We Were Broncos : le parcours d’un survivant porté à l’écran

Le 26 mai, la société Prairie Cat Productions Inc. de Regina a dévoilé le premier épisode d’une nouvelle série documentaire intitulée We Were Broncos. Le documentaire suit le parcours de Ryan Straschnitzki, un survivant du tragique accident des Broncos de Humboldt, dans sa quête vers les Jeux paralympiques de 2028.

Le 6 avril 2018, l’équipe de hockey junior des Broncos de Humboldt était en route vers Tisdale, dans le centre de la Saskatchewan, pour un match lorsqu’un camion a heurté de plein fouet l’autobus qui les transportait.

Seize personnes sont décédées et treize ont été blessées, dont Ryan Straschnitzki. Le jeune homme est aujourd’hui paralysé et se déplace en fauteuil roulant.

Un nouveau départ

La série de six épisodes We Were Broncos suit donc le rescapé originaire d’Airdrie, en Alberta, dans son parcours vers les Jeux paralympiques 2028 pour lesquels il vise une participation au basketball en fauteuil roulant.

Lors de la soirée de lancement de la série, qui s’est déroulée le 28 mai dans la salle de l’Artesian à Regina, les deux premiers épisodes ont été projetés devant une foule d’une centaine de personnes, en présence du protagoniste.

C’est Alana Ross, ministre provinciale des Parcs, de la Culture et du Sport, qui a ouvert la soirée avec des mots empreints d’émotion.

« Les événements du 6 avril 2018 ne cesseront jamais de toucher la vie des Saskatchewanais. Les vies de vingt-neuf familles ont été changées pour toujours ce jour-là. On ne l’oubliera jamais. Mais, ce soir, on célèbre Ryan et on reconnaît que son histoire est celle du courage et de la persévérance. »

« Sans buts, que ferait-on toute la journée ? »

Le premier épisode de la série, Moving Beyond Tragedy, suit Ryan Straschnitzki dans sa nouvelle réalité sportive.

Peu après l’accident, l’athlète a été invité à s’entraîner avec l’équipe paralympique de hockey sur luge, seul sport paralympique à ne pas utiliser de système de points.

Dans ce système, les joueurs qui vivent avec un handicap plus sévère comme lui, qui est paralysé jusqu’au niveau de la poitrine, ne rivalisent pas avec ceux qui ont un handicap moins sérieux.

« Ryan est quelqu'un de très résilient et de très persévérant. Dès qu'il s'est réveillé dans son lit d'hôpital, il était déjà en train de changer ses buts, de réviser son parcours », rapporte Élise Beaudry-Ferland, réalisatrice de la série.

« C'est quelque chose qui n’est pas donné à tout le monde. Ryan continue à avoir des buts et à les accomplir », poursuit la cinéaste.

Après quelques années d’entraînement en hockey sur luge, Ryan Straschnitzki a été déçu d’apprendre qu’il ne serait pas en mesure de participer aux Jeux paralympiques. Une déception qui ne l’a pas arrêté pour autant.

« Si on lui dit non, il répondra ‘Regarde-moi’ », souligne Michelle Straschnitzki, sa mère, dans le premier épisode. « Sans buts, que ferait-on toute la journée ? » ajoute le jeune homme.

Le sportif s’est désormais fixé le but de participer aux Jeux paralympiques de 2028 en tant que joueur de basketball en fauteuil roulant. Une transition expliquée dans le deuxième épisode de la série, Paralympic Dreams.

Un sujet de fond

We Were Broncos est la deuxième série réalisée au sujet de la tragédie des Broncos de Humboldt par la société de production réginoise.

La première, Humboldt : The New Season, était sortie en 2019 et avait reçu une nomination pour le meilleur documentaire aux prix Écrans canadiens.

Il faut dire que Lucas Frison, directeur et réalisateur de la maison de production, a un lien intime avec l’événement puisque l’entraîneur adjoint de l’équipe, Mark Cross, était son meilleur ami.

« Quand j’ai tourné ma première production en 2016, Mark était là », a-t-il confié à l’auditoire lors du lancement. « Il avait même joué au hockey dans le long métrage. »

Au-delà du monde du sport, la série relate surtout la réalité des personnes avec handicaps. We Were Broncos est d’ailleurs diffusé sur Accessibility Media Inc., une plateforme dédiée à du contenu en lien avec l’accessibilité et la diversité.