Josée Vaillancourt, directrice générale de la Fédération de la jeunesse canadienne-française
Photo: FJCF
Dispersés à travers le pays, les jeunes Canadiens-français doivent faire face à plusieurs défis afin de bien assumer leur état de francophone dans un contexte minoritaire. Cette jeunesse veut toutefois se donner tous les moyens nécessaires pour y parvenir.
La jeunesse canadienne-française est très bien organisée au Canada. À l’extérieur du Québec, toutes les provinces et territoires, sauf le Nunavut, sont représentés par un organisme ou un conseil jeunesse provincial rassemblés sous le parapluie de la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF)
Ces organismes sont responsables d’organiser des activités pour les jeunes francophones dans le but de maintenir un dynamisme et une vivacité au sein de la communauté.
Directrice générale de la FJCF, Josée Vaillancourt loue le travail de ces différents organismes : « Les jeunes sont engagés dès un jeune âge. Donc, quand ils arrivent à s’impliquer au sein de la fédération, ça fait déjà plusieurs années qu’ils comprennent comment fonctionne un organisme à but non-lucratif, explique-t-elle.
« Je pense que c’est une des choses qui va très bien au niveau de la jeunesse. Ils (les jeunes) ont beaucoup d’idées, ils ont un dynamisme, ils veulent apporter des changements et s’impliquer afin de faire une différence. »
Des défis de taille
La jeunesse francophone fait évidemment face à plusieurs défis de taille. L’isolement de plusieurs des communautés fait en sorte que les jeunes n’ont pas tous accès aux mêmes services et aux mêmes ressources. L’élément primordial pour Mme Vaillancourt est de demeurer uni. « L’union fait vraiment la force. Les réseaux sociaux ont créé une certaine facilité afin de rapprocher cette jeunesse-là. Pour nous, c’est d’utiliser ces moyens pour les rapprocher davantage », souligne-t-elle.
L’éducation post-secondaire en français est aussi l’un des défis importants de la jeunesse canadienne française. Mme Vaillancourt explique que les jeunes francophones du Yukon ou des Territoires du Nord-Ouest n’ont pas le choix de quitter leur chez-soi afin de poursuivre leurs études en français après le secondaire.
« L’accès à des programmes d’études en français à travers le pays, ce n’est pas une lutte qui est gagnée à ce point-ci. Il y a beaucoup de travail à faire pour s’assurer que nos jeunes francophones ont accès au même niveau d’éducation que les jeunes anglophones », avoue celle qui est en poste à la FJCF depuis novembre dernier.
Des occasions de rassemblement
La jeunesse francophone cherche constamment des occasions de se rassembler. C’est dans cet ordre d’idées que la FJCF organise trois gros évènements de rassemblements nationaux sur une base régulière dans le but de permettre aux jeunes d’avoir la chance de côtoyer d’autres jeunes francophones ainsi que de pouvoir vivre pleinement en français.
« C’est aussi l’occasion de pouvoir crier haut et fort que nous sommes-là et qu’on contribue aux communautés d’un bout à l’autre à travers le pays », ajoute la directrice générale de la FJCF.
Les Jeux de la francophonie canadienne où au-delà de 1000 jeunes sont réunis à tous les trois ans fait partie de ces évènements. La dernière édition a eu lieu l’année dernière à Gatineau alors que la prochaine se déroulera à Moncton-Dieppe en 2017.
Le Forum jeunesse pancanadien rassemble aussi les jeunes francophones. Cette fois-ci, les jeunes sont poussés à réfléchir sur une thématique bien précise. La dernière édition qui avait lieu à Winnipeg, en février dernier, a permis aux jeunes de discuter de leur rôle et de leur place dans la démocratie canadienne.
Le troisième évènement national organisé par la FJCF est le Parlement jeunesse pancanadien qui permet, à tous les deux ans, de faire comprendre plus en profondeur l’appareil politique et démocratique aux jeunes francophones. Lors du prochain rassemblement en janvier 2016 à Ottawa, ils auront la chance de débattre sur trois projets de loi fictifs.
Un bel avenir
Non seulement la jeunesse canadienne française repose entre de bonnes mains, mais elle est très impliquée au sein de la communauté. « C’est clair pour nous que les jeunes que l’on côtoie sont des jeunes impliqués qui s’intéressent à la vie communautaire et à tous les facteurs qui affectent monsieur et madame tout le monde, comme la santé par exemple », explique Josée Vaillancourt.
Pour la directrice générale de la FJCF, il est évident que l’avenir est très positif : « Ça fait 40 ans que les jeunes se mobilisent pour pouvoir faire une différence dans leur communauté respective. Je ne suis pas craintive du tout que ça ne se poursuivra pas. […] Il y a tellement de beaux projets vraiment excitants et énergisants, c’est très prometteur. »