C’est sur la place Gambetta de la ville occitane de Pézenas, en France, que près de 4 000 spectateurs ont rencontré le Fransaskois Étienne Fletcher et ses musiciens lors du festival Printival Boby Lapointe qui a eu lieu du 26 au 30 avril.Par son rayonnement national et international, notamment au Canada, au Québec et en Belgique, le festival est un rendez-vous incontournable de la scène francophone du sud de la France depuis déjà 20 ans.Retour sur cette première expérience française avec l’auteur-compositeur-interprète réginois Étienne Fletcher.
Comment avez-vous vécu cette expérience ?
C’était tellement bien de pouvoir voyager et de ne plus vraiment penser à la COVID. C’est sûr qu’on avait une meilleure idée de la tournée en tête, mais le contexte de pandémie a fait qu’on a pu seulement faire une seule date, alors on s’est adaptés et on a vécu un super moment avec les gens de Pézenas et les autres artistes.
J’ai toujours souhaité jouer en France
Pourquoi la France ?
C’est certain que j’ai toujours souhaité jouer en France. On avait déjà réussi à faire des spectacles en Suisse et en Belgique. Là, c’est la France qui est venue à nous avec le Printival et j’ai trouvé que c’était une super idée.
Que représente pour vous le fait de vous produire en France ?
Sans tomber dans le côté revendication identitaire, j’ai dans l’idée de pouvoir sensibiliser le public européen à la francophonie de l’Ouest canadien. Je crois en ce que l’on crée, en ce que l’on raconte pour parler d'où l’on vient. Il y a un petit côté charmant à évoquer la Saskatchewan et les Fransaskois, et cette réalité évoquée a été très bien reçue par le public français.
J’ai dans l’idée de pouvoir sensibiliser le public européen à la francophonie de l’Ouest canadien
Quelles chansons avez-vous présentées lors du festival ?
On a pu jouer le nouvel album au complet [Entre-deux] et y ajouter quelques morceaux en anglais et en français de mon ancien répertoire.
Quel public avez-vous rencontré à Pézenas ?
L'auteur-compositeur-interprète fransaskois Étienne Fletcher .
Landon Johnson
Les gens étaient très accueillants et ouverts. On avait le public du festival, mais aussi des touristes et des gens qui s'arrêtaient par hasard. C’était vraiment l’fun.
Pensez-vous que les artistes canadiens sont plutôt bien accueillis en France ?
Oui, vraiment. Je pense que, depuis quelques années maintenant, il y a un pont qui s’est bâti entre la France et la francophonie québécoise ou acadienne. Depuis Pézenas, c’est comme si je venais de contribuer à la construction d’un nouveau pont avec les artistes de l’Ouest du Canada.
Quelle différence observez-vous entre le public franco-canadien et le public français ?
Ce qui m’a marqué, ce sont les gens qui m’interpellaient pour me dire « Monsieur, vous êtes vraiment bon dans votre métier, très bon spectacle ». Cette notion de métier et de valeur artistique, c’est la première fois que je ressentais ça pleinement. Je trouve qu’on manque un peu de cette reconnaissance ici, au Canada. C’est comme s’il y avait seulement deux options : soit tu deviens huge, soit t’abandonnes pour faire autre chose.
Comptez-vous retourner en France ?
Oui, nous sommes en pourparlers avec quelques salles pour pouvoir retourner en France dans les prochains mois avec six ou sept dates à la clé. Si on pouvait s’y produire une fois tous les ans ou les deux ans, ce serait incroyable.
Quel marché la France représente-t-elle pour vous et votre musique ?
Je suis super motivé pour retravailler mon spectacle et y apporter quelques changements. Ce show peut vraiment s’adresser à un public européen et j’ai hâte de voir le résultat final, sans pour autant me mettre trop de pression.
Aurons-nous la chance de vous voir au Regina Folk Festival en août ?
Oui, et je suis d’ailleurs en collaboration avec six musiciens de l’Orchestre symphonique de Regina pour pouvoir présenter quelque chose de revisité lors du festival.
Quels sont vos prochains projets ?
Je suis en composition d’un nouvel album, je participe au Festival international de Granby au mois d'août, j’ai quelques dates de concerts notamment à Montréal, des rénovations de maison et beaucoup de temps en famille !