Skip Navigation
Finaliste Prix de l'excellence
Roger Lepage, un champion du don
Mychèle Fortin

Roger Lepage, un champion du don

Lors de l’assemblée générale annuelle de la Fondation fransaskoise tenue le 9 novembre, Roger Lepage a annoncé son départ de la présidence. Si la nouvelle en a surpris certains, il faut savoir qu’en vertu des statuts et règlements de l’organisme, les membres du conseil d’administration sont obligés de prendre une pause d’un an après deux mandats de trois ans. Entretien avec le chef de file fransaskois qui revient sur son long engagement et l’avenir de la communauté. 

L'Eau vive : Lors de l’annonce de votre départ, vous avez lancé un au revoir. Vous retrouvera-t-on au CA de la Fondation fransaskoise l'an prochain ? 
Roger Lepage : L'année prochaine, je ne sais pas. Mais si la communauté pense que j'ai encore des choses à offrir, je le considérerai sérieusement.

Comment avez-vous démarré votre implication au sein de la Fondation fransaskoise ?
La Fondation m’a approché en 2008. C’était la tombée des marchés financiers et la Fondation avait perdu les trois quarts de ses actifs. Il fallait faire un virage important. On m’a demandé si je voulais siéger au CA et, éventuellement, prendre la présidence. J’ai pensé que j’avais quelque chose à contribuer, et j’ai accepté.

Que représente la Fondation à vos yeux ?
Pour moi, c’est un outil de développement communautaire important. Les bourses d'études secondaires et postsecondaires pour encourager le développement de leaders francophones pour le futur, des subventions à des groupes communautaires pour faire la promotion de la langue et de la culture, ça m’interpelle. 

Je pense qu’une communauté minoritaire ne peut pas vivre seulement de subventions d’un gouvernement fédéral. Il faut mobiliser la communauté, qu’on creuse dans nos poches pour nous aider, nous.

Vous avez fait deux fois deux mandats de trois ans, entrecoupés d’une pause d’un an, et vous êtes devenu président pour la première fois en 2009. Quels étaient les plus grands défis à votre arrivée ? 
Le plus grand défi a été de professionnaliser la Fondation tout en demeurant un organisme géré strictement par des bénévoles. On a donc signé un contrat avec une institution financière pour avoir un professionnel qui gère le dossier de l'argent. 

On voulait s'assurer d’avoir un portfolio très diversifié. Ça rapportait bien, mais on a voulu faire preuve d’une certaine prudence pour être en mesure de donner des bourses à long terme. Nous, comme bénévoles, on serait là pour faire des activités de levée de fonds et avoir des comités pour accorder les bourses et les subventions.  

Deuxièmement, on a trouvé un cabinet comptable qui connaît bien les fondations pour nous faire des suggestions, nous encadrer pour bien faire. Ça a bien marché. 

Dans un troisième temps, on a refait nos statuts et règlements et on a développé plusieurs politiques qui établissent une vision à long terme et qui encadrent les prises de décision. Ça, c’était important.

Avec le recul, de quoi êtes-vous le plus fier ?  
De la confiance que les Fransaskois et les Fransaskoises ont vis-à-vis de la Fondation fransaskoise. On voit qu’elle a réussi à augmenter le capital chaque année, tout en continuant d’accorder des bourses et des subventions.

Comment le capital de la Fondation s’est-il formé au fil des ans ?
Si on récolte 120 000 dollars par an, on essaie d’en donner 60 000 et on ajoute l’autre 60 000 au capital. Cette méthode a porté ses fruits : on est partis de 400 000 dollars en 2008 et, aujourd’hui, on est rendus à 2,5 millions. On aimerait arriver éventuellement à 5 millions. 

C’est le signe que la générosité des Fransaskois est toujours au rendez-vous ?
Ce qui me touche, c’est la patience de la communauté. Elle est prête à nous donner 120 000 dollars en sachant qu’on ne va en distribuer que la moitié. Ça dénote une très grande confiance, c’est ça qui est le plus satisfaisant pour moi. 

De quelle manière cet argent est-il utilisé ?
Nous avons établi une politique de priorités pour l’octroi des subventions communautaires. On priorise les institutions et les projets qui vont avoir un impact à long terme dans la communauté. Par exemple, les garderies francophones qui favorisent non seulement la francisation, mais aussi l’introduction de jeunes parents dans une institution francophone, ce qui les amène à une réflexion sur la prochaine étape : l’école.  

On priorise également des projets complémentaires aux écoles, comme la réfection ou la création d’un terrain de jeux. On encourage aussi les associations à développer leur propre fonds auxiliaire pour faire avancer des projets qui leur tiennent à cœur. 

Et puis, il y a les organismes communautaires. Par exemple, si un centre communautaire doit refaire son toit et n’en a pas les moyens, on peut leur donner, disons 5 000 dollars, ce qui permet à la communauté de s’adresser ensuite au gouvernement fédéral ou provincial en montrant qu’elle a déjà ramassé de l’argent. Beaucoup de partenariats se sont développés comme ça.

Selon vous, à quels défis la communauté fransaskoise et la Fondation seront-elles confrontées à l’avenir ?  
Le plus grand défi est d'avoir des institutions clés pour assurer la relève, en commençant par les écoles. On a la gestion scolaire depuis 1995 et, aujourd’hui, quelque 2 500 élèves fréquentent nos écoles. Mais dans des villes comme Swift Current ou Estevan, on n’en a pas. Notre défi serait de mettre en place des petits programmes de français langue première, et en fin de compte de créer des écoles. 

Pour la Fondation, il faut continuer à communiquer régulièrement avec les individus et les groupes pour qu’ils sentent que la Fondation leur appartient, et qu’ils comprennent qu’ils doivent continuer à recueillir des fonds deux fois par an pour assurer la pérennité de leur groupe, de leur communauté.

Sur le site web de la fondation, on trouve beaucoup d’informations. On voulait une transparence avec la communauté, qu’elle puisse aller voir tous les fonds, les rapports financiers, voir qui a reçu des bourses, des subventions, etc.  

Étant donné que la population fransaskoise est vieillissante, l’immigration africaine francophone contribuera-t-elle à assurer la relève d’après vous ?  
Oui, c’est une relève importante qu’on retrouve dans nos écoles, associations et conseils d’administration. Les bourses d’études postsecondaires aident ces nouveaux arrivants à devenir des leaders francophones. Il faut dire aussi qu’ils sont très généreux, ils donnent selon leurs moyens et c’est ce qui est important.

Un dernier mot ?
Je tiens à dire que la Fondation est très reconnaissante envers ses nombreux bénévoles, à commencer par Sylvie Bergeron, pour leur dévouement et leur travail. J’en suis très fier.


Pour en savoir davantage sur la Fondation fransaskoise, rendez-vous sur le site web fondationfransaskoise.ca.

Print
15991

Mychèle FortinMychèle Fortin

Other posts by Mychèle Fortin
Contact author

Contact author

x
Les jeunes anglophones et francophones n’apprennent pas la même histoire

Les jeunes anglophones et francophones n’apprennent pas la même histoire

Une «note en bas de page» est le sort réservé à l’histoire francophone en milieu minoritaire dans le curriculum anglophone de certaines provinces.

Friday, June 27, 2025/Author: Marianne Dépelteau – Francopresse/Number of views (2942)/Comments (0)/
Bilinguisme : 50 ans après, toujours le même défi

Bilinguisme : 50 ans après, toujours le même défi

À la lumière des élections récentes, il est important de se souvenir de la lutte pour l’éducation en français en Saskatchewan et dans l’Ouest canadien.

Tuesday, June 3, 2025/Author: Alyssa Parker/Number of views (4281)/Comments (0)/
Études universitaires : une entente qui change la donne pour les francophones de la Saskatchewan

Études universitaires : une entente qui change la donne pour les francophones de la Saskatchewan

Le 7 mai, un protocole d'entente a été signé entre la Cité universitaire francophone de l'Université de Regina et l'Université d'Ottawa.

Friday, May 30, 2025/Author: Cécile Rey – IJL-Réseau.Presse/Number of views (9514)/Comments (0)/
Abolition des frais scolaires : une victoire pour les familles fransaskoises

Abolition des frais scolaires : une victoire pour les familles fransaskoises

Le 9 mai, le Conseil scolaire fransaskois (CSF) a annoncé l’abolition des frais scolaires de 150 dollars par mois pour les élèves de prématernelle et de maternelle à temps plein.

Sunday, May 25, 2025/Author: Cécile Rey – IJL-Réseau.Presse/Number of views (10490)/Comments (0)/
Le Collège Mathieu inaugure son nouveau campus à Regina

Le Collège Mathieu inaugure son nouveau campus à Regina

C’est dans une ambiance chaleureuse et pleine d’enthousiasme qu’a été inauguré, le 15 mai, le tout nouveau campus du Collège Mathieu à Regina.

Thursday, May 22, 2025/Author: Ghita Hanane – IJL-Réseau.Presse/Number of views (12008)/Comments (0)/
Médecins francophones : chronique d’une pénurie

Médecins francophones : chronique d’une pénurie

Si la pénurie de médecins reste une préoccupation majeure pour l’ensemble de la population canadienne, elle l’est encore plus pour les francophones hors Québec.

Wednesday, May 21, 2025/Author: Mohammed Amine Harmach – Francopresse/Number of views (4985)/Comments (0)/
Quand le plurilinguisme devient un atout pour apprendre le français

Quand le plurilinguisme devient un atout pour apprendre le français

Utiliser la langue première des élèves anglophones ou allophones faciliterait l’apprentissage du français, soutiennent des chercheurs.

Sunday, April 20, 2025/Author: Marine Ernoult – Francopresse/Number of views (6286)/Comments (0)/
Entente bilatérale : un pas décisif vers la pérennité du français en Saskatchewan

Entente bilatérale : un pas décisif vers la pérennité du français en Saskatchewan

Le gouvernement du Canada, en collaboration avec la Saskatchewan, a récemment annoncé la signature d’une entente bilatérale pour l’éducation en langue française.

Sunday, March 30, 2025/Author: Pascal Lévesque/Number of views (18163)/Comments (0)/
Éducation dans la langue de la minorité : les choix des provinces déterminant dans la distribution des fonds

Éducation dans la langue de la minorité : les choix des provinces déterminant dans la distribution des fonds

Le ministère de Patrimoine canadien a expliqué que certains établissements anglophones hors Québec pourraient bénéficier d’une partie des fonds réservés pour l’enseignement de la langue seconde.

Friday, February 21, 2025/Author: Inès Lombardo – Francopresse/Number of views (6332)/Comments (0)/
Des cours d'informatique gratuits pour les francophones de Prince Albert

Des cours d'informatique gratuits pour les francophones de Prince Albert

Le Service d'accueil et d'inclusion francophone (SAIF) a offert une série de cours d'informatique gratuits destinés à la communauté francophone de Prince Albert.

Tuesday, February 18, 2025/Author: Jean Faustin Ningamo/Number of views (6747)/Comments (0)/
Le Collège Mathieu devient centre agréé pour le Test de connaissance du français (TCF)

Le Collège Mathieu devient centre agréé pour le Test de connaissance du français (TCF)

Le Collège Mathieu est officiellement agréé par France Éducation International pour devenir un centre d'examen du Test de connaissance du français (TCF).

Sunday, February 16, 2025/Author: Pascal Lévesque – IJL-Réseau.Presse/Number of views (8139)/Comments (0)/
La littératie, une affaire familiale

La littératie, une affaire familiale

A l’occasion de la journée nationale de l’alphabétisation familiale, le Collège Mathieu et l’Association des parents fransaskois ont offert des activités de sensibilisation.

Tuesday, February 4, 2025/Author: Leanne Tremblay – IJL-Réseau.Presse/Number of views (6193)/Comments (0)/
Comment retenir le personnel enseignant issu de l’immigration?

Comment retenir le personnel enseignant issu de l’immigration?

L’insertion socioprofessionnelle de personnes immigrantes dans le secteur de l’enseignement comporte de nombreux défis...

Monday, January 27, 2025/Author: Marine Ernoult – Francopresse/Number of views (8405)/Comments (0)/
Des établissements postsecondaires francophones n’écartent pas les formations en anglais

Des établissements postsecondaires francophones n’écartent pas les formations en anglais

Certains établissements postsecondaires francophones, sans mandat bilingue, donnent déjà ou envisagent d’élargir leur offre de cours bilingues ou en anglais.

Saturday, January 25, 2025/Author: Marianne Dépelteau – Francopresse/Number of views (8590)/Comments (0)/
L’art pour répondre aux défis des écoles francophone

L’art pour répondre aux défis des écoles francophone

L’art doit être davantage présent dans les écoles de langue française en milieu minoritaire, soutient la Fédération culturelle canadienne-française (FCCF).

Friday, January 10, 2025/Author: Mohammed Amine Harmach – Francopresse/Number of views (8554)/Comments (0)/
RSS
1345678910Last

 - Thursday 24 July 2025