur temps bénévolement. On déplore souvent le manque d’intérêt de la population pour s’impliquer activement. Paradoxalement, lorsqu’on trouve quelqu’un prêt à s’investir, c’est le spectre du conflit d’intérêt qui fait surface.
J’ai été plutôt étonné par la lettre envoyée au Conseil scolaire fransaskois (CSF) par les « parents préoccupés et inquiets ». Il est très sain de voir des parents se préoccuper de la qualité de l’éducation offerte à nos jeunes et nous ne pouvons qu’applaudir leur mobilisation pour exprimer leurs inquiétudes.
Si certaines de leurs préoccupations sont tout à fait légitimes, j’ai sursauté quand j’ai lu que ces parents réclamaient la démission du président du CSF, André Denis, et remettaient en question la légitimité du CSF.
On ne lui reproche pas une mauvaise décision, on ne l’accuse d’aucune malversation. Ce qui semble poser problème, c’est qu’il a des enfants qui enseignent dans des écoles fransaskoises. C’est pousser un peu loin. On pourrait voir au contraire que cette proximité familiale permet au président de bien saisir les préoccupations des gens qui travaillent sur le terrain dans les écoles. De plus, en ayant quatre petits-enfants dans le système scolaire fransaskois, il est certainement préoccupé lui aussi par la qualité de l’enseignement qu’on y offre.
Cette lettre fait également référence à une rumeur concernant l’embauche du prochain directeur de l’éducation du Conseil des écoles fransaskoises. Si dans l’univers il y a une chose qui voyage plus vite que la vitesse de la lumière, c’est bien la rumeur. Avant de faire des sorties médiatiques nourrissant une rumeur, il faudrait peut-être s’assurer de son bien-fondé.
Le CSF émerge d’une situation critique pendant laquelle il a dû faire des choix difficiles. Ce qu’il lui faut en ce moment, c’est un peu de stabilité et surtout l’appui de la population. Cela ne veut pas dire qu’il faut cesser d’être vigilant, bien au contraire. Mais de là à vouloir faire tomber des têtes… Nous sommes en droit de continuer à poser des questions. Encore faut-il poser les bonnes.
Notre bassin de personnes ressources est limité en Saskatchewan. Oui il faut surveiller les conflits réels, car il peut y en avoir. Mais si nous commençons à en voir partout, nous allons démotiver bien des gens et nous priver de compétences essentielles. Et c’est le manque d’intérêt qui va prévaloir.