Comme plusieurs personnes autour de moi, je suis tannée¹ de l’hiver. Tannée de porter manteau, tuque et mitaines pour affronter l’air glacial. Tannée de conduire sur une route enneigée et glissante. Tannée de voir la neige tomber et de me sentir prisonnière d’une tempête. Tannée.

Comment dépasser ces « blues d’un hiver trop long » ? On sait bien que le printemps va arriver, un jour. Quoi faire en attendant ? Une chose est certaine : il n’est pas bon de supprimer ses émotions de tristesse, de déception ou de colère pour paraître positif et en contrôle! Je vous le dis, je ne m’en cache pas : je suis tannée de l’hiver !

Maintenant que j’ai exprimé ma frustration au moyen de ces lignes, je me sens soulagée.

Physique + Mental

Laissez-moi vous parler du bienfait de reconnaître et d’exprimer ses émotions, car refouler ses émotions n’est pas bon pour notre santé mentale, ou encore, pour notre santé physique. Beaucoup de recherches² font la preuve de ce lien entre notre état émotionnel et notre état physiologique.

Par exemple, la tristesse peut amener notre système immunitaire en chute libre, peut avoir un impact sur notre appétit et, en plus, peut affecter la qualité de notre sommeil. La colère, projetée sur les autres ou contre soi, peut avoir un impact négatif sur notre tension artérielle et la fréquence cardiaque, entre autres. La déception qui nous ronge peut nous rendre anxieux et nous donner des douleurs thoraciques.

Il est évident que nous sommes composés de systèmes complexes, tous interdépendants. Prendre soin de sa santé physique et mentale implique notre TOUT. Fascinant  !

L’équanimité³

Il existe une foule de techniques pour nous aider à gérer notre stress et à bien vivre avec nos émotions. Il s’agit d’avoir la volonté de chercher et d’essayer la méthode qui nous convient le mieux, sur le moment. Une méthode conventionnelle peut bien fonctionner pour certains, tandis que d’autres trouveront l’appui nécessaire dans le moins connu.

Pour moi, en ce moment, mes sources d’appui pour cultiver l’équanimité, ou un certain équilibre dans mes émotions, sont la méditation en nature, la visualisation, le Reiki et le Qi Gong Yoga. Quand j’habitais en ville, l’exercice physique, le yoga et le yoga du rire m’apportaient beaucoup de bienfait. Chaque personne est responsable d’explorer et de trouver ce qui fonctionne pour elle.

Ce qui compte dans tout ça, c’est de prendre conscience que notre réaction à une situation nous appartient entièrement. L’auteur Victor Frankl, un survivant de l’Holocauste, dit : « On peut tout enlever à un homme, sauf une chose, la dernière des libertés humaines : celle de décider de sa conduite, quelles que soient les circonstances dans lesquelles il se trouve. »

Por moi, cela veut dire que j’ai le pouvoir du choix dans ma réaction à toute situation. Et ce pouvoir, je peux le pratiquer en étirant ma zone de confort avec persistance et résilience. Cela veut aussi dire prendre le temps d’écouter l’autre, observer et apprendre avec un regard panoramique.

Avec le temps

Ce dur hiver me fait apprécier, encore plus, la promesse d’un printemps. Toutes les épreuves que j’ai vécues jusqu'à présent me font apprécier tous les petits bonheurs qui entrent dans ma vie à différents moments. Cela me donne l’élan d'opérer une différence « pour le mieux », dans mes cercles et ailleurs.

Avec le temps, pensons à trouver une façon saine pour exprimer nos émotions, à creuser un peu plus pour découvrir le stimulus caché derrière nos émotions. Soyons curieux pour approfondir cette qualité d’équanimité qui nous est propre.

Et prenons le temps de laisser le temps faire son travail.

« … les bourgeons sortent de la mort / papillons ont des manteaux d’or / près du ruisseau sont alignées les fées / et les crapauds chantent la liberté / et les crapauds chantent la liberté… » Félix Leclerc, poète québecois.