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« Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir » - Aimé Césaire

105 ans, ça se souligne!

L’anniversaire que je vous invite à célébrer cette semaine n’est pas celui d'une parente, ni celui d'une personne disparue de la communauté fransaskoise. Il  s’agit plutôt d’une institution: la presse francophone en Saskatchewan.

Celle-ci voit le jour le 10 août 1910 à Duck Lake, alors connu comme Lac aux canards. Le père Ovide Charlebois, o.m.i., et les abbés Pierre-Elzéar Myre et Constant Bourdel, fondateurs de La Compagnie de la Bonne Presse, la baptisent « LE PATRIOTE DE L’OUEST ».

Un des maîtres d’œuvre de cette créature de la communauté canadienne-française est le Père Achille Félix Auclair, o.m.i., rédacteur en chef, et directeur, de 1911 à 1925. C’est en partie en réponse à son cri du cœur que la précurseure de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), l’Association catholique franco-canadienne de la Saskatchewan (ACFC), voit le jour en 1912.

Comme la communauté linguistique minoritaire qu’elle dessert, la presse francophone en Saskatchewan a toujours dû lutter pour survivre. En 1941, l’ACFC autorise l’alliance de son Patriote de l’Ouest à La Liberté de la communauté franco-manitobaine. La nouvelle entité, La Liberté et le Patriote, sous la surveillance des Oblats de Marie Immaculée, est publiée à Saint-Boniface (Winnipeg) de 1941 à 1971, année de sa dissolution. Son maître d’œuvre principal est M. Donatien Frémont, ancien journaliste du Patriote de l’Ouest.

À la suite de la dissolution, l’ACFC, appuyée par de multiples croyants et bienfaiteurs, refuse de voir son journal disparaître et lui donne un nouveau souffle en créant L’EAU VIVE.

Je tiens à signaler la contribution de trois des maîtres d’œuvre qui ont assuré la survie de notre Eau vive depuis 1971, le plus long chapitre de la presse francophone en Saskatchewan (44 ans). Il s’agit de Marcel Moor, Rolland Pinsonneault et Albert Dubé, trois fervents croyants du dicton d’Aimé Césaire :  « Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir ».

En votre nom, je fais un clin d’œil au plus jeune des trois, Albert Dubé, qui nous a quittés il y a un an. Pour en savoir plus sur ce grand leader de la communauté fransaskoise, je vous réfère à l’édition de l’Eau vive du 10 juillet 2014 (volume 43, no 27).

Et notre Eau vive continue à raconter et à préserver notre histoire.

Sur ce, je vous invite à accueillir M. Sébastien Németh, prochain directeur de la Coopérative des publications fransaskoises et rédacteur en chef de l’Eau vive, qui entrera en fonction à compter du 4 août. Il se hissera, j’en suis confiant, au rang des autres directeurs/rédacteurs dont je n’ai pu reconnaître la riche contribution dans ce court éditorial.

Ensemble, « …  conservons notre histoire », afin de permettre, un jour, la célébration du 200e anniversaire de la presse francophone en Saskatchewan.


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