Photo : Estelle Bonetto (2017)
REGINA - Lorsque j’arpente les allées d’une galerie, d’un musée ou d’une exposition d’art contemporain, je suis toujours intriguée par la mise en scène. L’accrochage, l’éclairage, les contrastes, les couleurs, la disposition et l’espace sont minutieusement pensés pour mettre en valeur l’œuvre.
Mes réflexions ont été comblées et sans doute confirmées à la foire d’art contemporain Art Now qui se déroulait, du 14 au 17 septembre, dans les studios de production du Sound-Stage, à Regina. À sa deuxième édition, cette plus grande foire commerciale des prairies présentait une vibrante vitrine du terroir artistique. Un réel spectacle pour les yeux et l’esprit.
Trois artistes fransaskois étaient à l’avant-scène : Claude Morin, Joe Fafard et Anne Brochu-Lambert. Cette dernière m’a gracieusement ouvert les portes de son studio pour me faire pénétrer dans les coulisses de la création.
Quelles sont vos impressions sur votre participation à Art Now ?
« C’est une belle carte de visite et le public était au rendez-vous. Le SoundStage offrait un espace intéressant, aéré, où les gens pouvaient facilement circuler entre les stands, ce qui leur permettait d’avoir du recul par rapport aux œuvres, une certaine distance, ce qui est idéal. »
Comment se prépare-t-on à un événement de cette envergure ?
« Ma galerie, Nouveau Gallery à Regina, voulait bien entendu du nouveau matériel pour la foire. Je me prépare depuis plusieurs mois ! Le choix a été très difficile par rapport à mes autres engagements. Je voulais offrir au public un aperçu de l’évolution de mon travail. »
Étant donné la portée commerciale de cette exposition, que choisit-on de présenter ?
« Il ne s’agit pas forcément de plaire au public. Toutefois, il faut aussi tenir compte des autres artistes présents. Les œuvres doivent se parler entre elles, l’aspect narratif est très important. Mes tableaux, par exemple, sont très abstraits et ont pourtant un ancrage à la réalité, à la figure, ce qui donne une clé pour entrer dans cet univers plus facilement. »
Qu’avez-vous pensé de la « mise en scène » de Art Now ?
« Il ne faut pas oublier que c’est avant tout un exercice commercial, donc différent d’une expo dans une galerie publique qui serait orchestrée par un commissaire d’exposition. Les galeristes cherchent à optimiser chaque pouce de surface tout en maintenant une cohésion narrative. Certaines galeries ont pris plus de liberté, un courage éditorial qui se situe à mi-chemin entre l’installation et l’exposition, ce qui permet d’allier l’esthétique de l’œuvre à ses interprétations. »