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Le débat électoral de la FCFA : un débat pour qui?

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En prévision des prochaines élections fédérales, la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) a décidé d’organiser  un panel avec des représentants des trois grands partis qui se tiendra à l’Université d’Ottawa le 4 juin prochain. Celui-ci sera diffusé sur le Web.

C’est une bonne initiative, mais que va-t-elle vraiment donner? Les échanges porteront évidemment sur la francophonie canadienne, donc il y a fort à parier que ceux qui les suivront en webdiffusion sont des personnes déjà sensibilisées à la réalité des francophones minoritaires. 

Mais les autres? N’est-ce pas là un des rôles des débats publics : informer les électeurs sur des enjeux qui ne sont pas nécessairement dans leur palette de préoccupations? L’impact serait plus important si nous pouvions inclure des questions sur la francophonie canadienne au sein d’un débat télévisé qui rejoigne l’ensemble de la population (surtout du côté anglophone et québécois).

Quant aux choix des invités sur le panel de la FCFA, je me questionne. Dans un premier temps, c’est quand même étrange que ce soit Yvon Godin qui soit le représentant du NPD. Même si nous reconnaissons en lui un ardent défenseur de la francophonie, le fougueux Acadien ne sera pas candidat aux prochaines élections fédérales. Connaissant sa passion pour ce dossier, je crois qu’il risque plus de partager ses convictions personnelles que les politiques de son parti. 

Je me questionne également sur la décision de la FCFA de ne pas inviter de représentant du Bloc québécois à débattre lors de ce panel. Ne devons-nous pas saisir toutes les occasions pour tisser des liens de compréhension entre les francophones majoritaires et minoritaires?

Car c’est là un autre rôle des débats : entrainer les candidats dans des discussions qui peuvent les faire réfléchir sur leurs propres positions. 

Par le passé, le Bloc québécois a été actif dans le dossier des langues officielles, participant, entre autres, au Comité permanent des langues officielles à la Chambre des communes. En 2009 il a présenté et fait adopter une motion par le comité demandant au commissaire aux langues officielles d’assurer  la dualité linguistique lors des Jeux olympiques d‘hiver à Vancouver.

La députée bloquiste Suzanne Tremblay est venue rencontrer les communautés francophones de l’Ouest dans les années 90. Par la suite, elle s’est levée plusieurs fois en chambre pour se porter à la défense des francophones minoritaires. Elle a même déclaré, en 1995, qu’un Québec souverain « pourrait signer des ententes bilatérales avec, par exemple, la communauté francophone de la Saskatchewan, pour l’aider à construire des écoles ». 

Bien sur, le Bloc québécois des années 90 n’est pas celui de 2015, mais c’est sans doute parce qu’il y avait du travail de sensibilisation par les associations francophones auprès des élus québécois. Il faut continuer à jeter des ponts avec la francophonie majoritaire et j’invite la FCFA à revoir sa décision d’exclure le Bloc québécois du panel.