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Pergélisol: Au cœur des entrailles de la Terre

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Glacier et roche

La fonte du pergisol menace la planète et l’être humain.

Crédit : Arie Wubben / Unsplash

Des cratères gigantesques allant de plus de 50 mètres de profondeur semblent s’enfouir sous terre. Les images sont impressionnantes et les explications peu rassurantes.

C’est une énigme géologique qui semble vouloir se résoudre en Sibérie. Vus du ciel, d’immenses trous parsèment la toundra sibérienne comme si un dieu avait frappé la terre de rage. C’est en 2014 que le premier cratère de 40 mètres de large et 35 mètres de profondeur fut découvert, mais la tendance n’était alors pas à l’inquiétude.

Plusieurs hypothèses avaient alors été avancées, mais météorites, champs gaziers ou autres extraterrestres allaient avoir un bon alibi. Après des années de recherches, et surtout après la découverte de seize autres cratères du même genre, les scientifiques semblent tous y voir un autre impact du réchauffement climatique jusque-là insoupçonné. 

La fonte du pergélisol

Le pergélisol, ou permafrost, est un sol minéral brut des régions arctiques gelé en permanence à une certaine profondeur et qui recouvre 25 % des terres émergées de l’hémisphère Nord dont une partie de l’Alaska, de la Russie et du Canada. 

Sous l’effet du réchauffement climatique, le pergélisol recule, posant de sérieux problèmes. En fondant, le sol libère d’énormes masses de gaz emprisonnées sous terre, un peu comme un bouchon de champagne qui en sautant créerait d’immenses cratères. 

Pourtant, l’heure n’est pas à la fête car c’est l’humanité tout entière qui est menacée par la fonte du pergélisol. Sa fonte libère des déchets organiques désormais accessibles aux microbes qui produiront du CO2 et du méthane lors de ce festin. 

Selon les estimations, le pergélisol pourrait émettre 1,5 milliard de tonnes par an de gaz à effet de serre pendant les cent prochaines années, soit trois fois plus que ce qu’émet la France annuellement. Un cercle vicieux puisque plus il fait chaud, plus le pergélisol fond et de plus grandes quantités de gaz à effet de serre sont relâchées dans l’atmosphère.

Banque de virus

Une autre conséquence terrible de cette fonte est la libération au grand jour d’animaux morts enfouis depuis des années. En 2016, un petit garçon russe est mort de l’anthrax, une maladie disparue depuis plus de 70 ans et revenue d’entre les morts. Le virus était stocké dans de vieilles carcasses de rennes qui se sont disséminées lors du dégel, contaminant animaux et humains.  

Ce n’est que le début de nos surprises, car des chercheurs ont trouvé dans le pergélisol des virus vieux de dizaines de milliers d’années dont l’existence était pour certains totalement inconnue. Imaginons le désastre que pourraient provoquer des bactéries ou des virus mortels pour lesquels absolument personne n’aurait de remèdes. Et si 2020 n’était qu’un prélude… Si on ne veut pas panser nos plaies, il va falloir sérieusement penser à notre terre.