Les enseignants fransaskois ont pu enfin se retrouver lors du premier congrès organisé en personne depuis le début de la pandémie les 30 et 31 mars à Saskatoon. Organisatrices de la rencontre, l’Association locale des enseignantes et des enseignants fransaskois (ALEF) et l’Association professionnelle des enseignants fransaskois (APEF) avaient logiquement choisi pour thème Des retrouvailles pour se ressourcer.
« Le premier mandat du Congrès des enseignants est le développement professionnel, explique Roxanne Schulte, présidente de l’APEF. On rassemble tous les enseignants fransaskois et francophiles pour répondre à leurs besoins. »
« Mon but en tant que présidente est d’enlever des choses des assiettes des enseignants en offrant des ressources et des services que d’autres organisations ou d’autres enseignants sont prêts à offrir. On veut faciliter la vie autant que possible », poursuit-elle.
Une grande rencontre
Les deux associations ont réussi à attirer 250 participants lors du congrès. Un succès qui n’aurait pas été atteint sans leur partenariat avec le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).
« C’est un partenariat précieux, déclare Roxanne Schulte. Tous nos enseignants sont libérés pendant ces deux jours pour assister au congrès. »
Depuis une trentaine d’années, l’APEF organise ce congrès en binôme avec l’ALEF chaque année. Une collaboration qui facilite le réseautage entre les éducateurs du CÉF, les organismes en éducation et les formateurs issus de tierces parties.
« Ce n’est pas nécessairement facile de répondre aux besoins des enseignants dû à une limitation des ressources dans notre situation minoritaire en Saskatchewan, souliigne Roxanne Schulte. On invite des présentateurs du Québec, du Manitoba et d’ailleurs afin d’offrir un congrès utile et multidisciplinaire. »
De beaux moments
Après deux ans de congrès virtuels, les enseignants fransaskois ont donc pu se retrouver en personne pour réseauter.
Étant donné que les Fransaskois représentent moins de 2 % de la population provinciale, les enseignants ne sont pas seulement des collègues, mais aussi des membres de mêmes familles ou des amis. Le congrès aide ainsi à entretenir autant des relations professionnelles que personnelles.
Lors du banquet, le CÉF a entamé la soirée en rendant un bel hommage aux enseignants en diffusant une vidéo conçue par plusieurs dizaines d’élèves du conseil scolaire qui remerciaient leurs enseignants.
Ce moment émouvant a été suivi par la remise de deux prix : le prix Onésime-Dorval, remis à un enseignant qui fait preuve de qualités exceptionnelles, et le prix Dubois-Leblanc, remis à un éducateur qui démontre un dévouement à son perfectionnement professionnel.
Cette année, ce sont Karlyn Séïde, enseignante à l’École canadienne-française de Saskatoon, et Yvette Forcier, intervenante psychosociale, qui sont respectivement les récipiendaires des prix Onésime-Dorval et Dubois-Leblanc.
Une fois la programmation formelle achevée, une série de groupes de danse ont investi la scène pour faire part de leur culture et énergiser la foule bien rassasiée après le souper.
La famille Ahenakew de la Première Nation crie Ahtahkakoop a pris les devants, puis les Northern Prairie Dancers leur ont emboîté le pas avec une danse métisse, suivis des enseignants camerounais du CÉF qui ont apporté leurs instruments et costumes pour donner une prestation. Enfin, le groupe musical La Raquette à Claquettes a joué jusqu’à la fin de la soirée.
Se ressourcer
Une célébrité du Québec était également présente lors du congrès. « On a été fiers d’accueillir Pierre Lavoie chez nous, confie Roxanne Schulte. Cela lui donne aussi une ouverture, il va mieux connaître notre petite communauté fransaskoise. »
Triathlète amateur, spécialiste de la distance Ironman, Pierre Lavoie est le fondateur du Grand défi qui porte son nom, un événement sportif médiatique consacré à la recherche sur l’acidose lactique, en plus d’encourager à la pratique sportive.
Ce dernier a participé à une séance dont le but était de motiver les participants « à réfléchir à l’importance de s’engager et de se responsabiliser face aux défis qui se présentent, qu’ils soient personnels, professionnels ou sociaux ».
D’autres ateliers ont donné la part belle à des ressources sur divers sujets : technologie, lecture, mathématiques et leadership, entre autres.
« On inclut des ateliers de technologie pour que les enseignants puissent apprendre à l’utiliser et à la gérer, mais aussi parce que la technologie est un outil d’adaptation », justifie la présidente de l’APEF.
Un atelier spécial a même été animé par Michel Vézina de la Société historique de la Saskatchewan (SHS). « L’atelier visait à revivre la culture francophone canadienne traditionnelle », ajoute Roxanne Schulte.
Le prochain Congrès des enseignants fransaskois aura lieu les 24 et 25 avril 2024.