La CAFS part à la rencontre des communautes rurales
Photo: Alexandra Drame
La Communauté des Africains francophones de la Saskatchewan (CAFS) a organisé une activité de découverte des communautés fransaskoises de Gravelbourg et Ponteix la fin de semaine des 20 et 21 septembre 2014.
«Les absents ont eu tort! » C’est ce qu’a déclaré une des membres de la CAFS à la fin de son séjour. Cette activité organisée dans le cadre du projet Dialogue des Cultures, financé par le ministère du Patrimoine canadien, se veut une aide à l’intégration des nouveaux arrivants dans la communauté fransaskoise et un échange culturel avec les habitants des communautés rurales. Une quarantaine de participants venus de Regina, Saskatoon, Moose Jaw et même Bellevue ont ainsi profité d’un programme culturel : visite de la Co-Cathédrale avec ses impressionnantes peintures murales, découverte de l’histoire de la ville au Musée de Gravelbourg, passage au Collège Mathieu et sa bibliothèque, puis arrêt dans une ferme à grains qui a été l’occasion d’échanges sur l’utilisation des pois et grains selon les pays.
Au programme : dialogue, échange, partage
C’était là tout l’attrait de l’activité: inciter au dialogue entre participants, entre visiteurs et habitants de ces communautés fransaskoises, entre jeunes et aînés, entre immigrants de la délégation et immigrants des communes d’accueil, qui ont pu échanger sur les difficultés et les succès de leur intégration en milieu rural. Et ce fut même une occasion d’échange avec les députés communautaires, présents en ville pour leur assemblée.
La première journée s’est terminée par un souper communautaire orchestré par l’Association communautaire fransaskoise de Gravelbourg (ACFG). Pauline et Michel Vézina ont fait une démonstration de danses canadiennes traditionnelles qui ont enchanté le public, avant d’inviter les enfants à monter sur scène pour leur apprendre quelques pas. Puis Jean-Pierre Picard et Michèle Fortin ont offert un spectacle de cabaret tout autant apprécié. Pour terminer la soirée, tout le monde a été invité à monter sur scène pour danser sur des rythmes exotiques.
Le lendemain, le programme s’est terminé à Ponteix par un brunch communautaire organisé au centre Royer par les Auvergnois de Ponteix et le comité des parents de l’école Boréale. Puis chacun à repris la route vers son coin de pays, l’endroit que ces nouveaux arrivants ont choisi pour déposer leurs valises, s’installer, et qu’ils appellent désormais, eux aussi, leurs chez-eux.
Témoignages
Mabintou Diakité est arrivée à Ponteix au mois de juin. Elle est la nouvelle directrice de la garderie francophone Les Étoiles Filantes. Originaire du Sénégal, elle a déjà vécu à Montréal, Terre-Neuve et North Battleford. Elle nous parle de son expérience à Ponteix.
« J’ai vu l’annonce pour le poste de direction de la garderie sur le site de l’ACF et en faisant des recherches sur Ponteix, j’avais une assez bonne idée de comment c’était avant de venir. J’avoue que jusqu’ici, c’est mieux que mon expérience à Terre-Neuve. Je regrette quand même que la compagnie d’autobus ne passe pas ici, car quand on n’a pas de moyen de transport, on se retrouve isolé si on veut sortir.
S’installer dans un milieu rural demande beaucoup de motivation, d’ouverture et de patience. Mon intégration s’est faite grâce au comité des parents, j’ai été très bien accueillie, je m’en souviendrais toute ma vie, c’était très chaleureux. Cette opportunité est très bonne pour mon expérience professionnelle et j’ai été bien acceptée par les parents, le comité et les enfants.
C’est par hasard que j’ai connu la CAFS, ce serait bien qu’ils aient un représentant local un peu partout. La visite de l’association fait chaud au cœur, cela fait plaisir de voir qu’on est venu nous voir, s’enquérir de notre situation, donner de l’espoir en échangeant sur les expériences de chacun. »
Leah Bissonet et Suzanne Smith, membres du comité des parents de l’école Boréale
« Le brunch organisé avec la venue de la CAFS nous permet de faire une levée de fonds pour construire une aire de jeux. C’est bienvenu car nous ne recevons pas beaucoup d’aide de l’extérieur.
C’est dur d’attirer de nouveaux élèves dans notre école avec la situation actuelle. Des portatives devaient être installées mais il y a tout le temps des défis, on nous dit oui, puis après c’est non. On voudrait que nos enfants aient la même chose que dans les autres écoles. Mais là il n’y a pas de local, certains font classe dans un bureau, dans des locaux non adaptés pour des enfants, des locaux qui ne sont pas du Conseil des écoles fransaskoises. Les enfants sont déçus et séparés de leurs amis.
C’est important pour nous d’avoir l’éducation en français, mais certains parents ne se posent pas de questions et mettent leurs enfants dans l’école anglophone. Il y a une centaine d’élèves là-bas, dont beaucoup issus de familles francophones, et une trentaine à l’école Boréale. »
Commentaires des participants :
- « Cette activité permet la rencontre de compatriotes africains de la Saskatchewan, le partage de différentes informations pour s’intégrer facilement sur le marché du travail et la reconnaissance des réalités du milieu rural francophone en Saskatchewan. »
- « L’activité est une très bonne idée. J’encourage la CAFS à faire des projets du genre, ça aide beaucoup à l’intégration dans la province. »
- « Le programme de Gravelbourg était varié et formateur. L’accueil était excellent et la soirée et le spectacle étaient bien organisés. »