Un groupe de parent réclame du sang neuf au CSF
Entretien avec Alpha Barry du regroupement des parents anciennement silencieux
Qui sont les parents anciennement silencieux?
Les parents anciennement silencieux comptent 105 membres à Regina, Saskatoon, Ponteix, Gravelbourg et Moose Jaw et sont de plus en plus nombreux. Les membres sont les parents et grands-parents des clients et futurs clients du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).
Pourquoi réclamez-vous la démission des élus du Conseil scolaire fransaskois (CSF)?
75% des membres du CSF sont là depuis 5 ou 10 ans. Ils sont tous impliqués dans les décisions prises qui ont affaibli le système scolaire, telle que l’extension du réseau des écoles. Il n’y avait pas d’argent pour ça. Une vingtaine de décisions ont été prises sans stratégie ni obligation de les prendre. Un déficit est une question de choix, pas de manque d’argent.
De plus, les membres du CSF n’acceptent pas la responsabilité de ce qui se passe. Ils n’apprennent pas de leurs erreurs et ne proposent pas d’alternatives.
La direction de l’éducation et la direction-adjointe de l’éducation, en tout une vingtaine d’employés, ont payé de cette gestion. Le CSF aurait dû démissionner par solidarité mais ne l’a pas fait.
Enfin, les parents ne souhaitent pas vivre le stress de l’incertitude de l’avenir du CÉF.
Vous avez déclaré que vous souhaitiez que les conseillers et administrateurs du CSF suivent une formation sur la diversité culturelle. Quels exemples concrets avez-vous de problèmes résultants d’une mauvaise connaissance de la diversité culturelle?
On ne doit pas attendre les problèmes. On ne rentre pas dans les détails. On parle sur le plan stratégique. La diversité est un phénomène d’actualité.
La réponse du CSF à la question de la diversité soulevée pour le regroupement de parents est une allusion aux qualifications des employés. Il s’agit d’un hors-sujet total qui souligne un manque de discernement total.
Rien ne prépare les employés du CÉF à cette diversité culturelle [allusion aux nouveaux arrivants en provenance d’Europe et d’Afrique, ndlr]. Il faut mettre en place une procédure pour éduquer tout le monde aux aspects de la diversité. Il faut donner une formation aux employés pour accepter le changement imposé. Il s’agit de mettre en place une procédure qui permette aux différents groupes d’individus de se comprendre, d’accepter ses différences et de travailler dans un cadre harmonieux.
Selon les Parents anciennement silencieux, comment le CSF aurait-il pu éviter la crise actuelle?
En s’assurant de prendre des décisions avec analyse du risque. Il s’agit d’être réalistes dans nos dépenses et de vivre selon nos moyens.
Quelle analyse faites-vous des mesure de compressions annoncées?
Si le CSF avait envisagé des perspectives de solutions dès le début, il n’y aurait pas eu besoin de mettre en place ces solutions drastiques. C’est une raison de faire partir les membres du CSF.
Les solutions que nous envisageons sont un apport de sang neuf, de personnes crédibles, qui savent ce qu’elles font. Un nettoyage est nécessaire. Il faut partir sur de nouvelles bases, revenir vers le gouvernement et négocier car la formule de financement actuelle ne fonctionne pas.
Le ministre de l’Éducation a sermonné les membres du CSF, alors il est difficile pour eux de négocier avec le gouvernement. Et le fait de couper des postes n’est pas une bonne solution.
De plus, il faut cesser de s’adonner au culte du silence. Pour avancer et avoir un système scolaire fort, il faut dire les choses. On élit les gens par acclamations et non selon leurs compétences, c’est un problème.
Le ministre de l’Éducation a manifesté ses préoccupations concernant la situation actuelle au CÉF. Est-ce qu’un conflit entre parents et administration ne risque pas de nuire à la situation actuelle et précipiter l’intervention du gouvernement?
Il faut responsabiliser la communauté et dire les choses. Le CSF a pris des décisions, il doit prendre ses responsabilités, comprendre que son mandat n’est pas rempli et partir.
Pour éviter une mise sous tutelle, nous proposons de faire le nettoyage et d’apporter du sang neuf. Il faut partir sur de nouvelles bases. La réputation des francophones risque de souffrir si le CSF ne part pas. Les anglophones gardent un œil sur nous.
Pourquoi la tentative de médiation de Francine Proulx-Kenzle a échoué?
Les choses ne sont pas stables avec l’autre groupe de parents. Ils n’étaient pas prêts à articuler leurs besoins et leurs revendications. Ils n’ont pas de leadership et ils n’étaient pas armés pour répondre aux questions et clarifier leur position. Le degré d’implication du CSF dans les évènements actuels n’était pas clair pour eux, et on ne savait pas qui parlait en leur nom. Donc, ça n’a pas marché.
Les deux groupes plaident pour une bonne gouvernance et une meilleure gestion. Nous ajoutons la question de la diversité. Il y a aussi des différences idéologiques, nos agendas ne coïncident pas. Nous prônons l’engagement à 100%.
Que pensez-vous de cette démarche de dialogue / de solidarité?
La démarche de dialogue est louable. Mais il faut s’assurer que si on parle, c’est en étant honnête et responsable à 100%. L’appel à la solidarité de l’ACF est perçu comme une façon de ne pas responsabiliser les auteurs des erreurs. Il ne faut pas que cela revienne à cultiver le culte du silence.
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