Skip Navigation
Nouveau système d'abonnement Fonds l'Eau vive banniere

Horizons - chronique littéraire du Cercle des écrivains de la Saskatchewan

Une Fransaskoise aide à traduire un livre à portée internationale

Une Fransaskoise aide à traduire un livre à portée internationale
3267 of views

Après quatre ans d’efforts, les adeptes de la sociocratie à travers le monde célèbrent la publication de Chaque voix compte, traduction française du manuel Many Voices One Song, publié en 2018. Ce projet de traduction, coordonné par la Fransaskoise Francine Proulx-Kenzle et le Québecois Jean Gagnon Doré, a mobilisé une équipe de bénévoles internationaux autour d’une mission commune : rendre la sociocratie accessible aux francophones du monde entier.

Le manuel, publié initialement en 2018 en anglais, déjà traduit en espagnol, portugais, allemand, turc et italien, fait figure de référence mondiale pour comprendre et mettre en pratique la sociocratie.

« C’est un livre très pragmatique, avec beaucoup d’exemples, qui donne toutes les informations nécessaires pour débuter », explique Francine Proulx-Kenzle, grande coordinatrice de la traduction, bien connue de la communauté fransaskoise.

Partager le pouvoir

La sociocratie est un mode de gouvernance participative qui met l’accent sur l’équivalence de toutes les voix dans le processus décisionnel.

Utilisable dans tout type d’organisation, la sociocratie s’applique principalement aux décisions stratégiques et vise à surmonter les limites de la démocratie traditionnelle.

« On veut bonifier la démocratie, explique Francine Proulx-Kenzle. En démocratie, parfois 49 % des gens n’ont pas été pris en considération, alors on veut s’assurer que chaque voix est entendue. »

Le 16 septembre, une célébration virtuelle a marqué la sortie officielle de Chaque voix compte, avec la participation de Ted Rau, co-auteur du manuel en anglais, et d’autres membres éminents du mouvement.

Image
Ted Rau, co-auteur du manuel de sociocratie Many Voices One Song et cofondateur de Sociocracy For All

« Mon rêve est que le mouvement sociocratique devienne une vaste communauté de pairs qui apprennent ensemble », a déclaré Ted Rau, soulignant au passage l’importance du partage d’expériences personnelles.

Une nouvelle langue

Le projet de traduction, qui a mobilisé une trentaine de bénévoles sur plusieurs centaines d’heures, s’est déroulé sous la supervision de SoFra, la branche francophone de l’organisme à but non lucratif Sociocracy For All (SoFA), enregistré aux États-Unis.

Le travail collectif a commencé en 2019, avec une première équipe de sept bénévoles, et a évolué au fil des ans pour aboutir à une version en français accessible à tous, sans jargon.

Francine Proulx-Kenzle,  l'une des trois Canadiens à avoir participé au projet, a pris le relais en 2020 pour coordonner les efforts jusqu’à la finalisation du contenu en 2024.

Quelle application ?

« Partager le pouvoir, c’est tout un défi pour les gens », déclare Francine Proulx-Kenzle lorsqu’on lui demande si la sociocratie peut être appliquée aux instances francophones.

« La sociocratie pourrait nous rappeler le côté humain dans la prise de décisions. On veut être à l’écoute des gens », ajoute celle qui, en 2005, a exploré cette voie lorsqu’elle travaillait à l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) en tant que directrice générale adjointe.

« On cherchait des alternatives à la démocratie et on a découvert la sociocratie, on a fait une semaine de formation et l’étincelle s’est allumée », se souvient-elle.

La Fransaskoise a ensuite travaillé à l’Institut français, aujourd’hui Cité francophone de l’Université de Regina, pour créer un laboratoire de sociocratie.

« J’ai été choisie pour approfondir mes connaissances et être mentorée. On a utilisé la sociocratie pendant trois ou quatre ans. »

La sociocratie pourrait-elle faire des émules en Fransaskoisie ? La résidente de Pense, près de Regina, le croit : « La sociocratie peut aider les gens à mieux travailler ensemble. Une personne n’est pas plus importante qu’une autre, on a tous à contribuer. »

Image
Francine Proulx-Kenzle, coordonnatrice de la traduction du livre Chaque voix compte, résidente de Pense, près de Regina, en Saskatchewan

Le lancement de Chaque voix compte marque une nouvelle étape dans la démocratisation de la sociocratie en francophonie. Grâce à ce manuel, les francophones disposent désormais d’un outil pour promouvoir une gouvernance plus équitable, où chaque voix compte.

 

D’où vient la sociocratie ?

La sociocratie s’est développée dans les années 1970 aux Pays-Bas. Aujourd’hui, elle est surtout employée dans les pays d’Europe comme les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Autriche.

« C’est très, très fort dans ces pays-là, assure Francine Proulx-Kenzle. En Hollande, quand une entreprise utilise la sociocratie, elle est exemptée de l’obligation d’avoir un syndicat. C’est le seul pays qui a cette politique. »

La coordonnatrice évoque un autre exemple de sociocratie appliquée en Inde : « On appelle ça les parlements des enfants. Dans chaque municipalité, chaque petit village, on utilise la sociocratie et on inclut les enfants dans les décisions stratégiques, c’est vraiment fascinant. Ça a changé le quotidien des gens. »

Comments are only visible to subscribers.