Cette année encore, le Festival de la Fête fransaskoise se déroulera au Circle H Ranch, à 25 minutes de Saskatoon, pour trois jours de festivités du 1er au 3 juillet prochain. En tête d’affiche, on trouve des noms comme Alfa Rococo, Mélisande, Kelly Bado, Megan Keirstead, Alexis Normand, Carmen Campagne pour les plus jeunes, et plus encore. Depuis deux ans déjà, le festival connaît une importante restructuration et vise de nouveaux horizons.
Après plus d’une décennie de difficultés, la Fête fransaskoise, rebaptisée festival Fête fransaskoise depuis 2014 et reprise par le Conseil culturel fransaskois (CCF), tente de se redéfinir. «Le gros changement qu’on a voulu faire c’est de transformer la fête fransaskoise en festival. Ce festival c’est pour pouvoir donner cette notion de regroupement francophone avec beaucoup de musique et beaucoup d’activités», a affirmé Élodie Colombet, responsable des communications au CCF et pour le Festival.
Les organisateurs ont aussi voulu rendre la fête plus accessible, notamment pour les anglophones. «On a aussi fait en sorte qu’il soit beaucoup plus ouvert aux anglophones. Bien qu’on garde notre programmation en français, tout notre staff et nos bénévoles sont bilingues pour que les personnes qui sont anglophones ne sentent pas comme une frontière lorsqu'elles arrivent au festival et qu’elles se sentent les bienvenues. On veut partager notre culture, nos traditions, les groupes et les artistes sans barrière linguistique.», a indiqué Élodie Colombet qui veut que le festival soit « le plus inclusif possible tout en demeurant une ode à la culture francophone ».
L’inclusion ne se manifeste pas exclusivement sur le plan de l’accessibilité, mais aussi avec la présence d’une artiste comme Megan Keirstead, une anglophone ayant choisi le français comme l’une de ses langues d’expression artistique. Élodie Colombet estime que la présence de Megan Keirstead montre que peu importe d’où l’on vient et peu importe notre langue d’origine, on peut se sentir interpelé par le français et même s’y sentir une appartenance. «Ce qu’on veut montrer avec le festival c’est que le français et l’anglais sont deux partenaires qui construisent le Canada. Ce n’est pas l’un ou l’autre, c’est l’un et l’autre et Megan Keirstead représente parfaitement cette complémentarité. Elle a parfaitement adapté les deux univers, pas forcément en même temps, mais elle représente ce qu’on estime être l’avenir et ce qu’on veut que le festival représente : une unicité dans les deux langues et une diversité du Canada qu’on veut mettre en avant.»
Elle cite aussi le cas de Kelly Bado, une artiste originaire de la Côte d’Ivoire, bien intégrée au Canada, qui s’exprime dans plusieurs langues et amène un côté musique du monde au festival. Des grands noms québécois comme Melisande et Alfa Rococo représentent quant à eux cet accès à la musique francophone partout au Canada, selon l’organisatrice chargée des communications.
Le Festival de Fête fransaskoise ne perd cependant pas de vue sa mission première, être une vitrine pour la scène artistique francophone de la Saskatchewan.