C'est un premier débat radiophonique parfois houleux qui a eu lieu le 20 octobre entre Alpha Barry et Siriki Diabagaté, les deux prétendants au poste de conseiller scolaire de Regina. Le face-à-face était organisé par la radio Prairie FM en collaboration avec L'Eau vive et était animé par Guy Michaud, ancien journaliste à Radio-Canada. Pendant près d'une heure, chacun des opposants a fait la présentation de ses promesses électorales et de son programme.
Siriki Diabagaté a été le premier à prendre la parole après un tirage au sort. « Je suis présentement gestionnaire de l'employabilité et de l’immigration au Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS). Je me présente car je suis moi-même parent et je sais que d'autres avant moi ont fait des sacrifices pour ce système scolaire et je crois qu'il est de mon devoir de porter le flambeau afin de bonifier ce système. »
Côté promesses, le candidat s'est engagé à de la transparence et de l'imputabilité envers les parents : « Je veux redonner la place aux parents dans les différents conseils. Plusieurs parents se sont battus et sacrifiés pour ce système scolaire. » Une autre priorité du candidat serait d'augmenter le nombre de places en maternelle, fondement du système scolaire selon lui. Enfin, M. Diabagaté a insisté sur l’importance de concevoir des infrastructures de qualité.
Alpha Barry a ensuite pris la parole : « Je suis fier fransaskois, présentement au service de la Cité francophone en tant que coordonnateur des projets du Consortium national de formation en santé (CNFS). Je suis conseiller scolaire depuis novembre 2014 et président du Conseil scolaire fransaskois (CSF) depuis 4 ans. Je suis motivé par ce poste car je suis moi-même père de famille et je suis aussi interpellé par mon devoir de citoyen de continuer à être au service de la communauté scolaire. »
La valorisation de l'école francophone dans la province fait partie du programme du candidat. « Il faut préserver la langue et la culture et assurer la réussite des élèves. Je désire assurer qu'une politique de la gestion de la diversité soit adoptée au centre du conseil scolaire et je garantis la sécurité et l'équité à tout le monde. »
Échanges tendus
C'est lors de la deuxième partie du débat que le ton a monté entre les deux candidats. Invités à commenter les tensions palpables qui ont lieu dans la région scolaire #3 de Regina-Moose Jaw, les protagonistes ont démontré un fort désaccord sur le sujet.
M. Diabagaté s’est étonné que l'on aborde le sujet des tensions communautaires. « Je trouve que c'est un mot un peu fort, a-t-il dit. Moi, je ne vois pas de tensions. Je vois une quête de débats, une quête d'idées. L'important, c'est d'avoir le calme pour qu'on puisse s'exprimer. Il faut éviter que nos problèmes personnels deviennent des problèmes de communauté. »
M. Barry a vivement contesté en affirmant qu'ignorer les tensions relevait du déni. « Il y a des choses qui se passent et il faut avoir du courage et du leadership pour les dénoncer et trouver des pistes de solutions », a-t-il répliqué avant d’utiliser un exemple personnel pour illustrer la problématique : « C'est très regrettable que je voie des gens sous votre leadership m'accuser de situation de collusion avec le ministre alors que c'est faux. Je vis des soirées où je ne dors pas, je vis dans l'angoisse. »
L'animateur a saisi l'occasion pour y aller d'une question franche envers M. Diabagaté : « Allez-vous oui ou non condamner les propos tenus à l'endroit de M. Barry ? » Le candidat s'est défendu en affirmant n'être pas responsable de ces échanges. « Ce sont des adultes. J'ai été victime aussi, je suis sous médication et je ne l'avais dit à personne. »
Un deuxième débat
Le second débat radiophonique qui s’est tenu sur les ondes de Radio-Canada le 22 octobre a donné lieu à des échanges plus posés malgré certains rappels à l'ordre de la part de l'animatrice de l'émission Point du jour Elsie Miclisse.
Alpha Barry vise un deuxième mandat de conseiller scolaire afin de continuer à concrétiser l'entente de principe signée avec le gouvernement dans le but de construire trois nouvelles écoles francophones à Regina, Saskatoon et Prince Albert d'ici 2025. Le conseiller a également mentionné que Vonda et Ponteix sont dans sa ligne de mire.
Par ailleurs, Siriki Diabagaté, qui a lui-même été un employé du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), n'a pas démordu de sa promesse d'impliquer davantage les parents dans le milieu scolaire. « Depuis quelques années, les parents sont un peu tenus à l'écart dans la gestion scolaire. Je veux ramener la transparence dans la communauté. Notre conseil scolaire a besoin que les parents soient très impliqués. » Le candidat a aussi assuré la gratuité de la prématernelle et plus de places.
L’enjeu sanitaire
Le thème de la santé et du bien-être a été largement abordé dans ce second débat. L'animatrice a appelé les candidats à se prononcer sur le sujet en faisant référence à la pandémie qui sévit. « Avez-vous l'un et l'autre un plan pour assurer la santé mentale des étudiants et des enseignants ? »
M. Diabagaté a pris la parole sur le sujet : « Tout d’abord, je crois qu'il y a eu un bon travail du CÉF de ce côté. Pour ma part, je m'engage à toujours suivre les recommandations du ministère de la Santé. On veut aussi se retourner vers les bénéficiaires des services, c'est-à-dire les parents, pour comprendre et évaluer les besoins. Il faut continuer à être vigilant sur la façon de continuer à gérer cette crise. »
Enfin, M. Barry a explicité la politique de diversité qu'il désire concrétiser. « Il s'agit de mettre sur pied un environnement sain sans discrimination ni intimidation. Il s'agit d'une plateforme qui permettra aux gens d'affirmer leur identité. [...] La diversité de notre culture doit se refléter dans notre système scolaire », a-t-il conclu.
Les élections générales du Conseil scolaire fransaskois (CSF) ont lieu le 28 octobre.
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