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Un Réseau qui se cherche!

Un Réseau qui se cherche!
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La Fédération des francophones de Saskatoon vient d’annoncer qu’elle se retirera du Réseau de diffusion de spectacles de la Saskatchewan pour des raisons financières. Dans la foulée de la perte du financement de programmation par le ministère du Patrimoine canadien, l’Association communautaire fransaskoise de Gravelbourg (ACFG) avait pris le même chemin l’an passé. Cela laisse Regina et Prince Albert comme diffuseurs communautaires du Réseau de même que le partenariat avec la Troupe du Jour.

J’étais à la direction du Conseil culturel fransaskois (CCF) quand le montage financier et la mise en place du Réseau se sont faits. Laurier Gareau a consacré beaucoup d’énergie à ce dossier sans oublier aussi la création du Réseau des grands espaces pour l’Ouest et le Nord.

Le Réseau essayait de répondre au besoin d’avoir des spectacles de qualité dans les communautés en renforçant leur capacité de recevoir des artistes professionnels et en favorisant la montée de nouveaux artistes. Il visait également l’objectif d’ouvrir les clientèles francophones et francophiles à de nouveaux artistes et à de nouveaux genres artistiques.

Le financement est venu du ministère du Patrimoine canadien par le biais du programme « Présentation des arts Canada (PAC) » qui devait servir de levier pour faciliter tout le processus de diffusion qui se répartissait entre les partenaires du Réseau.

Qu’est-ce qui a fonctionné ou n’a pas fonctionné? Le Conseil culturel fransaskois devra faire une analyse pour trouver la réponse. Le Réseau est en soi un bon outil mais il n’a peut-être pas les piliers nécessaires pour évoluer et atteindre les résultats espérés.

Un des bons coups du Réseau a été de faire circuler des artistes qui autrement seraient demeurés largement inconnus en Saskatchewan, que ceux-ci soient des artistes bien établis ou ceux de la relève montante. Et ça c’est un défi qu’on a en Saskatchewan. À moins d’être récemment arrivé du Québec, on n’a pas une bonne connaissance du milieu artistique francophone. Mais cela ne date pas d’aujourd’hui. À l’époque, CFRG AM avait reçu un illustre inconnu en province du nom de « Félix Leclerc ». Connaître autant nos artistes locaux que les artistes francophones d’ailleurs est un des défis à relever.

Un autre aspect qui est très difficile à développer est celui de l’entreprenariat culturel. Celui-ci se heurte tout d’abord à une rotation marquée du personnel dans les centres culturels (et souvent, quand on parle de personnel, on parle d’une seule personne qui fait tout, tout, tout). Dès qu’on a formé une personne, elle quitte. Il y a un facteur de risque à recevoir un spectacle dans une communauté mais la petite clientèle exacerbe le niveau de risque. Manque de connaissance des artistes, peu de clientèle, difficulté au niveau de la publicité locale, difficulté de trouver des moyens pour attirer les différentes clientèles (jeunes, aînés, familles, personnes qui ont des goûts précis).

La solution d’être seul pour faire venir un artiste est tout aussi difficile à tenter. Les mêmes difficultés que le Réseau affronte sont là mais au moins il y a le partage des défis et des réussites plutôt que de se retrouver seul. Alors que veulent les communautés fransaskoises en matière de spectacles, de développement des talents locaux, de développement et surtout d’appui à nos artistes professionnels, de diffusion de l’ensemble des produits culturels? Une bonne réflexion des intervenants communautaires en développement culturel communautaire est nécessaire à ce point-ci pour trouver une solution qui permettra l’épanouissement de la langue française et de la culture fransaskoise dans notre population.