Changer, évoluer, se transformer est une nécessité qui peut parfois être une source d’anxiété mais ce processus peut aussi devenir une source importante de bonheur.
Notre capacité à s’adapter et à évoluer nous permet de mieux répondre aux aspirations et aux défis nouveaux. Il existe plusieurs stratégies pour faciliter un changement qui soit positif et durable pour une collectivité ou une organisation. Certaines stratégies vont mener à des changements rapides, d’autres à des changements en profondeur, mais l’essentiel est que ces changements soient intégrés positivement, sans quoi leur implantation demeurera fragile, sinon impossible. Le changement est au cœur de l’action communautaire.
Je ne voudrais pas ici être réducteur, mais je vous propose trois grands types de stratégies pour s’engager au changement. D’abord, il y a l’approche analytique, qui, à force de recherches, d’études et d’analyses, va proposer de nouvelles pistes d’actions pour répondre le plus adéquatement possible à une situation difficile. Le défaut de cette stratégie est le temps nécessaire pour effectuer les analyses qui s'imposent et son caractère théorique qui peut rendre l’implantation difficile étant donné sa dimension plus intellectuelle.
La deuxième stratégie d’action, je la nommerais la radicalité, conçoit la situation actuelle comme étant insoluble et nécessitant une action radicale de destruction pour mieux rebâtir à neuf. Évidemment, cette stratégie provoque beaucoup de bouleversements et peut blesser à la fois des gens et des organisations. Bien que cette approche puisse mener à des changements rapides, les résultats ne seront pas nécessairement durables et provoqueront beaucoup de frustrations et de mécontentements. À long terme c’est généralement une stratégie contre-productive.
La troisième approche, j’aime la nommer l’art du bonheur parce qu’elle se fonde sur une stratégie empreinte de plaisir et d’engagement social. Cette approche reconnaît la qualité d’abord collective de toute transformation. Elle se fonde sur une démarche plus organique. Elle va donc engager les intervenants directement concernés dans une démarche de dialogue, de réflexion et de création afin d’assurer la conception, l’élaboration et l’intégration de changements. La transformation devient alors une danse, dont le rythme s’établit entre des partenaires, et une mélodie du bonheur émerge de leurs aspirations partagées.
Tisser un lien entre des intervenants et réussir à les engager dans une démarche de création, centrée vers le bien commun, canalisera les compétences, les idées, les ressources et l’énergie nécessaires pour répondre au changement et ce, avec plaisir et intelligence. Le bonheur est une stratégie du changement qui place l’humain au centre et qui respecte la diversité collective comme une force motrice, plutôt qu’un objet d’analyse ou une matière à sculpter de manière radicale.