Le soleil s’éteint
La Lumière s’éloigne
Seul dans mon coin
Le noir me gagne
J’ai l’esprit vide, le corps démuni
J’entends des sons, des bruits
Je vois des lignes futiles et imprécises
Qui se forment dans mon esprit
J’ai le vague sentiment, de ne plus être présent
Que mes yeux voient plus loin que le temps
Un mur se construit et me sépare
Le maçon à son œuvre cruelle
Ne cherchez point, ne trouvez rien
Car en béton armé, nous sommes tous transformés
Le spectre des champignons se lève à l’aube
Imprécis, sans sursis
Les hommes se perdent au lointain
L’hiver gronde au dehors, est-ce que l’été s’en vient
Question futile, presque imbécile
Mais que nos enfants auront à vivre
S’ils ont au moins la chance de survivre
Dans les nuages l’atome se baigne
Dans les flots pourris la vie se meurt
Ô réponse tant attendue, gravée sur un mur
Que les militaires ont effacée, sous la mitraille des condamnés
La sentence est levée
Et la corde prête à tomber
Un enfant naît des cendres et veux faire oublier
Et veux faire oublier.