La fièvre du bingo s’empare des Fransaskois
La soirée de bingo virtuel de Moose Jaw a attiré une vingtaine de joueurs.
Capture d’écran
Depuis le début de la pandémie, les organismes fransaskois cherchent sans cesse des manières de se réinventer en matière d’activités sociales. Parmi elles, le bingo en ligne fait fureur depuis quelques mois.
Soraya Ellert, directrice générale du Centre francophone BDS (Bellevue, Domremy, Saint-Louis) a été l’une des premières à instaurer le bingo en ligne dans sa communauté au début de la pandémie. L’activité a été victime de son succès et la provenance des participants a grandement dépassé les frontières de la région.
« Il fallait trouver une manière de se rassembler autrement, de se réinventer à cause de la pandémie », explique la responsable. Des soirées de bingo en ligne ont ainsi été organisées en janvier, février et avril par le Centre BDS. « Lors de la première soirée en janvier, d’anciens confrères de travail qui sont maintenant dans les Territoires du Nord-Ouest ont pu se joindre à nous », se félicite Soraya Ellert.
L’engouement pour le bingo virtuel se manifeste aussi du côté des Battleford, de Debden et de Moose Jaw. Généva O’Blenis, 18 ans, vivant à Regina, s’est grandement amusée lors de sa participation à la soirée organisée par l’Association communautaire fransaskoise de Moose Jaw (ACFMJ) le 17 avril.
« J'ai bien apprécié notre soirée familiale de bingo. C’était agréable de voir autant de membres de la communauté se joindre à l’activité. Emily-Ann [Harvey], directrice de l’ACFMJ, a rendu la soirée très amusante avec son enthousiasme et son énergie contagieuse ! J’ai fini par gagner deux fois ! Comme les prix étaient des cartes-cadeaux Walmart, j’ai hâte d'aller magasiner », se réjouit la jeune femme.
Un jeu populaire
Le bingo virtuel rencontre un beau succès grâce à la pandémie.
Photo : Marie-Lou Bernatchez
Si le bingo a longtemps été associé à une activité pour les gens plus âgés, la communauté fransaskoise a su renouveler cette image. « C’est vraiment une activité qui est appréciée de tous les groupes d’âge, souligne Soraya Ellert. C’est très rassembleur, c’est devenu comme une activité familiale, les gens ont hâte de participer à ces soirées. »
Au Foyer de Bellevue, un écran est installé dans la grande salle pour que les résidents puissent se joindre aux soirées en ligne. « Ça rend la soirée conviviale pour tout le monde », souligne la directrice du Centre BDS.
« Le bingo a toujours été et demeure très populaire dans la province », rejoint Laurier Gareau, historien fransaskois. Avant la pandémie, ce dernier note que le bingo était une source de récolte de fonds pour toutes sortes de causes communautaires : réparation d’églises, financement d’organisations locales, soutien aux écoles… « Par exemple, à Regina, le Pavillon secondaire des Quatre-Vents de l’école Monseigneur de Laval utilisait cette activité pour financer le voyage scolaire Laval en voyage », indique-t-il.
Les prochaines soirées de bingo virtuel auront lieu le 6 mai pour le Centre BDS et le 29 mai pour l’ACFMJ.
De l’Europe jusqu’à la Saskatchewan
Le bingo est né en Europe il y a environ cinq siècles. Au fil des ans, le jeu a été débaptisé puis rebaptisé plusieurs fois, passant de Lo Giuoco del Lotto dans les années 1500 en Italie, au Lotto lors de son arrivée en France, puis à Beano en référence aux haricots (beans en anglais) qu’on utilisait à l’origine pour jouer. Lors de son arrivée à New York en 1929, le jeu de hasard est perfectionné par Edwin S. Lowe, un important fabricant et vendeur de jouets, qui donne le nom actuel de Bingo.
Le bingo a été grandement utilisé pour lever des fonds pour les églises. En 1934, on estime qu’environ 10 000 parties de bingo étaient jouées chaque semaine aux États-Unis. De nos jours, à l’aide des nouvelles technologies, l’engouement pour le bingo en ligne prend de l’ampleur bien que les salles de jeu demeurent populaires.
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