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Actualité économique

Un mois de célébration, dix ans pour la CAFS

Entrevue avec la présidente, Céline Moukoumi

Céline Moukoumi

Céline Moukoumi

Madame Moukoumi vit en Saskatchewan depuis onze ans. Elle est arrivée directement de France où elle vivait et travaillait pour un cabinet d’experts-comptables. Lorsque son mari a obtenu un poste à l’Université de la Saskatchewan, ils ont décidé de venir s’installer à Saskatoon. Elle travaille depuis dix ans pour une entreprise de transport à titre de directrice des opérations d’affaires. Elle est présidente de la CAFS depuis juin 2017.
Photo : capture d'écran

En Saskatchewan, une association représente les Africains francophones. La Communauté des Africains francophones de la Saskatchewan (CAFS) propose une programmation d’activités diverses pour le mois de février. L’Eau vive en a discuté avec la présidente de l’association, madame Céline Moukoumi. Madame Moukoumi vit en Saskatchewan depuis onze ans. Elle est arrivée directement de France où elle vivait et travaillait pour un cabinet d’experts-comptables. Lorsque son mari a obtenu un poste à l’Université de la Saskatchewan, ils ont décidé de venir s’installer à Saskatoon. Elle travaille depuis dix ans pour une entreprise de transport à titre de directrice des opérations d’affaires. Elle est présidente de la CAFS depuis juin 2017.

EV : Qu’est-ce que la CAFS souhaite réaliser par son programme d’activités pour le Mois de l’histoire des Moirs ?
CM : Nous cherchons, de manière générale, à mettre en valeur les contributions des personnes d’origine africaine à la société canadienne. Lors de notre cérémonie d’ouverture, le 2 février à Saskatoon, nous avons eu un débat sur la migration noire, dont les défis, les apports et les perspectives. Nous avons eu un panel de trois professeurs soit Wilfrid Denis, Ali Toté et Jérôme Melançon.

Le deuxième volet, que nous aimons mettre en avant, c’est la contribution de la communauté africaine ici en Saskatchewan, au sein de notre société de manière générale. Un des événements qui fera davantage la lumière sur ce volet, c’est la célébration de nos 10 ans qui aura lieu le 23 février prochain à Regina. Il y a eu une grande consultation au sein de notre communauté l’an dernier. C’est lors de la conférence d’ouverture de cette soirée que les résultats de ces consultations seront présentés. Ceci permettra aussi de mettre en perspective les avancées que la CAFS a faites.

À Gravelbourg, à la fin du mois, nous organiserons la projection du film : « Les figures de l’ombre ». C’est un film qui met de l’avant la contribution des femmes noires dans les années soixante aux États-Unis. C’est important pour nous de montrer des modèles. C’est très important pour nos jeunes d’avoir et de mettre de l’avant des modèles de réussite et d’implication des Africains dans la société canadienne.

EV : La CAFS fait beaucoup d’efforts pour faciliter l’intégration des nouveaux arrivants africains. Quels sont les défis récurrents auxquels font face ces gens? 
CM : Un qui nous touche beaucoup, c’est un défi un peu similaire à celui que les communautés autochtones ont pu vivre. C’est le défi de l’assimilation. Quand on parle d’intégration, on ne peut pas aller jusqu’à l’assimilation. Il y a tout un travail de partage culturel qui doit être mis à l’avant. Les peuples d’ascendance africaine ont commencé à être connus en Saskatchewan depuis les quinze dernières années. Le visage de la communauté change et la construction de son identitaire change aussi. En tant que mère, pour mes deux garçons, c’est très important qu’ils connaissent la culture canadienne, les valeurs fransaskoises, mais aussi la culture d’origine de leur papa et de leur maman. Il y a tout un travail à faire à ce sujet-là.

Il y a quinze ans, quand on parlait de la communauté fransaskoise, on n’imaginait même pas la composante africaine dans la francophonie parce qu’elle était absente du paysage. Désormais, il y a un travail à faire à ce propos, pour que la Fransaskoisie intègre cela. Je dois donner un exemple d’assimilation, pour l’instant, aucun programme scolaire n’intègre de composante africaine. C’est un exemple qui parle. Je ne suis pas certaine des statistiques, mais les nouveaux arrivants africains composent certainement près de 40 % de [la population de] nos écoles, mais les programmes ne reflètent pas du tout cette évolution culturelle.

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