Skip Navigation
Bon 36366

Après 20 ans de gestion scolaire fransaskoise: Comment se porte le français dans nos écoles?

Rencontre avec un parent inquiet, mais optimiste

Pavillon secondaire des Quatre-Vents de l'École Mgr de Laval à Regina

Pavillon secondaire des Quatre-Vents de l'École Mgr de Laval à Regina

L'ancienne école Robert Usher Collegiate de Regina, fermée en 2008, héberge depuis 2010 le Pavillon secondaire Quatre-Vents de l'École Mgr de Laval.
Photo : CCS
La Saskatchewan a bien changé depuis l’obtention de la gestion scolaire il y a 20 ans. Depuis deux décennies, l’épanouissement du Conseil des écoles fransakoises (CÉF) est évident. Qui aurait cru que les autorités provinciales accepteraient de transformer une ancienne école secondaire anglophone en école secondaire fransaskoise, tout à fait comparable aux écoles de la majorité.

Le monde change, certes, les enseignants et les élèves passent, le contenu et les méthodes éducatives aussi, mais il y a une chose qui ne devrait jamais changer: la volonté que les jeunes francophones accèdent à la meilleure éducation possible dans leur école. La gestion scolaire est-elle garante de la qualité de l'éducation française? Nous en avons discuté avec un parent de Regina qui a accepté de répondre à nos questions mais qui a préféré garder l'anonymat.

Selon ce parent,« Il est évident, pour un parent francophone, dont l’enfant fréquente une école fransaskoise, qu’il existe un écart profond entre l'idéal d'une éducation française et la réalité du contexte dans lequel les écoles fransaskoises se développent. Le contexte minoritaire francophone fragilise l’environnement linguistique et culturel des écoles. Trop souvent, l’anglais et son poids culturel s'imposent dans les salles de classe pour diluer la qualité de l’éducation en français».

Les responsables du réseau scolaire défendent les standards de qualité en place et le classement des écoles fransaskoises au niveau provincial présente des résultats encourageants. Toutefois, il y a des parents qui se préoccupent de la prédominance de l’anglais dans les écoles fransaskoises.

Selon le parent, la réalité est indéniable : « La qualité du français de nombreux élèves, et ce à tous les niveaux, est plutôt faible, et ce, tant à l’oral qu’à l’écrit. Que l’on fasse passer des tests d’évaluation linguistique si on en doute… »

Il croit également que l’ouverture grandissante des écoles fransaskoises à des élèves dont la langue première est l’anglais peut être une richesse (en terme de nombre) mais également un fardeau (en termes d’intégration et de niveau de français) : «La conjugaison de cette volonté d’intégrer les ayants et non-ayants droit nécessite un modèle scolaire qui ne pénalise pas les francophones. Ce qui ne semble pas être le cas présentement. Le niveau de langue des élèves est inégal dans les classes et les francophones dont la langue d'usage est le français sont trop souvent en minorité dans leur propre classe. Cette réalité constitue un défi remarquable pour assurer l’excellence de l'éducation en français; parlez-en aux enseignants ».

Avec son triple mandat (éducatif, culturel et communautaire), le système scolaire fransaskois a une vocation qui dépasse le côté académique. Son objectif est de permettre aux jeunes de s’épanouir socialement et d’acquérir des connaissances tout en enrichissant leur culture générale et leur identité francophone.

Nos écoles travaillent également auprès des « générations perdues » et des couples exogames.  L'objectif est louable, mais pour certains parents il comporte des risques.« Peut-on sacrifier la qualité de l’environnement français des écoles (ce ne sont pas des écoles d’immersion) pour répondre aux besoins des familles pour qui le français n'est même plus un langue seconde? Des classes d’immersion pourraient être une solution, ainsi que des tests de niveaux de langue pour accéder aux niveaux supérieurs. »

Certains parents francophones voient donc dans l’école fransaskoise non pas une expérience « francophone », mais une immersion dans la réalité minoritaire où l’anglais domine.

« Je suis étonné de voir que ceux qui sont nés dans les années 40-50, qui fréquentaient peut-être le Collège Mathieu, maîtrisent mieux le français que leurs enfants qui ont fréquenté les écoles fransaskoises. Ce constat est important et mérite une réflexion sur notre modèle éducatif…La qualité de la langue devrait  être la grande priorité ».

Il faut dire que, dans ces années-là, la clientèle du Collège Mathieu était beaucoup plus homogène. Florent Bilodeau, ancien directeur du Collège Mathieu et premier directeur du Conseil des écoles fransaskoises, nous rappelle que  «jusqu'aux années 80, la grande majorité des familles, dont les jeunes fréquentaient le collège, vivaient en français à la maison, voire même dans leur communauté». 

La mise sur pied, en 2014, de deux groupes de parents préoccupés par certains aspects de la gestion scolaire, témoigne d'un besoin de discussions sur le sujet. L'afflux de nouveaux arrivants francophones change également la donne quant aux attentes face au système scolaire fransaskois. 

Des parents s'inquiètent mais gardent espoir. Certains verraient d'un bon œil la tenue d'États généraux sur l'éducation fransakoise. Cela offrirait une occasion de faire un bilan des vingt dernières années et, au besoin, de réajuster le tir.  

Previous Article Le Québec refuse d'appuyer les francophones minoritaires
Next Article La cause de la Commission scolaire francophone du Yukon entendue à la Cour suprême du Canada
Print
86618

Mychèle Fortin (EV)Mychèle Fortin

Other posts by Mychèle Fortin (EV)
Contact author

Contact author

x

Deux organismes fransaskois reçoivent une aide de Financement agricole Canada

Cette année neuf projets ont reçu une aide financière dans des communautés de langue officielle en situation minoritaire situées aux quatre coins du pays. Deux de ces projets sont en Saskatchewan.


Thursday, March 26, 2015/Author: L'Eau vive/Number of views (23406)/Comments (0)/
Le Grand  Quiz, un jack pot pour la communauté ?

Le Grand Quiz, un jack pot pour la communauté ?

Réflexion d'un lectrice sur la formule du Grand Quiz qui a remplacé la Grande dictée.

Thursday, March 26, 2015/Author: Céline Magnon (Courrier du lecteur)/Number of views (27600)/Comments (0)/
Le budget saskatchewannais en bref

Le budget saskatchewannais en bref

Le 18 mars dernier, le gouvernement saskatchewannais a déposé son budget en chambre. Voici un bref résumé des points saillants.

Thursday, March 26, 2015/Author: Jean-Pierre Picard (EV)/Number of views (17511)/Comments (0)/
Tournée printanière du Salon du livre de la Bouquinerie Gravel

Tournée printanière du Salon du livre de la Bouquinerie Gravel

Le Salon du livre de la Bouquinerie Gravel était de passe à Regina à l'occasion de sa tournée printanière. 

Thursday, March 26, 2015/Author: L'Eau vive/Number of views (20293)/Comments (0)/
Matinée 'portes ouvertes' avec les Sharks de Prince Albert

Matinée 'portes ouvertes' avec les Sharks de Prince Albert

Samedi 21 mars, 8h30.  Des enfants âgés de 7 à 10 ans arrivent à la piscine Frank J. Dunn à Prince Albert, excités, mais pas vraiment rassurés. Les nageurs des Sharks les accueillent tout sourire, avec à leur tête l’entraîneur chef, Roger Boucher, qui  les invite à s’asseoir pour leur expliquer le déroulement de la matinée.

Thursday, March 26, 2015/Author: Ahmed Hassan (EV)/Number of views (18663)/Comments (0)/
Rencontre des radios communautaires à Plamondon

Rencontre des radios communautaires à Plamondon

Le conseil d’administration de l’Alliance des radios communautaires de l’Ouest et des Territoires (ARCOT) s’est rencontré, du 19 au 22 mars dernier, au Centre culturel Philip-Ménard dans la communauté franco-albertaine de Plamondon, en Alberta. 

Wednesday, March 25, 2015/Author: Michel Vézina (EV) /Number of views (20226)/Comments (0)/
Élimination des quotas de contenu télévisuel canadien

Élimination des quotas de contenu télévisuel canadien

Un dur coup pour la production régionale

En éliminant les quotas de contenu canadien à la télé durant la journée, le CRTC semble retirer son appui à la production régionale.

Wednesday, March 25, 2015/Author: Anonym/Number of views (14375)/Comments (0)/
Connaissez-vous  James Mason..?  Ou Skookum Jim?

Connaissez-vous James Mason..? Ou Skookum Jim?

Skookum Jim Mason  et James Mason sont le même personnage. Le conte qui lui donne une niche dans l'histoire commence en Californie, même si Skookum n'y a jamais vécu. Nous le trouvons sur le premier d'un jeu de 5 timbres canadiens pour commémorer la ruée vers l'or de 1898.

 

Monday, March 23, 2015/Author: Laurent Desrosiers (EV)/Number of views (13182)/Comments (0)/
Des personnes honorées lors de l’Assemblée annuelle de l’ALEF

Des personnes honorées lors de l’Assemblée annuelle de l’ALEF

En marge de son congrès annuel, l’Association locale des enseignantes et enseignants fransaskois (ALEF) a honoré diverses personnes lors de son banquet.

Saturday, March 21, 2015/Author: L'Eau vive/Number of views (42296)/Comments (0)/
La francophonie au Canada vue par les Québécois – 1ere partie

La francophonie au Canada vue par les Québécois – 1ere partie

Fransaskoisie: une réalité qui fait mentir les chiffres pessimistes

Si l'on en croit les chiffres, seules quelques petites exceptions sur la carte sembleraient porter, bien que fragilement, l'existence de la Francophonie de ce côté des Prairies. Pourtant, et malgré le fait que la Fransaskoisie semble éparpillée aux quatre coins de la Saskatchewan, mon incursion de quelques mois au sein de l'univers fransaskois, m'a permis de découvrir le dynamisme et des initiatives francophones qui font mentir le pessimisme des chiffres.

Saturday, March 21, 2015/Author: Émilie Dessureault-Paquette (EV)/Number of views (17907)/Comments (0)/
De Djibouti à Prince Albert... 2e partie

De Djibouti à Prince Albert... 2e partie

Nos premiers pas en Saskatchewan

Janvier 2014: arrivée à l’aéroport de Saskatoon. Il fait beau, mais froid. Le thermomètre affiche -30C. Je réalise que nous venons de perdre 60 degrés au cours de notre voyage..!

Friday, March 20, 2015/Author: hmed Hassan Farah (EV)/Number of views (18145)/Comments (0)/
Levée du drapeau à Gravelbourg

Levée du drapeau à Gravelbourg

GRAVELBOURG - C’est sur le terrain de l’Hôtel de ville de Gravelbourg que s’est déroulée, mercredi le 11 mars  dernier, la levée du drapeau fransaskois.

Thursday, March 19, 2015/Author: Michel Vézina/Number of views (16174)/Comments (0)/
Le gouvernement saskatchewannais souligne les Rendez-vous de la francophonie

Le gouvernement saskatchewannais souligne les Rendez-vous de la francophonie

REGINA - Le mercredi 11 mars 2015 Monsieur Wayne Elhard, secrétaire législatif responsable des affaires francophones du gouvernement de la Saskatchewan, a déclaré les semaines du 6 au 22 mars Semaines des Rendez-vous de la Francophonie 2015 en Saskatchewan au cours d’une cérémonie dans la rotonde de l’Assemblée législative, en présence d’une cinquantaine de personnes, incluant des élèves de l’École Mgr de Laval. 

Thursday, March 19, 2015/Author: Jean-Pierre Picard (EV)/Number of views (20306)/Comments (0)/
Forum local du Français pour l’avenir

Forum local du Français pour l’avenir

300 écoliers à la découverte des avantages du bilinguisme

Le 27 mars prochain, 300 élèves francophones et francophiles des écoles d’immersion de Saskatoon se rassembleront à l’Université de la Saskatchewan à l’occasion du Forum local du Français pour l’avenir

 

3/27/2015 9:00 AM/Author: Collège Mathieu/Number of views (12519)/Comments (0)/
Fransas’qui? Fransas’quand ?

Fransas’qui? Fransas’quand ?

Au bout de combien de temps devient-on vraiment Fransaskois? Cette question brûle les lèvres de beaucoup de gens. Voici mon idée sur le sujet…

Thursday, March 19, 2015/Author: Alexandra Drame (EV)/Number of views (20217)/Comments (0)/
RSS
First2425262729313233Last

 - Sunday 2 June 2024