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L'Apostrohe, chronique de Frédéric Dupré

Savoir se réinventer pour éviter la médiocrité!

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Autant le changement semble lent, mais inexorable, telle une plante qui pousse, autant il peut être radical et sans appel. Personne ne peut savoir quand tout sera chamboulé. Le destin suit son cours promettant le mystère et l’aventure. Nous savons tous très bien, qu’un jour ou l’autre, nous allons être bousculé, devoir évoluer, vieillir aussi et disparaître bien sûr. Rien de nouveau sous le soleil. D’ailleurs, la pensée bouddhiste enseigne que rien n’est permanent, que tout est en transformation par interaction. Donc la permanence, de quelque forme que ce soit, n’est qu’illusion et fausse sécurité. 

Sachant cela, nous parcourons tout de même notre sentier de vie en nous efforçant de le niveler, le planifier pour nous protéger des soubresauts et des zones d’ombre effrayantes ou de surprises périlleuses. C’est un geste naturel de chercher la stabilité, la sécurité, le connu, c’est aussi un piège commun qui met en péril bien des potentiels et opportunités. Pire encore, cette attitude peut brimer l’intelligence collective, mener à la médiocrité et détruire les aspirations les plus folles et les plus prometteuses. Au lieu de chercher la stabilité, le connu ou le « permanent » ne devrions-nous pas être toujours aux aguets, prêt à risquer l’aventure du neuf un peu plus chaque jour? Toujours vivre dans le calme du mouvement permanent, savoir l’apprécier comme étant la qualité propre à notre existence. Ainsi, nous serions probablement plus prêts à faire face aux changements qui ne font que nous attendre au prochain tournant…

Je rêve que chaque instant de notre vie est un moment de création et de réinvention où aucune tourmente n’est rejetée ou vécue dans la souffrance, mais dans l’acceptation du changement inéluctable. Idéaliste bien sûr, mais pourtant seule cette aspiration au renouvellement peut permettre à cette vue de l’esprit de prendre forme. D’ailleurs, ceux et celles qui se réinventent s’adaptent le mieux aux crises, conflits et autres catastrophes personnelles.

Cette belle philosophie a, selon moi, une application précise dans nos organisations et projets. Elle mérite d’être appliquée avec rigueur. Tout effort qui ne favorise pas la transformation est voué à la fragilité et provoquera des frustrations évidentes chez les individus affectés. Nous ne sommes pas des êtres statiques. L’attitude naturelle d’éviter toute forme de critique, de conflit ou de remise en question assure à maintenir le statu quo malgré la nécessité d'adaptation et d’évolution qui appelle à l’intelligence et à la créativité. Ce piège du laissez-faire, de la résistance passive, du silence, fragilise les organisations et laisse la médiocrité s’imposer. Certes chaque expérience étant unique, la généralisation porte son lot de faussetés. Toutefois, l’attitude générale, qui vise à la perception juste de la transformation dans une interaction respectueuse et intelligente avec son environnement, est la seule attitude qui permette de traverser les pires périls et d’envisager les meilleures solutions pour un avenir digne de ce nom.

Aujourd’hui, notre cher journal fransaskois se renouvelle, se transforme subtilement, mais certainement. Il s’agit d’une opportunité réelle qu’une petite équipe tente, tant bien que mal, de saisir pour que se poursuive cette évolution malgré la tempête et l’épuisement. Je souhaite sincèrement que cette passion pour le changement donne des ailes à cette entreprise communautaire et que cette philosophie puisse rassurer tous ceux et celles qui vivent des transformations plus ou moins traumatisantes.

La vie n’est qu’une expérience, ça ne sert à rien de la juger ou de la refuser. Embrasser le changement est une réjouissance continue!

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