La santé ce n’est pas seulement l’absence de maladie
Journée du Mieux-Être à Saskatoon
Les membres du panel L’impact de notre mode de vie sur le cerveau
De gauche à droite : David Baudemont, art-thérapeute, Sarah Ghani, pharmacienne, Dominique Alimezelli, infirmière certifiée, et Francine Proulx-Kenzle, formatrice en Premiers Soins en Santé Mentale.
Photo : Jean-Pierre Picard (2019)
SASKATOON - Selon l’Organisation mondiale de la santé, « la santé est un état de bien-être physique, mental et social complet et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ». Cette définition a servi de toile de fond à la Journée du Mieux-Être, organisée par le Réseau Santé en français de la Saskatchewan (RSFS), le 6 avril 2019 à Saskatoon. Une cinquantaine de personne étaient présentes au Pavillon Gustave Dubois de l’École canadienne-française de Saskatoon pour discuter santé.
La journée a débuté avec un panel de spécialistes qui ont alimenté une discussion sur l’approche globale de la personne pour le maintien de la santé. Celui-ci était animé par Marie Lanièce, thérapeute cranio-sacrale, Camille Lapierre, massothérapeute, Victor et Lucille Granger, pharmaciens retraités et Anne Leis, professeure titulaire et chercheure en Santé communautaire au Collège de Médecine, Université de la Saskatchewan.
Aller au-delà des médicaments
Le pharmacien à la retraite, Victor Granger, a confié qu’il a toujours cherché à amener les gens à trouver des alternatives à l’utilisation de médicaments. Son travail avec les centres d’aide aux toxicomanes des Premières Nations lui a fait découvrir le cercle de médecine qui vise un équilibre entre le physique, le psychique, l’émotif et spirituel. « J’ai intégré cette approche dans ma pratique. J’étais à l’écoute de la façon dont la personne disait « bonjour » en entrant dans ma pharmacie. »
Pour la Dr Anne Leis, le milieu de la médecine développe de plus en plus cette vision globale de la santé. « Il y a plus de formation interprofessionnelle. Aujourd’hui, on apprend aux jeunes à travailler ensemble (médecins, pharmaciens, nutritionnistes, physiothérapeutes…) pour qu’ils se souviennent, lorsqu’ils sont en pratique, qu’ils n’ont pas toutes les réponses. »
Selon Camille Lapierre, les médecins aujourd’hui sont plus ouverts à reconnaître la contribution de sa profession dans le maintien de la santé. « La massothérapie joue un rôle important pour la santé mentale en diminuant le stress et l’anxiété. Toutefois, pour les compagnies d’assurances nous ne sommes pas encore reconnus comme fournisseurs de soins primaires. »
Prendre notre santé en main
Tous les intervenants ont reconnu l’importance que les gens prennent en main leur santé. Cela représente souvent un défi car, en période de vulnérabilité, un individu peut vouloir s’en remettre entièrement à un professionnel.
« Ma profession n’est pas reconnue au niveau des médecins et ils ne sont pas autorisés à me référer des patients. Il y a des opportunités perdues. C’est pourquoi il est important que les gens se prennent en charge pour connaître les autres possibilités » d’affirmer Marie Lanièce, thérapeute cranio-sacrale.
Anne Leis reconnait que « notre système de santé est basé sur une approche occidentale qui ne croit que ce qui a pu être prouvé par la science et beaucoup de recherche. Les approches traditionnelles qui viennent de l’Inde ou de l’Orient ont des milliers d’années de preuves mais ne sont pas reconnues. De plus en plus, des choses qui étaient considérées comme « alternatives » sont en train d’obtenir une certaine reconnaissance. »
Et la santé mentale dans tout ça?
En après-midi, un second panel a abordé l’impact de notre mode de vie sur le cerveau. Celui-ci était animé par David Baudemont, art-thérapeute, Dominique Alimezelli, infirmière certifiée, Sarah Ghani, pharmacienne et Francine Proulx-Kenzle, formatrice en Premiers Soins en Santé Mentale (PSSM).
Pour madame Proulx-Kenzle, il existe encore de nombreux tabous face à la santé mentale. « Il faut en arriver à parler de notre santé mentale comme on parle de nos bobos qui sont plus visibles. » C’est d’autant plus important qu’un sondage, réalisé en 2015 auprès de 20 000 jeunes, révélait que 20 % des élèves du secondaire ont eu des pensées suicidaires. Ce sondage sera fait de nouveau afin de suivre l’évolution des données et le RSFS en a fait une traduction française pour les écoles fransaskoises. Les populations les plus vulnérables chez les jeunes sont les communautés autochtones et les LGBTQ.
Pour David Baudemont, les grands-parents ont un rôle important à jouer. « En n’étant pas impliqués dans le tumulte du quotidien, les grands-parents peuvent plus facilement aborder le sujet avec les jeunes et parfois obtenir une confession qui peut être salvatrice. » Monsieur Baudemont a suggéré d’adopter les outils de communication des jeunes. « Mettez-vous aux textos et envoyez des messages de temps en temps à vos petits-enfants. C’est un médium qu’ils utilisent plus spontanément. »
La Journée du Mieux-Être a été ponctuée tout du long par divers exercices et ateliers pratiques destinés à garder la forme physique et mentale.
Dévoilement d’une série de vidéos présentant des professionnels de la santé
Le RSFS a profité de la Journée du Mieux-Être pour dévoiler une série de cinq vidéos présentant six professionnels francophones de la santé. Ces vidéos ont été réalisées en partenariat avec ICI Saskatchewan par le vidéojournaliste Olivier Ferapie. Les personnes présentées dans ces vidéos sont : David Baudemont (art-thérapeute), Mahli Brindamour (pédiatre), Guylaine Deschambault (hygiéniste dentaire), Camille Lapierre (massothérapeute), Jacqueline Plante et Raymond Lepage (accompagnateurs santé).
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