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Une communauté sous le choc, un pays en deuil

Un accident de la route décime l'équipe des Broncos de Humboldt

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Broncos de Humboldt

Broncos de Humboldt

Le vendredi 6 avril 2018, vers 17h30, à l’intersection des autoroutes 335 et 35, à 28 kilomètres de Tisdale, un accident impliquant l’autobus de l’équipe hockey junior de Humboldt et une semi-remorque a fait 15 victimes et 14 blessés.

C'est à l'intersection des autoroutes 335 et 35 qu'a eu lieu la collision entre un camion semi-remorque et l'autobus qui transportait l'équipe des Broncos de Humboldt de la ligue junior A de la Saskatchewan. Le lendemain, en matinée, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) confirmait que,  parmi les 29 passagers de l’autobus, 15 avaient perdu la vie et 14 autres avaient été transportés à l’hôpital, dont certains pour blessures graves. L’équipe était formée de plusieurs joueurs âgés de 16 à 20 ans venus pour la plupart de l’Ouest du Canada.

Au moment d’écrire ces lignes, quinze victimes ont été identifiées et parmi celles-ci se retrouvent l’entraineur en chef de l’équipe, Darcy Haugan ainsi que le capitaine de la formation, Logan Schatz. À la phase d’identification des victimes, le coroner en chef faisait de Xavier Labelle, un Fransaskois de Saskatoon, l’une de quinze personnes décédées. Mais, le lundi 9 avril, en matinée, le bureau du coroner a déclaré avoir fait une erreur lors de ces identifications et que Xavier Labelle est vivant. Le ministère de la Justice de la Saskatchewan a admis que le coroner en chef s’est trompé d’individu en raison notamment des caractéristiques physiques semblables que le jeune Labelle partageait avec l’un de ses coéquipiers.

Un pays complet sous le choc

Cette catastrophe a évidemment secoué les citoyens de Humboldt, une petite communauté de 6 000 habitants, qui appuyait ardemment son équipe dans les séries éliminatoires de sa ligue.

Les Fransaskois, tout comme les habitants de Humboldt, les citoyens canadiens et la communauté internationale, ont été sous le choc à l’annonce de cette tragédie. Paul-Émile L’heureux, député de Zenon Park de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), a exprimé beaucoup de peine pour les familles et amis de ces jeunes : « Dans ce temps-là, on pense à nos enfants, aux familles et amis touchés ainsi qu’aux personnes dépêchées sur les lieux, elles aussi, elles vont rester marquées par les événements. […] Au moment de l’accident, on était à Nipawin et on a vu les ambulances, les pompiers et les polices de la place se déplacer très rapidement. Là, on s’est dit qu’il s’était passé quelque chose de très grave pas loin et notre inquiétude s’est amplifiée quand on a su que le match de hockey était annulé. Je tiens d’ailleurs à offrir toutes mes sympathies aux familles et aux amis touchés ». Toutes les personnes qui été contactées par l’Eau vive ont partagé le même sentiment et offrent leurs sympathies aux familles et amis touchés par l’événement.

Plusieurs thèses sont avancées

Bien que l’enquête de la police et de la GRC ne soit pas terminée, des personnes interrogées se sont déjà prononcées sur des raisons possibles qui auraient pu provoquer la tragédie. Selon certains, il est probable que le camionneur n’ait pas fait son arrêt obligatoire et cela, malgré la présence d’un panneau de signalisation et d’un feu rouge clignotant qui annoncent clairement l’arrêt. « La semi-remorque venait de l’Est et l’autobus allait vers le Nord en direction de Nipawin et c’est le camion qui avait un arrêt obligatoire », d’expliquer M. Gilbert Ferré, maire de Zenon Park. D’autres croient que c'est possiblement le soleil qui a aveuglé le conducteur du camion, ce qui l’a empêché de voir l’arrêt obligatoire et l’autobus qui arrivait à sa gauche. Il est aussi possible que le camionneur ait bien effectué son arrêt, mais que l’autobus n’ait pas été visible pour des raisons qui sont encore inconnues.

Tous les Fransaskois interrogés qui habitent cette région s’entendent pour dire que l’intersection des autoroutes 335 et 35 n’est pas la plus sécuritaire et que des mesures de prévention devraient être apportées. Bien qu’il y ait déjà un panneau et un feu rouge, M. L’heureux propose que l’on place des zones « ondulées » sur la chaussée avant l’intersection afin de prévenir, davantage, les automobilistes de l’arrêt obligatoire. Certains Fransaskois soulignent aussi la présence des arbres sur un côté de l’intersection, ce qui a pour effet de réduire la visibilité sur l’autre côté de l'intersection.

Une catastrophe qui nous rappelle deux accidents

Cette catastrophe routière nous rappelle tristement deux autres accidents. Le premier de ces deux malheureux événements s’est produit en 1986 sur l’autoroute 1 de la Saskatchewan : l’autobus d’une équipe de hockey junior de Swift Current – qui s’appelait aussi les Broncos – a fait une sortie de route et quatre jeunes hockeyeurs y ont péri. Le second accident a eu lieu il y a quelques années et impliquait la voiture d’une famille de l’Alberta et un camion. Les six membres de la famille qui occupaient la voiture ont tous succombé. Cet accident s’est produit à la même l’intersection que la tragédie de cette semaine. Les Fransaskois interrogés qui habitent la région ont tous fait référence à l’accident de cette famille et prétendent qu’une réflexion gouvernementale s’impose quant à des mesures destinées à renforcer la sécurité de cette tristement célèbre intersection.

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