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Actualité communautaire

L’AJEFS fête ses 30 ans

Le samedi 5 octobre 2018, le Bistro du Carrefour des plaines a vibré aux célébrations du 30e anniversaire de l’Association des juristes d’expression française de la Saskatchewan (AJEFS). Outre le banquet, plusieurs discours et quelques présentations, l’événement proposait un panel captivant sur trois décennies d’accès à la justice en français dans la province.

Une soixantaine de personnes étaient présentes pour célébrer les 30 ans de l’organisme. Tout en profitant du cocktail et du banquet préparé par le chef Marc Drolet et servi par les jeunes du Pavillon secondaire des Quatre-Vents de l’école Monseigneur de Laval, les convives ont pu échanger des commentaires, retrouver des amis de longue date et faire de nouvelles connaissances. Les discussions étaient parsemées de réflexions sur l’AJEFS.

Selon l’avocat Roger Lepage, l’un des fondateurs de l’AJEFS, l’organisme constitue « un espace psychologique francophone dans la province ». Pour lui, pas de doute, « c’était légitime d’exister en 1988. Quand le système juridique appuie ta communauté, ça donne une légitimité qu’on n’avait pas avant.  Avec l’AJEFS, on a créé cet espace juridique qui légitime notre existence dans l’Ouest canadien. »

Quant à lui, Denis Simard, président de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), a rappelé que « des juristes ont fait partie de nos organisations à divers titres : ils étaient les piliers, la conscience, et ils ont été au combat pour la défense de nos droits. »

Un atout fransaskois

Fort de son Centre Info-Justice, l’AJEFS recèle d’une mine d’or d’informations. Ronald Labrecque, directeur général de l’ACF, a souligné à cet égard que « l’AJEFS organise un débat juridique très apprécié dans les écoles qui l’attendent chaque année… » Sans oublier les projets développés en collaboration avec l’ACF comme la visite au pénitencier de Prince Albert.

Les membres de la communauté présents n’ont pas manqué de souligner l’apport de l’organisme. Selon Louis-Arthur Leblanc, de Zenon Park, l’AJEFS « nous rappelle nos droits et qu’il est donc d’autant plus important d’avoir des juristes ». Pour Lisette Marchildon, l’association constitue « un atout pour la communauté » en donnant accès à des services juridiques.

Maître Sophie Ferré, présidente de l’AJEFS, était enchantée du déroulement de la soirée et en a profité pour remercier toutes les personnes impliquées dans l’organisation de l’événement. La représentante s’est réjouie du travail accompli par l’AJEFS, son impact au niveau du système juridique de la province et son travail de sensibilisation auprès de la communauté quant à l’obtention et l’utilisation de services juridiques en français.

Rétrospective

Dès 16 h 30, la maîtresse de cérémonie, Elsie Miclisse, de Radio-Canada, a interpellé la foule et le panel a pu démarrer. Tout d’abord, maître Roger Lepage a donné un aperçu de l’histoire des droits linguistiques, précisant quelques repères historiques. Le sociologue Wilfrid Denis a ensuite creusé le sujet des droits scolaires et l’angle du compromis politique : d’après lui, on ne parle pas de droits fondamentaux, mais plutôt d’accords à force de négociations.

Pour sa part, l’honorable Charlène Richmond, juge à la Cour du Banc de la Reine de la Saskatchewan, a parlé du droit de la famille et de la Loi C-78 centrés sur le bien-être de l’enfant. L’honorable Georgina Jackson, juge de la Cour d’appel de la Saskatchewan, a abordé le bijuridisme francophone en Saskatchewan, indiquant que les avocats devraient utiliser davantage la jurisprudence du Québec dans leurs plaidoiries touchant à la francophonie.

Une période de questions a suivi, portant sur la notion du compromis politique, la cause scolaire en Colombie-Britannique, les ressources humaines disponibles dans les tribunaux en Saskatchewan, l’effet des changements de la Loi C-78 et les besoins en personnel bilingue dans les tribunaux de la province.

Un avenir prometteur ?

L’avocat Roger Lepage voit de plus en plus de francophones dans son bureau du personnel anglophone. Un signe encourageant pour l’avenir de la justice en français : « Il y a de plus en plus de juges qui parlent français, observe-t-il. On a nos écoles fransaskoises, et on a aussi toutes les écoles d’immersion… Les gens voient qu’il y a un avantage à avoir les deux langues », témoigne-t-il.

Enfin, un hommage posthume a été rendu à maître Marcel Simonot, décédé récemment. Ce dernier avait été l’un des fondateurs de l’AJEFS et en était devenu un fervent promoteur. Une minute de silence a été observée en son souvenir.

Une vidéo préparée pour les 30 ans de l’AJEFS est disponible sur le site de l’AJEFS à saskinfojustice.ca.

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Michel VézinaMichel Vézina

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